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Plaidoyer pour Carthage
Tribune et... Lettre ouverte au ministre de la Culture

«Le sort de Carthage nous intéresse tous, car si Carthage est tunisienne, elle appartient aussi au monde», affirmait Ban Ki-moon, le SG des Nations unies, lors de son récent passage à Tunis, samedi 11 octobre. Or la situation de la ville punique s'aggrave de jour en jour depuis le lendemain du 14 janvier 2011
Nous, société civile tunisienne, représentée par les associations « Amis de Carthage », « Riverains de Carthage » et « Amis de la Maalga », réaffirmons dans ce message adressé à tous nos concitoyens notre entière et totale fidélité aux engagements pris pour la sauvegarde du site de Carthage et la défense de son intégrité.
Nos associations sont composées non seulement de spécialistes du patrimoine, mais aussi de citoyens de tous bords et de tous horizons, dont le seul, l'unique objectif, est de défendre ce site trois fois millénaire, en alertant les pouvoirs publics (à l'échelle locale, régionale et nationale) et en informant nos compatriotes de l'outrage flagrant fait à leur Histoire.
C'est avec un grand regret que nous constatons que, depuis le 14 janvier 2011, date de tous les espoirs qui a permis la constitution de nos associations, les abus de l'ancien régime qui auraient dû être stoppés par la loi promulguée à cet effet, n'ont été que très timidement réprimés. Bien plus, d'autres abus, d'autres dépassements, peut-être irréversibles, sont venus encore noircir le tableau.
Nos associations ont engagé de multiples actions pour attirer l'attention, mettre en garde, faire des propositions : en vain ! De la municipalité de Carthage à la présidence de la République, en passant par les ministères de tutelle et les institutions diverses, les alertes et les propositions sont restées presque lettre morte. La presse nationale a relayé ce malaise profond et les journaux ont été nos fidèles porte-voix : toujours en vain ! Car chacun pourra constater, par exemple, l'état actuel des ports puniques envahis, depuis plus de deux ans, par des bateaux de plaisance de plus en plus nombreux, l'état de délabrement de la voie publique (rues et trottoirs) encombrée par toutes sortes de commerces « autorisés provisoirement », les constructions sauvages et illicites dans des zones archéologiques protégées et de toute première importance (notamment la zone du cirque antique et celle de l'amphithéâtre), etc. La liste est encore longue...
Nous constatons, par ailleurs, une sorte de volonté que nous qualifierons de malsaine et de dangereuse au vu de la crise sociale et économique que traverse le pays aujourd'hui, celle qui consiste à partager Carthage en deux camps distincts : une Carthage de l'Histoire, du patrimoine et de ses vestiges qui serait celle des bourgeois nantis et esthètes ; et une autre Carthage, celle des pauvres citoyens issus de couches populaires défavorisées et opprimées ayant des préoccupations autres que de s'intéresser à la sauvegarde d'un patrimoine « qui les empêcherait de vivre » (sic). Ce discours navrant et tellement injuste, nous l'avons entendu ! Il s'agit d'un discours démagogique, bassement électoraliste, et surtout rempli de mépris à l'égard du peuple tunisien, de sa sensibilité et de son intelligence ; un discours qui nous amène à penser qu'il y a une certaine volonté de gérer le site d'une façon qui est loin de répondre aux préoccupations qui sont les nôtres, qui sont celles de tout honnête citoyen patriote : protéger ce grand site, ne pas trahir sa mémoire, faire émerger et œuvrer au développement d'une Carthage qui est celle de tous, et ce, pour tous les Tunisiens sans exception, et au-delà même des Tunisiens, pour tous les humains dont nous partageons une histoire commune !
C'est d'ailleurs ce qu'a tenu à souligner le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, lors de son passage récent en Tunisie le samedi 11 octobre 2014 au cours de l'entretien qu'il a accordé à la Société civile ; parmi les cinq questions qui ont été abordées ce jour là, celle de Carthage que nous lui avons soumise a particulièrement retenu son attention et l'a amené à faire cette importante déclaration : « Nous sommes très sensibles à cette question, a-t-il dit ; le sort de Carthage nous intéresse tous, car si Carthage est tunisienne, elle appartient aussi au monde ! » M. Ban Ki-moon sait, en effet, que depuis 1979, Carthage est classée, à juste titre, sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité. Mais ce sera sans doute aussi à juste titre, vu la situation actuelle, vu l'intérêt relatif et à quelque exception près, que les pouvoirs publics accordent à cette cité dont ils se servent pourtant comme faire-valoir (tourisme, événementiels tous azimuts où le nom de Carthage est galvaudé, utilisé, usé jusqu'à la corde), oui, ce sera à juste titre que Carthage, hélas, sera placée sur la liste noire des sites en péril !
Nous n'inventons rien : une information dans ce sens est venue confirmer cette crainte, information qui nous a été donnée par des personnes autorisées lesquelles, comme nous, ressentent l'urgence des actions à mener pour sauver notre patrimoine, et qui, pour certaines, ont beaucoup travaillé pour voir la situation évoluer favorablement.
En tant que société civile, il était donc de notre devoir absolu de faire relayer ce message..
En guise de conclusion, nous aimerions nous adresser à monsieur le ministre de la Culture :
Monsieur le ministre,
Vous le savez. Nous en avons longuement parlé. Nous en avons fait la pierre angulaire de notre travail associatif : Carthage doit de toute urgence procéder à l'adoption du Ppmv (Plan de protection et de mise en valeur ; et ceci par arrêté conjoint entre les ministères de la Culture et de l'Equipement). Ce plan est prêt depuis longtemps. Rien n'empêche son adoption et sa promulgation.
Le Ppmv adopté, l'Unesco ne pourra que féliciter la Tunisie pour cette importante décision que l'on pourra qualifier d'historique.
Monsieur le ministre, cette décision et l'action qu'elle implique pour sa réalisation vous reviennent ; nous vous demandons instamment de bien vouloir considérer la nécessité et l'urgence de leur mise en œuvre, afin d'éviter que ne se confirme cette menace réelle de déclassement qui pèse sur ce site prestigieux, sur ce véritable trésor que nous avons reçu en legs, que nous méritons, et que nous aimerions transmettre à nos descendants.
Croyez en notre profond respect.


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