A la faveur des projets immobiliers menés par le secteur public et précisément par la Société nationale immobilière de Tunisie, un certain nombre de quartiers ont fait l'objet d'une nouvelle configuration en vue d'améliorer le cadre de vie des habitants. Pas moins de 262.788 logements ont été réalisés par la Société nationale immobilière de Tunisie (Snit) et ses filiales de sa création en 1957 jusqu'à la fin de l'année 2012. Elle a été chargée aussi de prendre en charge des projets «spéciaux» pour le compte de l'Etat, comme le projet de rénovation du quartier de Bab Souika-Halfaouine, la gestion des biens des étrangers, la démolition des «oukalas» et des logements rudimentaires pour les remplacer par de nouvelles constructions. Grâce à ces opérations, la cadre de vie et l'environnement ont été améliorés et des habitants des logements rudimentaires ou des oukalas ont eu droit à des logements décents. La décentralisation a été appliquée depuis 1979, avec la création de trois sociétés régionales filiales de la Snit : dans le Nord — dont le siège est à Bizerte — pour couvrir les gouvernorats de Bizerte, Béja, Le Kef, Jendouba et Siliana, dans le Centre, avec un siège à Sousse, pour rayonner sur les gouvernorats de Sousse, Monastir, Mahdia, Kairouan et Kasserine. Pour ce qui est du Sud, le siège se trouve à Sfax et couvre les gouvernorats de Sfax, Gabès, Tozeur, Gafsa, Médenine, Kébili, Sidi Bouzid et Tataouine. Au niveau central, la société a pris en charge plusieurs projets dans le Grand-Tunis et les gouvernorats de Nabeul et de Zaghouan. Immeubles à usage commercial L'un des grands projets concerne la rénovation du quartier Bab Souika-Halfaouine, qui constitue un espace convivial faisant partie de l'ancienne médina et qui abrite plusieurs familles dans des logements qui datent de l'époque coloniale. Certains de ces logements se trouvent dans une situation catastrophique et ont nécessité des interventions lourdes. Dans le cadre de l'aménagement de la place située dans cette zone, l'Etat a confié à la Snit la construction d'un nombre d'immeubles à usage commercial, d'habitations de type socio-culturel. Ce projet a été achevé en 1990 avec la construction de 409 locaux. La configuration de cette place — très fréquentée par les piétons et les véhicules — a connu un changement en profondeur. S'agissant du dossier des ‘'Biens des étrangers'', il a été question de sauvegarder le patrimoine national et particulièrement les biens immobiliers construits ou acquis avant 1956, et qui étaient la propriété des étrangers. L'Etat tunisien a conclu avec l'Etat français des accords concernant environ huit mille logements fixant les conditions de rachat de ces biens auprès des propriétaires français avant de les revendre aux occupants tunisiens. En effet, de nombreux habitants dans ces propriétés voulaient régulariser leur situation, une fois pour toutes, pour devenir propriétaires. La Snit a été chargée par l'Etat de gérer ces accords immobiliers en collaboration avec la partie française qui n'est autre que l'Agence d'Indemnisation des Français d'Outre-Mer (Anifom). Un autre projet d'envergure a été mené par la société, à savoir l'opération «Oukalas et logements rudimentaires». Cette opération fait partie de la politique de l'Etat visant l'éradication de l'habitat rudimentaire en vue de fournir aux habitants ciblés des logements décents et un meilleur cadre de vie. L'opération consistait en l'expropriation et la démolition des constructions vétustes et délabrées en vue de leur remplacement par de nouvelles constructions. Pour réaliser ce projet dans des conditions correctes, la Snit a acquis un certain nombre d'oukalas et a concrétisé des projets d'habitation à la rue Bab El Khadra, à l'avenue de Londres, à la rue Souki Belkhir, à Sidi Yahia et dans d'autres zones. Bénéficiaires de titres fonciers privatifs L'assainissement (ou l'épuration) foncier est une autre activité que la société a menée suite à une décision émanant des pouvoirs publics. Une action de grande envergure a été ainsi mise en œuvre dans le but d'assainir la situation juridique et technique de ces lotissements — anciens et nouveaux — afin que chaque bénéficiaire de logement puisse obtenir son propre titre foncier. Cette action a permis d'assainir plus de 99 mille logements. Rappelons que sur la période 2008-2013, la Snit avec une moyenne annuelle de 375 salariés a réalisé un chiffre d'affaires annuel moyen de 41,6 MD et un résultat brut négatif de 2,8 MD. Sa situation financière se caractérise aussi par une très forte fluctuation des charges salariales qui ont atteint, d'ailleurs, 41% du chiffre d'affaires en 2012. Quant au déficit, il s'est situé à 6,3 MD en 2011 et à 8,1 MD en 2012. Créée en vertu de la loi n°57-19 du 10 septembre 1957, cette société immobilière est la première institution publique nationale chargée d'entreprendre et de financer des projets d'habitat destinés aux différentes couches sociales. Elle a pour mission notamment d'effectuer toutes les opérations à caractère immobilier tant pour son propre compte que pour celui de l'Etat ou des collectivités publiques. La société a le droit d'acheter, de vendre, de construire des logements pour le compte de l'Etat ou des collectivités publiques. Ladite société a pour mission également de concrétiser des programmes de construction ou d'y participer financièrement, de gérer et exploiter directement ou indirectement tous les établissements ou fonds de commerce situés dans les stations thermales.