Nous sommes en pleine période caniculaire. Le mercure affiche des pics et les rayons ultraviolets (UV) n'épargnent personne. Des précautions spécifiques sont donc indispensables. La direction des soins et de la santé de base ( DSSB) et la direction de la préservation de la santé du milieu et de la protection de l'environnement ont tenu, récemment, un point de presse pour débattre des méfaits de la canicule, des moyens de prévention à diffuser auprès du grand public en général et des personnes à risque, plus particulièrement. Cette rencontre a permis, en outre, de prendre connaissances des actions menées par la direction de préservation de la santé du milieu et de la protection de l'environnement, notamment en matière de contrôle des produits alimentaires et du suivi du respect des règles d'hygiène. M. Mongi Hamrouni, directeur des soins et de la santé de base, a indiqué, d'emblée, que les préparatifs relatifs à la sensibilisation sur la canicule ont démarré avec les premières hausses de température, notamment, depuis le début de juillet. Il s'agit, en effet, de véhiculer les informations sur les méfaits de la canicule et les moyens de prévention à même de lutter contre les éventuelles complications. Le directeur de la DSSB a rappelé que la déshydratation, l'insolation, les maladies cutanées, les brûlures dues à un bronzage non protégé, mais aussi les complications des maladies chroniques constituent autant de désagréments sanitaires provoqués par le soleil et l'élévation de la température. Par ailleurs, une exposition prolongée au UV peut provoquer les maladies dermiques et l'insolation “ Même sous un parasol, l'on court toujours le risque , car les UV peuvent être reflétés par les surfaces environnantes ”, indique M. Hamrouni. Et ajouter : “ Une exposition prolongée au soleil peut même provoquer des brûlures de premier, second ou encore de troisième degrés. A répétition, ces brûlures peuvent aboutir au cancer de la peau ”. Si les méfaits du soleil s'avèrent aussi néfastes pour la santé, ils le sont encore plus pour les personnes jugées à risque, notamment les personnes âgées, les personnes souffrant de maladies chroniques ou encore les enfants et les nouveau-nés. Accompagner les personnes âgées Les personnes âgées et les enfants , à vrai dire, sont les plus sujets à la déshydratation que les autres pour la simple raison qu'elles ne ressentent pas le besoin de boire. Aussi, peuvent-elles atteindre le seuil de la déshydratation plus facilement. “Nous lançons, à cette occasion, un appel pressant pour tous les Tunisiens qui connaissent une personne âgée vivant seule pour faire preuve de vigilance et d'aider la personne en question à surmonter la période caniculaire avec le moins de désagréments sanitaires possibles. Il importe ainsi de surveiller quotidiennement cette personne et de veiller à ce qu'elle consomme beaucoup d'eau, de légumes et de fruits, et ce, afin de compenser les pertes d'eau et de minéraux ”, souligne M. Hamrouni. Et d'ajouter que la canicule peut s'avérer fatale pour les personnes âgées vivant seule. “ En France, et sur une période de dix ans, l'on a enregistré 10.000 cas de décès dus à la canicule, ce qui est alarmant ”, ajoute-t-il. Pour ce qui est des enfants et des nourrissons, certes, les centres de santé de base n'enregistrent plus des cas de déshydratation aiguë. Toutefois, la vigilance s'impose. La prévention contre les méfaits du soleil et de la canicule n'est pas chose compliquée. Il suffit d'opter pour un comportement prévoyant et prendre les précautions nécessaires. En effet, il importe d'éviter de s'exposer au soleil durant les heures de grande chaleur, notamment de 10h à 16h. “ Il importe également de se rafraîchir le corps en se dotant d'un linge humide. Le port de la mdhalla s'avère un moyen efficace pour se protéger contre l'insolation. Il est indispensable de boire au moins un litre et demi, voire deux litres d'eau par jour. Pour les personnes ne souffrant pas de l'hypertension artérielle, elles peuvent rajouter une pincée de sel dans l'eau afin de récupérer les sels minéraux perdus ”, insiste M. Hamrouni. Et d'ajouter qu'il vaut mieux porter des vêtements amples, en coton, et de couleurs claires pour atténuer le reflet des UV. Se couvrir de couches d'écrans totaux et se munir de lunettes anti UV sont des gestes qui devraient être incontournables. Le directeur des soins et de la santé de base n'a pas manqué lors de ce point de presse d'attirer l'attention sur la coïncidence du mois saint avec la saison caniculaire. Il a rappelé que 17 heures de jeûne ne sont point conseillées pour les personnes âgées et celles souffrant de maladies chroniques. Pour les personnes bien portantes, il est indispensable d'opter pour une alimentation saine et équilibrée afin de tirer bénéfice d'un rituel reconnu pour son impact positif sur l'organisme. Aussi, al iftar devrait remplacer le dîner et donc, devrait être assez léger. Le grignotage durant la soirée ne devrait point être dans l'excès. Quant au shour, il serait plutôt une sorte de petit déjeuner où il est préférable de consommer du sucre lent que l'on trouve dans des mets tels que la bssissa, l'assida, le masfouf, ou encore la mhalbiya. Lutte contre les infractions alimentaires Pour sa part, M. Samir Ouerghemni, directeur adjoint de la préservation de la santé du milieu et de la protection de l'environnement, a indiqué que la principale mission de ladite direction consiste en la lutte contre les infractions alimentaires susceptibles d'engendrer des infections intestinales ou autres, la lutte contre les insectes menaçant la santé des citoyens ainsi que la lutte contre le tabagisme. Pour réussir sa mission, la direction de la préservation de la santé du milieu et de la protection de l'environnement veille sur le contrôle des espaces proposant des services culinaires. L'objectif étant d'insister sur le respect des règles d'hygiène et de pénaliser toute infraction susceptible de nuire à la santé du citoyen. Le contrôle est assuré par des équipes comptant, en tout, 500 agents de contrôle œuvrant auprès de 24 services régionaux. Les prélèvements sont analysés par quelque 23 laboratoires régionaux. “ La principale infraction aux règles d'hygiène consiste en le déficit de réfrigération. Les plus importantes infractions enregistrées concernent essentiellement les restaurants fast food. La mayonnaise, le salami chevaline et le chapati sont en tête de liste. Ils constituent les principaux ingrédients favorisant l'apparition de la salmonelle ; qui est un microbe provenant de produit animalier”, indique M. Ouerghemni. Il précise, par ailleurs, que le contrôle n'épargne point les grandes surfaces qui proposent des aliments fragiles tels que les produits laitiers, les gâteaux, les viandes et les poissons. Selon les chiffres récents, fournis par la direction en question et relatifs aux actions menées depuis juin, il a été procédé à 25.340 visites de contrôle. Ces visites ont permis d'adresser 1.315 avertissements écrits aux commerçants réfractaires et de fermer quelque 219 locaux. Plus encore : les agents de contrôle ont réquisitionné quelque 1.500 kilogrammes de produits alimentaires, 13.000 litres de boissons et de lait, jugés non conformes aux normes d'hygiène ainsi que 100.000 sachets en plastiques illégaux. Outre le contrôle des aliments, les équipes relevant de la direction de préservation de la santé du milieu et de la protection de l'environnement assurent régulièrement le contrôle du chlore dans l'eau potable, et ce, afin de s'assurer de la désinfection de l'eau. “ Pour ce qui est de l'eau minérale, il y a lieu de noter que 16 unités de production sont soumises perpétuellement à un contrôle rigoureux ”, ajoute le responsable. Par ailleurs, et en ce qui concerne la lutte contre les insectes, le responsable indique que la campagne démarre en hiver, saison durant laquelle l'on procède au repérage des points noirs. D'emblée, la partie concernée livre aux habitants de ces zones ainsi qu'aux parties concernées locales les noms des insecticides homologués. En été, l'action est menée d'une manière effective toujours en collaboration avec les parties concernées.