Ce qui paraît hier un échec sans appel peut devenir aujourd'hui une réussite éclatante L'histoire nous a offert de bien édifiants exemples de footballeurs qui se sont engagés au service de leur équipe nationale. Sans condition et sans la moindre retenue. Ceux qui représentent aujourd'hui la Tunisie à la CAN doivent savoir que la responsabilité sportive n'est pas un métier. Elle est d'abord don de soi. C'est toujours important d'avoir le ressenti des plus anciens. De savoir comment ils ont vécu des situations pareilles, comment ils ont vécu des moments extraordinaires et comment ils ont pu continuer. Entre «frénésie» et «rigorisme», il y a, en fait, ceux qui saisissent l'événement à sa juste valeur et toute la dimension qu'il ne manque pas à chaque fois de dégager. Ils lui offrent ainsi la mesure de compréhension nécessaire. Mais quand certains donnent l'impression de faire du surplace et quand on patine au point d'en perdre la face, on est en droit de douter du bien-fondé de ce que d'aucuns se qualifient et de joueurs irremplaçables et de modèles incontournables. Ego, ou devoir de parole? Entre le souci de transparence et le grand déballage, ils se sont laissés prendre au piège de la tentation médiatique. C'est pour cela que nous pensons que la sélection a besoin aujourd'hui d'une gouvernance intelligente, d'une véritable mobilisation sportive et humaine, et surtout adaptée aux exigences du présent. Autant les initiatives au moment où l'équipe aborde, cet après-midi, son deuxième match, face à la Zambie, devraient être spontanées et sans exclusive, autant la noblesse dans le jeu et dans le comportement ne devrait la faire basculer dans les calculs, les choix et les considérations tactiques inappropriés pour ce genre de rencontre. Il faut dire que l'acte de remise en cause est avant tout une obligation plus qu'un choix. Les possibilités et les limites des joueurs sont en eux. Comme toujours, elles tiennent dans l'adaptation aux contingences et dans l'aptitude à les exploiter à bon profit. Se compter à onze... Pour détenir cette volonté de vaincre chevillée au corps, il faut en avoir envie et savoir aller au-delà de soi-même, sportivement et athlétiquement s'entend. Une fois que l'on sait s'adapter aux circonstances, que l'on a envie de gagner et que l'on se compte à onze. Que reste-t-il pour aller encore plus loin? Il reste la flamme, il reste les hommes, il reste les éléments clés qui peuvent décider du sort du match. Les joueurs qui seront retenus pour le match de cet après-midi doivent prendre la mesure et la chance qui leur sont offertes et le fait d'avoir été choisis, ils doivent le ressentir avant tout comme un privilège et une fierté. Ils ne doivent pas oublier qu'il y a quand même du monde sur les rangs. Ce qui paraît hier un échec sans appel peut devenir aujourd'hui une réussite éclatante. La sélection devrait avoir cette sorte de compétitivité qui devrait plus que jamais la tenir éveillée. C'est quelque chose de très fort, même d'instinctif, où l'on ne doit pas s'arrêter de se dire «on va y arriver». Certes, on ne peut se retenir de penser encore au gâchis du premier match et à l'opportunité ratée. Mais en même temps, on entrevoit les signes d'une nouvelle espérance et d'une renaissance. Une victoire serait synonyme de réconciliation. D'une nouvelle voie, une nouvelle destinée...