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«Je suis sidéré par l'ingratitude des gens»
L'entretien du Lundi : Abdelaziz Meherzi, metteur en scène - comédien
Publié dans La Presse de Tunisie le 06 - 10 - 2014

Abdelaziz Meherzi est bientôt de retour en tant que metteur en scène d'un grand hommage rendu à Oulaya. Le spectacle est prévu le 20 décembre au théâtre municipal. Il nous a accordé cet entretien.
Bientôt vous allez faire l'actualité avec le spectacle dédié à «Oulaya»...
Absolument ! Lorsque Mouna Nourredine m'a chargé de la mise en scène et de l'écriture de ce spectacle, c'était une grande fierté pour moi. C'est un grand événement qui rend hommage à une grande dame de la chanson tunisienne et qui correspond au 60ème anniversaire de la troupe de la ville de Tunis. La municipalité de Tunis et le ministère de la Culture nous ont apporté un grand soutien moral et financier. C'est une grande responsabilité pour moi ce spectacle qui, je ne le cache pas, m'angoisse parfois. C'est aussi une étape très importante dans ma carrière.
En quoi consiste le spectacle dédié à Oulaya ?
C'est une fiction documentaire sur la vie et l'œuvre d'Oulaya. Ça ne va pas être un spectacle de narration mais un spectacle qui allie le côté documentaire au théâtre. Il y aura par exemple beaucoup de supports visuels qui donnent la dimension qui sied à cette grande dame. On ne va pleurer cette dame mais on va interroger sa vie et son parcours et même si je n'aime pas le mot je dirais que ça sera un spectacle total. Il y aura de l'humour, de l'histoire et de l'anecdote. L'hommage sera aussi rendu à beaucoup de poètes qui ont écrit pour Oulaya ainsi que pour ses compositeurs qui sont généralement mis dans des oubliettes.
Mais le travail sur la vie personnelle des artistes pose souvent problème...
On y a bien pensé ! On a le témoignage de ses filles ainsi que de ses amis les plus proches dont Mohsen Raïes. Ce dernier était très proche d'elle et l'a beaucoup aidée, notamment lorsqu'elle est partie en France où elle était très appréciée par la communauté juive dont Maurice Mimoun, Raoul Journo, Hana Rached. C'est aussi Mohsen Raïes qui l'a introduite dans les milieux artistiques et médiatiques en France. Nous avons égalent le témoignage sonore du regretté Salah El Mahdi. Ce sont des témoignages qui racontent aussi le côté humain de Oulaya...
La longue période qu'Oulaya a passé en Egypte demeure toujours un mystère...
Effectivement elle a passé neuf ans en Egypte. C'est vrai qu'il y a eu beaucoup de mystères sur son immigration provisoire. Les raisons de ce départ sera dévoilé dans le spectacle, les gens, à travers les témoignages que nous avons recueillis. Le tout va être modelé dans un dialogue très léger et humoristique parce que Oulaya était joviale et avait le sens de l'humour.
Quels sont les aspects techniques du spectacle ?
C'est un peu tôt pour le dévoiler. Mais comme disait Bercht «entre la théorie et la pratique il y a tout un monde». J'espère que ce rêve va se réaliser. Car ça demande beaucoup d'énergie et beaucoup d'honnêteté.
Oui mais vous allez au moins avoir recours à de nouveaux supports techniques et visuels pour ne pas tomber dans le vieux jeu...
Les supports visuels sont multiples... Disons qu'on va exploiter tous les moyens techniques pour donner la profondeur et la dimension requise aux personnages et aux tableaux qu'on va voir car, outre Oulaya, il y a aura, bien sûr d'autres personnages clés comme Salah Mahdi et Ridha Kalaï.
On croit savoir que c'est Kaouthar Bardi qui va camper le rôle de Oulaya. Pourquoi ce choix ?
C'est Kaouther El Bardi qui a eu l'idée de faire un spectacle sur Oulaya et qui a été soutenue par Mouna Noureddine, elle-même une grande amie de Oulaya.
Mais ça ne suffit pas pour avoir le premier rôle...
Kaouther est une très bonne comédienne. Elle est encore jeune et peut devenir une très grande comédienne et je trouve qu'elle a beaucoup de points communs avec Oulaya : le caractère jovial et léger avec une âme d'artiste... et un grand talent de cuisinière mis à part, bien sûr à ses qualités de comédienne. C'est une comédienne très disciplinée et qui sait écouter. J'ai confiance en Kaouther El Bardi pour convaincre et pour plaire dans le rôle de Oulaya. Il y a une grande complicité artistique entre nous deux.
C'est un spectacle qui vous remet sur les feux de l'actualité depuis la révolution, C'est comme si vous aviez payé quelques frais...
Fier d'une chose : j'ai 47 ans de théâtre et pendant tout ce temps j'ai eu des hauts et des bas comme tout le monde. Maintenant si on fait un classement je ne dirais pas que je suis à la tête du peloton mais que je fais partie des gens les plus honnêtes. Je n'ai jamais travaillé et fait du théâtre malgré moi. Et je fais tout pour satisfaire le spectateur.
Oui mais il n'y a pas que la satisfaction morale... Il faut gagner de l'argent...
C'est un choix que j'ai fait ! Et je ne fais jamais quelque chose au détriment de mes choix et de mes convictions....d'autre part je savais très bien dès les premières années que j'allais souffrir dans ce métier et j'assume. Dans un pays comme le notre où le marché de l'art n'est pas florissant on ne risque pas non plus d'avoir une vie matérielle décente. Cela dit, j'espère que les jeunes auront des jours meilleurs.
Cela n'empêche que vous avez été lésé matériellement...
Je ne m'en plains pas quand je regarde mon press-book qui contient plus de 600 articles cela me réjouit ainsi que mes filles. Elles savent que leur père à fait ce qu'il a pu ! Dommage qu'il y a des gens qui ne savent pas lire l'Histoire. J'ai fait des comédies mais j'ai aussi joué Garcia Lorca à l'ouverture du festival international de Carthage en 1975. J'ai joué également Beckhett, Cocteau et Ionesco et j'en passe... Je suis quelqu'un qui aime se découvrir. Certaines personnes doivent bien connaître les gens avant de les juger.
Qu'est ce que tu regrettes le plus après 47 ans de carrière?
Je suis sidéré par l'ingratitude des gens ! Et je le dis sans avoir froid aux yeux : surtout après la révolution... Mais les gens oublient qu'ils ne font que passer. La culture ne se fait pas avec les festivals et les événements en grande pompe. La culture se fait avec les artistes tunisiens.
Vous parlez du soutien pour les artistes ?
Il faut faire un effort plus important dans ce sens. Je souhaite que tout ministre de la Culture fasse réellement de la culture. Il ne faut pas non plus oublier d'encourager les jeunes. Les jeunes ont droit à l'erreur.
Les commissions savent bien qu'il faut aider les jeunes..
Je ne crois pas aux commissions ! Une commission dont le nombre dépasse trois personnes est inutile. Ça finit toujours par des enchères ça devient de la «mayonnaise» et on reporte tout pour l'année d'après. Et puis il y a autre chose : je respecte beaucoup les gens qui ont réfléchi sur le théâtre mais ce ne sont pas de vrais professionnels confrontés à la dure réalité du métier. Comment peuvent-ils parler de stratégie ou de politique théâtrale s'ils n'ont jamais donné une représentation dans les pires conditions ?
Que disent les responsables à ce propos ?
Ils ne décrochent même pas le téléphone pour répondre ne serait -ce que par la négative. Ils font la sourde oreille et cela nuit à leur passage même s'il est court...


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