Au lieu de payer des salaires astronomiques, les présidents des clubs auraient intérêt à mieux gérer l'austérité Le bras de fer entre la FTF et l'Amicale des présidents des clubs (organe non officiel mais exerçant un lobbying sportif) a fini par un «accord» de paix suivant lequel les clubs ont obtenu une partie de leurs doléances sur fond de promesses de régler le reste ultérieurement. Les 2.700.000 dinars accordés à ces clubs, argent du contribuable, vont servir d'incompétents présidents de clubs qui ne savent pas gérer leurs moyens et qui puisent de l'argent public pour régler des salaires incroyables à de petits joueurs. C'est la vérité. La raison principale de ce gouffre financier de la majorité des clubs (le CA, l'EST ne sont pas concernés) est le montant exorbitant et «arrogant» des salaires, primes et donc les revenus accordés aux joueurs. Des charges salariales qui n'ont rien à voir avec le potentiel financier et les moyens des clubs. On s'engage à payer cher alors que la trésorerie et les flux d'encaissement sont très réduits (pas de public, sponsors, fugitifs, publicité quasi absente, concours public en baisse). C'est un déséquilibre très encombrant pour des présidents de clubs qui se réveillent chaque matin sur une question problématique. Comment faire pour régler les salaires des joueurs, du staff technique, ainsi que les fournisseurs, les hébergeurs ? Une grande partie de ces charges sont fixes, c'est-à-dire qu'elles doivent être payées même si le club ne fonctionne pas (pas d'activité sportive). Heureusement que nos clubs ne sont pas tenus, jusqu'à présent, de retenir les impôts sur les salaires des joueurs, ni de collecter la TVA au titre des ventes des accessoires. Ça aurait été plus difficile puisque certains joueurs et agents de joueurs demanderaient une augmentation de l'assiette imposable pour gagner le même salaire convenu. C'est clair que le modèle du football qualifié de professionnel repose sur une hypothèse très dangereuse : la moyenne des salaires accordés aux joueurs est très élevée par rapport aux recettes, aux revenus fixes, ainsi qu'à la valeur sportive du joueur lui-même. Ce modèle, par contre, n'offre pas une assiette de revenus large comme les droits de retransmission télévisée, la vente des accessoires, les contrats de parrainage, la publicité. Ce n'est pas la faute uniquement au modèle, mais aussi aux dirigeants qui n'ont pas les idées, les relations pour ramener de gros sponsors ou pour augmenter le montant des droits de retransmission télévisée. Par conséquent, il n'y a qu'une seule alternative stratégique : aller dans un plan d'austérité financière en réduisant les salaires des joueurs. De façon à équilibrer les budgets et à réduire les déficits. En attendant un autre modèle de football professionnel qui mobilise des capitaux, qui permet aux clubs de vendre et de dégager des bénéfices. Les choses étant ce qu'elles sont, il sera immoral de faire le chantage d'arrêter le championnat s'il n'y pas de subventions. L'Etat n'est pas censé secourir des clubs mal gérés et des dirigeants otages des joueurs et de leurs agents. Et d'ailleurs, les finances de l'Etat ne seront plus là pour le faire sur les deux prochaines années, on prévoit une austérité budgétaire conséquente.