Grosse colère au pied du mont Boukornine contre les injustices arbitrales à répétition. Réuni quelques heures après la sortie face à La Marsa, le dernier week-end, le comité provisoire de gestion du Club Sportif de Hammam-Lif a passé en revue les erreurs qui se répètent au détriment des Verts. Dans un communiqué, il a appelé les instances à intervenir pour mettre un terme à cette saignée constatée face au CA, à l'ESS, à l'ASM... L'entraîneur Gérard Buscher monte à son tour au créneau : «C'est la première fois de ma carrière que je vis cela, je ne parlerai pas d'acharnement mais plutôt d'accumulation, constate-t-il, dépité. Je n'attaque personne, mais là, c'est devenu non-stop. Au niveau du club, on doit réagir. Le seul match à se dérouler normalement, c'est celui contre le CSS, on perd 1-2. Ailleurs, tu ne peux pas intervenir : par exemple, le "penalty-blague" accordé à l'ASM. Le pire, c'est l'arrogance manifestée par l'arbitre lorsque je proteste. Il me fait venir dix policiers dans la zone technique dès que je demande pourquoi on a sifflé un penalty contre nous. Je crois rêver ! L'arbitre me dit : taisez-vous et m'envoie la police. Il faut nous respecter. A présent, je connais la musique : dimanche prochain devant une JSK qui reste sur une grosse injustice face au CA, je ne sais plus à quelle sauce on va être mangé», avance-t-il. Le technicien boukorninois s'insurge contre la politique de deux poids deux mesures : «Pour une même faute, on siffle penalty contre nous, mais on ferme les yeux à Djerba. C'est catastrophique. Quand il s'agit d'un grand club, on n'expulse pas son joueur. Il y a beaucoup de fautes qui se répètent à presque tous nos matches, et elles pèsent très lourd : des penalties, des cartons rouges, des buts annulés... A l'arrivée, vous vous sentez démuni», déplore-t-il. «Chaâbani doit rejouer !» Avec l'expulsion le dernier week-end de Meskini, l'effectif rétrécit à vue d'œil : «Fehmi Ben Romdhane est blessé, la saison de Mehdi Ressaïssi est pratiquement terminée, Meskini est suspendu : je vais bientôt demander à mon adjoint, Mouine Chaâbani, de rechausser les crampons et de rejouer», lance en forme de boutade un Buscher qui table sur le gain de cinq ou six points dans les quatre prochaines rencontres. «De cette manière, nous pourrions occuper une place au milieu du tableau qui donnera du courage à tous ceux qui viendront prendre l'équipe, relève-t-il. Pourtant, je ne vois rien venir : aucune date pour l'assemblée générale, pas de président en vue. J'ai déjà préparé le mercato, mais on est en retard de ce côté-là. Cela fait des mois qu'il n'y a pas le moindre projet, je travaille au jour le jour. On ne sait même pas réserver un terrain d'entraînement pour six mois. je ne sais pas comment les choses vont évoluer après la trêve. Cela ne peut pas continuer éternellement comme cela. Les fonds manquent, soit le nerf de la guerre. Je demande aux supporters : si on ne leur donne pas leurs salaires durant trois mois, comment vont-ils réagir ? On ne lâche pas l'affaire, on aura un mois et demi pour réagir durant la trêve. J'espère que l'A.G. débloquera la situation. On va rester calme et continuer à travailler. En ce moment, le club tangue, il se trouve en grande difficulté financière. Les supporters doivent faire un peu plus», insiste le coach français des Verts. Lequel compare l'attitude des fans boukorninois et celle du public marsois, samedi dernier : «Nous avons longtemps dominé notre adversaire aveniriste. Pourtant, leurs supporters ne s'étaient jamais retournés contre eux», glisse-t-il. Il y a en tout cas de bonnes raisons de se poser des questions sur l'avenir de Buscher au CSHL. «Nous en sommes à une situation où il m'arrive carrément de devoir à dépanner les joueurs qui pour le prix de l'essence qui pour faire des courses... Je ne sais pas comment cela va être après la trêve», poursuit-il. Bref, trop de questions pour prétendre à la sérénité indispensable. Comme on dit, à chaque jour suffit sa peine. Dans l'immédiat, il s'agit d'arrêter la saignée arbitrale. Le reste, ce sera à l'avenant...