L'Albiceleste s'invite au Maracana face à une Mannschaft qui sera soutenue...par le Brésil ! Après 1986 et 1990, l'Argentine et l'Allemagne se retrouveront demain au Maracana de Rio pour la finale de la Coupe du monde. L'Albiceleste de Maradona l'a emporté lors du Mondial mexicain. Valdano et Burruchaga sont passés par là. La Mannschaft a pris sa revanche quatre ans plus tard grâce à un but assassin d'Andreas Brehme. Ce sera une sorte de belle entre deux équipes attendues à ce stade avancé de la compétition. Passés au détriment des Pays-Bas, les Argentins peuvent remercier leur gardien Sergio Romero, ainsi que leur défenseur Mascherano. Chanceux qui comme Alejandro Sabella. Il s'en est fallu de peu face à la mécanique Orange. Mais le coach argentin avait la « baraka ». Le « must » pour un sélectionneur. L'ultime privilège. L'honneur de diriger un onze lors de l'apothéose du Mondial. Chapitre joueurs, et outre les deux « héros » du dernier carré, Romero et Mascherano, on attend toujours le réveil du quadruple Ballon d'or argentin. Jusque-là régulier, sans plus, Lionel Messi est plus que jamais sous les feux des projecteurs. Lui dont on attend beaucoup et auquel des millions de férus s'identifient. On a tendance à être exigeant avec le premier de la classe quand celui-ci n'atteint que la moyenne dans certaines matières. C'est dire l'attente et les espoirs fondés par les supporters argentins. Bête noire ! Du côté du « Pueblo » argentin, l'euphorie est mélangée à la crainte. Crainte d'un passé qui éclaire le présent. De l'image d'un Maradona en pleurs lors de la remise du trophée en 1990 où l'Argentine a été lésée par un arbitrage complaisant ! Le talent ne suffit pas. Les dieux du stade et le parti pris des supporters (Nous sommes tous allemands titrait hier un journal brésilien à grand tirage !), que de données sont à prendre en compte pour finalement soulever le Graal tant convoité. Car pour El Pibe de Oro, Messi et sa troupe, l'Allemagne n'est pas seulement un épouvantail, c'est la bête noire du pays d'Evita Peron, le cauchemar des amateurs de tango ! Flash-back: en 2006, à Berlin, l'Albiceleste s'effondre lors de la séance des tirs au but face à l'Allemagne en quart de finale. Quatre ans plus tard, en Afrique du Sud, c'est l'humiliation suprême pour l'Argentine, balayée 4-0 par une Mannschaft qui prend désormais un malin plaisir à administrer une leçon à un favori lors de la phase finale. Le Brésil et l'Argentine en savent quelque chose. Pour l'Albiceleste, ne pas tomber dans le « Don't Cry for me Argentina » tourne déjà à l'obsession ! Exit le « jogo bonito », place au « bravourös » ! Ça restera dans les annales du football comme la plus grosse désillusion d'un favori en puissance et l'humiliation suprême infligée aux Cariocas devant leurs fans. Sauf que le cinglant 7-1 administré par l'Allemagne peut avoir des répercussions sur les têtes et les jambes des coéquipiers du fantasque Neuer. L'impitoyable machine allemande menée par Muller, Klose, Khedhira et Kroos fait figure d'épouvantail. Les « Auriverde » l'ont appris à leurs dépens. Fini le « jogo bonito » (beau jeu) débridé, place au jeu « bravourös » (bravoure) cité par Joachim Löw pour qualifier la combativité de ses troupes. Une symphonie en trois mouvements avec un gardien infranchissable, un véritable mur de Berlin pour défense, un « check point » au milieu et une attaque au déluge de feu effrayant. L'Allemagne, c'est martial ! «Le football est un sport qui se joue à onze contre onze, et, à la fin, c'est l'Allemagne qui gagne !», dixit Gary Lineker en 1990. On ne peut pas être plus devin !