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La République des anonymes
Ici Bas
Publié dans La Presse de Tunisie le 11 - 09 - 2014


Par Abdelhamid Gmati
Les candidats à l'élection présidentielle se succèdent, depuis trois jours, pour déposer officiellement leurs dossiers de candidature. On estime qu'ils seront quarante à le faire d'ici le 28 courant. Les dossiers doivent comporter un parrainage signé d'au moins 10 membres de l'ANC ou 40 présidents de municipalité ou 10.000 citoyens électeurs. De plus, le candidat doit verser à l'Isie un montant de 10.000 dinars. En retour, il percevra un montant de 75.000 dinars, une fois sa candidature acceptée.
Cette pléthore de candidatures pour un seul poste reflète la même fièvre constatée pour les candidatures aux législatives : chacun veut gouverner ou, au moins, accéder à une portion de pouvoir. Et cela appelle à certains constats et à un certain nombre d'interrogations. On a constaté ces dernières semaines que des jeunes et moins jeunes, femmes et hommes, allaient d'un endroit public à un autre solliciter des signatures de parrainage pour tel ou tel candidat. Et ils usaient de plusieurs incitations ; entre autres en prétendant qu'étant chômeurs et dans le besoin, ils ne percevraient pas le pécule promis s'ils ne récoltent pas un maximum de signatures. Plusieurs usagers les ont pris en pitié et ont signé sans même connaître le candidat. L'Isie a-t-elle surveillé cette procédure de récolte de parrainages ?
Les premières candidatures ont été déposées par deux directeurs de chaînes de télévision se réclamant des partis politiques qu'ils ont créés au lendemain de la révolution. Pourquoi pas, Hachemi Hamdi et Larbi Nasra ont bien le droit de se prendre pour un Berlusconi tunisien. Pour les deux, il faut craindre qu'ils n'utilisent leurs chaînes pour mener campagne, ce qui serait répréhensible. Le premier, Hachemi Hamdi, réalise une première mondiale : vivant en exil depuis des décennies, ce citoyen britannique a déposé son dossier par procuration. Est-ce normal ? Est-ce acceptable qu'un monsieur qui brigue le plus haut poste de responsabilité et aspire aux suffrages des électeurs tunisiens ne vienne pas lui-même se présenter devant les Tunisiens dont il veut devenir le président ? Et là, on est en droit de se demander aussi: peut-on accepter que quelqu'un dont le bulletin n°3 ne soit pas vierge veuille occuper le poste de défenseur des valeurs de la République et des lois ? Cela s'applique aux autres candidats, à la présidentielle et aux législatives : quelqu'un qui a fait de la prison pendant des années, peu importe les raisons, peut-il exercer un pouvoir exécutif ou législatif ? Il est vrai que l'Isie, pour des raisons incompréhensibles dans une démocratie, a abandonné l'exigence de présenter ce fameux bulletin de virginité pénale ou criminelle. Cela sous-entend que n'importe quel bandit peut être député. Et comment peut-elle accepter la présentation d'une candidature officielle par procuration ? Faudra-t-il s'attendre à un président absent, qui agira par correspondance, par téléphone, par télévision, par Skype ? Pour le moins ridicule et indigne d'une Tunisie qui se veut démocratique.
Une grande polémique a été déclenchée au sein de Nida Tounès concernant la candidature de Béji Caïd Essebsi, mettant en cause l'âge de ce Monsieur et émettant des doutes sur sa santé. Soit. Cela paraît pertinent, dans la mesure où l'on devrait exiger un bulletin de santé de chaque candidat. Non seulement attestant la bonne forme physique mais aussi la santé mentale. Quand on sait que d'autres candidats ont fait des séjours plus ou moins prolongés dans des centres psychiatriques en Tunisie et à l'étranger, cette exigence s'avère pertinente et indispensable. Là aussi, l'Isie est sourde et muette. De la même manière, on a constaté une candidate à la députation en nikab ; et il ne serait pas étonnant que demain des électrices se présentent également cachées derrière leurs voiles. Qu'est-ce à dire ? On aurait des anonymes qui viendraient nous imposer des lois et des non moins anonymes qui viendraient voter pour d'autres anonymes. Allez savoir qui se cache derrière ces nikabs qui n'ont rien à voir avec la religion musulmane. Et attention, il ne faut surtout pas dévoiler ces anonymes de crainte d'essuyer les foudres de leurs protecteurs salafistes, toujours à portée, comme on l'a vu lors des événements à la faculté de La Manouba. Il faut donc s'attendre à avoir une République des anonymes. Et dire que l'Isie veut nous convaincre que les élections se feront dans la transparence et l'honnêteté.
Le plus perturbant dans cette course à la présidence est que le futur président aura un pouvoir limité, pouvoir qui, lui, sera détenu par la future Assemblée législative. Tel que l'a voulu Ennahdha. Alors pourquoi cet acharnement et cette ambition démesurée ? Peut-être pour seulement occuper le Palais de Bourguiba. Mais ce n'est pas le lieu qui fait la grandeur, c'est celui qui l'occupe qui lui donne son aura.
Ce qui est à craindre, c'est que l'électeur tunisien ne soit dégoûté et ne se désiste, préférant aller à la pêche ou aux pâquerettes plutôt que de se rendre aux urnes pour des candidats qui n'ont que leurs ambitions à faire valoir.


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