Devant un gros calibre de l'envergure de l'ESS, le Stade ne veut rien lâcher L'aventure continue. C'est un peu la saison des miracles au Bardo : après un sauvetage qui paraissait à un certain moment relever de l'impossible, voire de l'utopie, mais qui a été au bout du compte réussi, voilà une autre quête du Graal. L'épreuve de la coupe de Tunisie prend en ce mois de Mondial brésilien l'air d'une petite épopée que les Stadistes vivent intensément. Epopée : le terme va paraître inadapté, inadéquat et exagéré. Pourtant, on n'en est pas loin. «Je crois en ce groupe, martèle le coach Lassaâd Dridi. Au même titre qu'il a réalisé le miracle du maintien, pourquoi ne pas aller le plus loin possible ? Y compris devant une aussi grosse cylindrée, tout est possible. A condition de se présenter le jour J sans complexes et de se dépenser à fond. Nous devons pratiquer le foot que nous savons jouer. Le reste est affaire de réussite», souligne-t-il. «D'égal à égal» L'affaire ne se présente pas aussi simplement que le pensent les incurables optimistes. Le jeune technicien «rouge et vert» est le premier à en convenir. L'Etoile Sportive du Sahel est en pleine réussite, sa fin de saison la voit sur une courbe ascendante. «Le travail abattu commence à porter ses fruits, observe Dridi. L'Etoile a énormément progressé. Ajoutez-y une solide tradition. Nous allons essayer de profiter de ses faiblesses et de ses fautes. En tout cas, nous allons jouer d'égal à égal contre notre prestigieux rival». La difficulté est même accentuée par rapport à l'adversaire de dimanche dernier. Si le Club Africain appartient à la même catégorie que l'ESS, celle de la fameuse bande des quatre, il en va autrement question compétitivité. Le club sahélien aligne les rencontres africaines, son parcours en coupe de la CAF remplissant son début d'été. Au même titre que l'EST ou le CSS, il se situe sur une courbe de compétitivité très intéressante. Résultat : ses rencontres de coupe de Tunisie ressemblent à de simples formalités devant, il est vrai, des adversaires soit de seconde catégorie (ESFahs et ESFériana), soit en manque cruel de compétition (ESMétlaoui, balayée dimanche dernier). Ernest et Marzouki, des bobos Encore une fois, le Stade doit compter sur le peu d'arguments offensifs dont il dispose en ce mois de juin : «On n'a pas le choix, admet Dridi, fataliste. Nous ne disposons pas de mille solutions. Déjà, le Camerounais Thierry-Ernest Anang est toujours hors course. De retour de son pays, il a participé au match amical face à Ahly Tripoli. Après quoi, il a dit souffrir d'une élongation. Cela fait dix jours qu'il ne s'est pas entraîné, même tout seul, qu'il observe un repos total. Comment voudriez-vous qu'il soit compétitif pour un tel combat? De son côté, Alaâ Marzouki joue, mais souffre toujours d'un coup au pied droit. Il ne peut pas forcer, ou trop solliciter sa jambe droite. Dimanche dernier contre le Club Africain, dans le court laps de temps où il a joué, il y a eu une situation qui en dit long sur ses dispositions physiques. Après un joli slalom, il était tout près de tirer du droit dans une position favorable. Malheursement, il a dû remettre le ballon sur son pied gauche, car l'autre le torturait. Voilà, nous en sommes à un stade où il faut parfois se résoudre à compter sur un joueur pas à cent pour cent, car on sait ce qu'il peut apporter». Abdi va revenir à l'EST Dans la phase décisive de la saison, le ST a trouvé son sauveur. Son buteur miraculeux, Ali Abdi, auteur de réalisations décisives, dont deux dans les matches de vérité à Béjà et contre Tozeur. «Pourtant, il a dû être utilisé à un poste qui n'est pas vraiment le sien, rappelle son entraîneur. C'est le genre de joueur très réceptif, qui bosse dur et a envie de progresser. Je crois qu'il faut dès à présent penser à le remplacer. En effet, ma conviction est que son club d'origine, l'Espérance de Tunis, va chercher à le rappeler. D'ailleurs au même titre que beaucoup d'autres joueurs prêtés», poursuit-il. Dridi attend toujours que les choses avancent au mercato estival de son club. «La liste que j'ai arrêtée comprend des joueurs dont je connais parfaitement l'état d'esprit. Ils ont l'esprit de la gagne. J'ai discuté d'ailleurs avec eux, ils veulent venir au Bardo: Amine Abbès, Harbaoui... peuvent aider à réconcilier le ST avec son passé prestigieux», conclut-il.