A cause des racines et des liens profonds qui l'attachent à ses origines ataviques et à certains instincts héréditaires, Malek Ellouze a toujours maintenu et conservé un respect pénétrant et sagace pour une certaine musique, celle qui refuse de rejeter dans les ténèbres de l'oubli le legs historique de l'école de la Nahdha (renaissance) Lors de son passage à Ennejma Ezzahra, en mai 2008, dans le cadre de la 2e édition de «Musiciens de Tunisie», les inconditionnels de Malek Ellouze n'ont pu assister à son récital intitulé Racines (Jodhour) à cause justement de l'exiguïté de la configuration des lieux. En fait, le Palais du Baron d'Erlanger est incapable d'accueillir plus de trois cents âmes. C'est la raison pour laquelle Malek Ellouze a décidé de renouer avec ses «racines» et de revenir sur scène, celle du Théâtre municipal, le dimanche 14 février à 17h30, avec ce récital, identique en tous points à celui de mai 2008. Une belle métaphore qui vient nous rappeler ces plantes fixées au sol et puisant leur substance grâce à l'eau et aux sels minéraux qui les irriguent. Malek Ellouze a traduit cette source de vie en samaï, tahmila, sirto et longa, des structures modales qui soulignent son attachement à ses racines andalouses déjà largement influencées musicalement par des apports turcs et persans. Membre actif du Club Farabi de musique arabe depuis 1986, il s'est pris, très jeune, de passion pour le legs esthétique et musical de l'école de la Nahdha. Il s'est investi de la noble mission de sauvegarder le tarab, cette musique savante et raffinée que d'aucuns semblent vouloir jeter aux oubliettes, pour ne pas dire vouer aux gémonies. Par son action en faveur du tarab, Malek Ellouze défend avec acharnement une conception esthétique et élitiste qui cherche à sauvegarder et à installer l'héritage savant dans une optique fixiste et scientifique. Au programme du concert, différents maqam, wasla, taqsim, modes et rythmes qui seront à la source de la mélodie liée à l'émotion et à la jouissance esthétique du public. La direction artistique de Racines sera assurée par Malek Ellouze, la scénographie par Alya Zahaf Kamoun et Mohsen Matri en ingénieur du son. Le takht sera composé par Nabil Zammit au violon, Hichem Badrane au nay, Aymen Atitallah et Hatem Amous à la percussion, Amine Aïdi au qanoun, Lotfi Erraïes à la contrebasse, Mohamed Ghenia au cello et Malek Ellouze au luth.