La coupe du monde a été "le ciment" qui devrait permettre au pays de se développer et au peuple de s'unir. Si l'Afrique du Sud y parvient, dans 5 , 10 ou 20 ans, elle aura en tout cas gagné bien plus qu'une "simple" Coupe du monde Alors que le rideau est tombé sur cette 19e Coupe du monde, l'heure du bilan a sonné. Au niveau du jeu, L'Equipe estime que "la victoire de l'Espagne marque une certaine justice dans une ère où peu de nations produisent un football attractif". Dans les colonnes du quotidien sportif, Emmanuel Petit estime que "la finale s'est jouée sur un coup de dés, comme plusieurs autres matchs du Mondial. Il y a un vrai resserrement des valeurs". Toujours selon le champion 98, le niveau de jeu global a été "peu enthousiasmant dans une Coupe du monde où on aura rarement sauté de son fauteuil, la finale en étant un parfait exemple". Le Monde souligne, lui, que "ce Mondial consacre une philosophie de jeu offensif même si le vainqueur n'a marqué que 8 buts, une compétition complètement à l'opposé du Mondial 2006". Le Figaro, qui estime lui aussi que "l'offensive a été récompensée", revient sur le niveau jugé faible de l'arbitrage, avec des erreurs marquantes qui ont émaillé beaucoup de matches (Argentine-Mexique et Angleterre-Allemagne notamment): "longtemps réfractaire à tout changement, la Fifa semble infléchir sa position. Enfin. Elle a annoncé en fin d'épreuve une réforme de l'arbitrage pour la prochaine Coupe du monde au Brésil avec la possible introduction d'une aide technologique sur la ligne de but ou l'ajout de deux arbitres proches de la surface de réparation. En revanche, pour l'arbitrage vidéo, notamment sur les hors-jeu, c'est loin d'être gagné". Au niveau des flops, l'Equipe de France, "de loin, la nation qui laissera l'image la plus honteuse, notamment avec l'épisode de la grève du bus" et les vuvuzelas figurent en tête de liste de toutes les publications. Le site football365.com revient lui sur "la bonne surprise au niveau de la sécurité, pourtant annoncé comme le gros point noir de l'événement". "La Coupe du monde sud-africaine a donc échappé au pire redouté après la tragédie ayant touché l'équipe du Togo lors de la Coupe d'Afrique des nations en Angola. Mais s'il y a eu quelques incidents et agressions, l'Afrique du Sud a bien su gérer l'événement. D'abord, la prévention a été utile. Et ensuite, le bouclage par la police ou l'armée des quartiers les plus déshérités, quasi-invisibles pour les médias, a eu son effet. Autour des stades, des aéroports et des hôtels, les forces de l'ordre, polies et sympathiques, étaient en force". Un succès économique incontestable Sur un plan économique aussi, ce Mondial aura été globalement très positif. Au niveau publicitaire d'abord. Selon Yacast, "le chiffre d'affaires publicitaire brut généré par le Mondial serait de 68,5 millions d'euros pour les chaînes françaises, dont 61,3 millions pour TF1, qui avait investi 87 millions pour acquérir les droits de 27 matches, et 7,2 millions d'euros pour France Télévisions, qui avait racheté les droits de diffusion de 34 matches en direct pour 25 millions d'euros". Selon Les Echos, il est "très difficile de rentabiliser une Coupe du monde, mais les retombées en termes d'image sont très importantes, et les audiences en forte hausse à chaque fois". En effet, si l'on en croit La Tribune, la finale a rassemblé "14 millions de téléspectateurs devant leur petit écran, un record pour un match sans l'Equipe de France". La demi-finale Allemagne-Espagne avait, elle, vu 11 millions de personnes s'attrouper devant leur écran de télévision. Mieux encore, selon Les Echos, c'est l'ensemble du dispositif de TF1 et France Télévisions qui a vu ses audiences boostées par la Coupe du monde: "le Téléfoot du dimanche 20 juin a rassemblé 4,4 millions de téléspectateurs, le dispositif de TF1 sur Internet a vu son trafic grimper jusqu'à 750.000 connexions simultanées (France - Afrique du Sud) et le site de France Télévisions dédié à l'événement a enregistré plus de 3 millions de visites". Malgré le parcours raté des Bleus, le journal L'Equipe a "enregistré une hausse de 14% de sa diffusion sur le mois de juin, avec un pic à 510.000 exemplaires le 19 juin, jour de la révélation Anelka". Un carton plein! Même aux USA, où le "soccer" progresse doucement, les audiences ont explosé: "15 millions de personnes pour USA-Algérie, près de 20 millions pour le huitième de finale face au Ghana". Derniers grands gagnants de cette coupe du monde: les opérateurs de paris sportifs. Selon Les Echos, "1,2 million de comptes ont été créés depuis le 8 juin, pour 9,3 millions de paris sportifs représentant plus de 83 millions d'euros de mises". Le football est évidemment le sport numéro un, avec 58,5 millions d'euros misés, devant le tennis et ses 13,5 millions. Même les paris hippiques ont profité de ce boom "avec 52 millions misés depuis l'ouverture des licences". Enfin, s'il on en croit une enquête BVA reprise par Les Echos, Betclic serait le grand gagnant de cette "bataille de la Coupe du monde", devant le PMU et la Française des Jeux.