L'édition 2010 du Forum EPT-Entreprises s'est tenue, mercredi, dans les locaux de la prestigieuse Ecole Polytechnique de Tunisie à La Marsa. Devenu un rendez-vous incontournable pour les principaux acteurs des sphères économique et industrielle du pays, cette manifestation a regroupé un chiffre important en termes d'entreprises participantes. Organisée sous le patronage du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, cette édition a eu pour objectif, comme l'a indiqué M. Mohamed Abaab, directeur de l'EPT à La Presse, de tisser et de renforcer les liens entre l'école et son environnement aussi bien économique qu'industriel. «Ce forum réunit cette année plus de 60 entreprises qui viennent exposer leurs stands et entrer en contact direct avec nos ingénieurs polytechniciens. Ces entreprises ont donc l'occasion d'améliorer leur visibilité et de mieux se faire connaître auprès des étudiants désireux de discuter des possibilités de stages d'ingénieur et de projets de fin d'études au sein des entreprises invitées», a-t-il indiqué. Cependant, la question se pose de savoir si l'employabilité, thème central de ce forum, représente une problématique pour cette école reconnue comme étant un véritable gisement humain. M. Abaab a, dans ce cadre, relevé que la formation d'élite prodiguée au sein de l'école a bien sûr un impact direct sur le taux d'employabilité de ces ingénieurs qui est de 100%. Tous les ingénieurs polytechniciens sont ainsi recrutés après la fin de leurs cursus au sein de l'école. Il y a même des entreprises participantes qui entrent en contact prématuré avec les étudiants pour d'éventuels recrutements. «Cependant, et avec l'émergence des grands projets dans notre pays, nous avons remarqué que les investisseurs étrangers ne connaissaient souvent pas l'étendue des compétences de nos ingénieurs», a-t-il souligné ajoutant qu'à travers ce forum, ils pourront, entre autres, prendre conscience de l'intégration de la certification internationale au niveau de la formation des ingénieurs polytechniciens. Outre la certification en anglais obligatoire pour l'octroi des diplômes, l'école est actuellement en train de préparer d'autres certifications à l'instar de la certification en gestion de projets ou encore la certification informatique. La certification : un effort continu Le meeting s'est déroulé au long de la matinée et a été clôturé par une table ronde ayant pour thème : «Certifications et employabilité de l'ingénieur». Le débat a été animé par M. Ahmed Friâa, ancien ministre, avec la participation des parrains du forum et du recteur de l'université 7-Novembre à Carthage. Ce dernier a souligné que ce forum représente une importante occasion à même de consolider la contribution de cette école au développement des compétences tunisiennes tout en étant un outil de visibilité des compétences tunisiennes à l'échelle internationale. «Dans un pays où le savoir est érigé au rang de pilier de développement, l'ingénieur est plus que jamais au centre de cette dynamique nationale. Par ailleurs, la modernisation du système de l'enseignement supérieur et de la recherche en Tunisie nécessite des ressources humaines qualifiées capables de relever les défis du développement et de l'innovation tout en s'imposant à l'échelle internationale», a-t-il indiqué. M. Friâa s'est par ailleurs intéressé à la certification qu'il a présentée comme étant l'autorité reconnue à l'échelle internationale pour différencier un certificat qui traduit la connaissance du certifié et sa maîtrise d'une technologie, d'un produit matériel ou immatériel dans un secteur donné. «Cette certification n'est jamais donnée de manière définitive. C'est un effort continu qui doit constamment évoluer», a-t-il relevé, ajoutant qu'il y a une volonté politique très forte de promouvoir la société du savoir et que la Tunisie est actuellement en mesure de développer ses propres produits, de créer de la valeur ajoutée et d'exporter de l'intelligence. Pour cela, il faut miser sur un enseignement de qualité et sur la création d'un environnement propice à l'épanouissement du savoir. Des critères-clés Au cours de la table ronde, la parole a été donnée aux chefs d'entreprise ayant parrainé cette manifestation. L'un d'eux a souligné que l'employabilité, qui est la possibilité accordée à une personne d'être affectée à un emploi, ne pose pas de problème dans le domaine de l'ingénierie dans la mesure où les efforts ne tarissent pas en vue de booster les secteurs qui emploient des ingénieurs. Il a par ailleurs indiqué en établissant le lien entre certification et employabilité qu'il ne faut pas oublier que les diplômes discernés représentent aussi une forme de certification. «Il ne faut surtout pas brouiller l'image d'une école donnée en essayant d'atteindre certains aux dépens d'autres. Le plus important demeure la discipline attribuée au niveau de chaque école», a-t-il relevé. Enumérant les critères optimisant l'employabilité de l'ingénieur, il a cité la capacité de management, la compétence linguistique et de communication outre une solide connaissance de son domaine. Dans ce cadre, la certification est, selon lui, «un critère réducteur d'incertitude lors du recrutement de l'ingénieur». Un autre intervenant a exposé certains témoignages vivants illustrant l'importance de la certification dans le cursus de chaque ingénieur con-cluant par le fait que «la certification ne doit pas juste affecter la démarche d'un emploi, elle doit concerner toute la carrière de l'ingénieur».