La Tunisie se trouve en dessous du seuil de pénurie. Alors qu'à l'échelle mondiale, ce seuil a été fixé à 500 m3, par an et par habitant, en Tunisie, la consommation s'élève en Tunisie à 450 m3 par an et par habitant et atteindra en 2030, 350 m3 par an et par habitant. L'eau a toujours constitué un problème en Tunisie qui dispose d'une faible réserve en ressources hydriques. 83% sont exploitées à des fins agricoles et seules 17% sont destinées à la consommation courante. La qualité est mauvaise. 48% des eaux ont une salinité élevée, supérieure à 1,5 g/l. Alors que les eaux de bonne qualité sont majoritairement concentrées dans le nord du pays, l'eau est pratiquement imbuvable dans le Sud. La Sonede a renforcé le contrôle de la qualité de l'eau ces dernières années. En 2013, 48.251 échantillons ont été prélevés et analysés. La Sonede, qui a défini ses objectifs pour les années à venir, prévoit de mobiliser jusqu'à 95% des ressources en eau réparties sur tout le territoire pour alimenter le réseau de distribution. Sécuriser les besoins en eau S'exprimant sur la qualité du service de distribution assuré par la société, M. Mohsen Sehali, responsable à la Sonede, a souligné que depuis l'année 2005, la Sonede a déployé des efforts considérables afin de mobiliser des financements pour les projets prioritaires et maintenir le service à un niveau acceptable pour les abonnés. Parmi les projets en cours, la sécurisation des besoins en eau de la région du Sahel et de Sfax. 95 km de conduites, 15 réservoirs d'une capacité de 85.000 m3, 3 stations de pompage et un système de télégestion ont été programmés pour alimenter la zone à partir des eaux du Nord notamment pendant les périodes de pointe afin d'éviter toute rupture d'eau. En outre, pour améliorer la qualité de la distribution au niveau du Grand-Tunis, la société a prévu la mise en œuvre d'une station de traitement des eaux, de 10 réservoirs et l'aménagement de 90 km de conduites. Un taux de salinité élevé Faire face à la demande en eau d'ici 2030 est un autre objectif. La société prévoit de renforcer la capacité de stockage et de distribution dans 19 gouvernorats. Outre le renforcement des systèmes de production et d'adduction d'eau, à travers la réalisation de 110 km de conduites, 4 réservoirs d'une capacité de 16.000 m3, et 5 stations de forage, la société prévoit, par ailleurs, d'améliorer la qualité de l'eau dans les gouvernorats du Sud. «Ce projet concerne les localités de plus de 4.000 habitants dans les gouvernorats de Gabès, Médenine, Kébili et Tozeur, dont la salinité des eaux distribuées dépasse 2g/l. La première phase de ce programme touchera 321.000 habitants répartis sur 13 localités, a observé le responsable de la Sonede. D'un coût de 50 millions de dinars, le projet prévu dans ce cadre inclut la réalisation de 10 stations de dessalement d'eau saumâtre avec une capacité de 36.000m3 par jour et la mise en œuvre d'un système de transfert d'eau douce dans trois localités. Le taux de salinité de l'eau est très élevé dans l'île de Djerba, à tel point que les autochtones se trouvent dans l'obligation de collecter et boire l'eau de pluie. Pour satisfaire la demande en eau de l'île, une station de dessalement a été aménagée produisant 50.000m3 par jour. La Sonede a, d'un autre côté, investi des montants considérables pour améliorer la desserte en milieu rural. Depuis 2008, des centres ruraux ont été aménagés pour améliorer la distribution d'eau dans 1.016 localités. La société prévoit même d'atteindre un taux de desserte de 97% pour certains gouvernorats, à l'instar de celui de Jendouba», conclut le responsable.