Par Boubaker BENKRAIEM(*) Les nouvelles relatives à l'enregistrement des non-inscrits pour les élections de 2014 ne sont ni encourageantes ni tranquillisantes. Très peu de citoyens ont daigné, à ce jour, se présenter aux divers bureaux de l'Isie, à cet effet. Je voudrais attirer l'attention de ceux qui, pour une raison ou une autre, déçus par la classe politique ou ne lui faisant plus confiance pour divers motifs, qu'ils ont tout intérêt, non seulement à s'inscrire mais encore à exercer ce droit et ce devoir, celui de voter pour choisir et le prochain président de la République et les futurs élus de leur circonscription. Pourquoi j'insiste à ce propos ? 1 - D'abord, la démocratie que nous essayons d'implanter dans notre jeune République est l'affaire de chaque citoyen et de chaque citoyenne. 2 - Ensuite, en accordant notre vote à un candidat, l'on est en droit de lui demander des comptes, une fois élu. 3 - Enfin, si nous ne votons pas et ne participons pas au choix du président et des députés, demain nous n'aurons pas, moralement, le droit de critiquer la politique du pouvoir exécutif et les actions du législatif et de leur demander des comptes. Pour ce faire, C c'est à dire pour voter, pour exercer ce droit et ce devoir, il faut commencer par s'enregistrer. Faisons-le car nous n'avons rien à perdre même si, le jour du vote, nous déciderons de ne pas y participer. Enregistrons-nous pour ne pas avoir de regrets le jour du vote car il sera, à ce moment-là, trop tard. D'autre part, je suppose que tous les partis politiques, les organisations nationales, les associations de la société civile qui ont toujours été si actifs dans les moments sérieux et critiques pour le pays et qui sont la fierté de tous les Tunisiens sont intéressés par une très forte participation de citoyens aux élections dans un but très précis, celui de donner aux prochains président et députés plus de légitimité, plus d'appui et de soutien, et plus de représentativité en vue de leur permettre d'agir, vite et bien, pour trouver les solutions aux attentes du peuple et surtout celles de sa jeunesse qui, seule, sans chef ni parti, a réussi sa remarquable et brillante révolution. Dans le but de convaincre le maximum de non–inscrits à se faire enregistrer, pourquoi ces partis politiques, ces organisations nationales, ces associations de la société civile ne demanderaient-ils pas et ne motiveraient-ils pas chacun de leurs adhérents à parrainer l'inscription du maximum de non-inscrits parmi leurs proches? Ceux qui convaincront le plus grand nombre à s'enregistrer seraient récompensés par leur parti ou leur association. D'autre part, l'Utica, la composante essentielle du paysage économique et social du pays, pourrait jouer un rôle très important dans ce domaine. Aussi est-il demandé à Mme Bouchamaoui, la présidente, d'inviter les patrons de toutes les sociétés affiliées à cette grande organisation, à utiliser et exploiter leur influence morale pour que chacun de leurs employés, quel que soit son grade, parraine un certain nombre de non-inscrits parmi leurs proches dans le but de s'enregistrer et de participer au vote. Là aussi, la motivation des meilleurs s'impose. Appartenant à la génération de l'indépendance, mon seul souhait est que mon pays avance et réussisse en vue de rattraper tout le temps perdu. Les prochaines élections sont capitales parce qu'elles engageront l'avenir et le devenir de notre pays durant plusieurs décennies. C'est pourquoi, elles doivent concerner tous les Tunisiens, hommes et femmes. Ceux qui ne se sont pas inscrits en 2011 et surtout nos jeunes qui représentent notre force et notre espoir, doivent mettre de côté leur colère et leur déception. Ils doivent s'inscrire et voter pour que demain ils soient partie prenante de tout ce qui sera ou ne sera pas fait dans notre pays, prouvant ainsi leur détermination à participer, coûte que coûte, à la marche de la nouvelle Tunisie. Si les trois millions de non-inscrits lors des élections de 2011 ne réagissent pas positivement cette fois-ci et boudent encore une fois de plus celles de 2014, nous aurons une Assemblée et un pouvoir exécutif pire que celui des élections d'octobre 2011 et notre pays, qui regrettera amèrement ce manquement au devoir, n'aura plus les moyens de progresser et sombrera dans l'inconnu, situation qui n'arrangera personne : ni le citoyen, ni les partis de droite, ni ceux de gauche, ni les islamistes. Que Dieu veille et protège notre pays. B.B. * Ancien cadre supérieur, ancien auditeur de l'IDN (3° promotion)