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Il faut toujours croire un homme qui a mal
Rencontre avec un médecin spécialisé dans la médecine de la douleur
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 04 - 2015

Parfois les patients acceptent leurs douleurs comme un mal punitif. Ils croient que Dieu leur a envoyé ce mal pour expier leurs péchés. Et ces patients sont difficiles à traiter
«L'homme est un apprenti, la douleur est son maître», c'est par cette citation de Lamartine que le docteur R.G., généraliste spécialiste en traitement de la douleur, a commencé à nous parler des différentes douleurs subies par l'homme, et de l'éventualité de les alléger, surtout chez les cancéreux... Dans notre société actuelle, un malade, quel que soit le type de sa maladie, ne doit pas souffrir, explique notre médecin, et ce, grâce aux nouvelles techniques et à la panoplie de médicaments existante ainsi qu'à la prise en charge par des équipes de soignants. De nos jours, on procède au traitement global de la douleur. Le Dr R.G. explique : «Il faut traiter et le patient et l'entourage familial» parce que la douleur physique d'un parent est une douleur morale pour la famille. Ainsi, la douleur, de sa forme la plus simple à la plus complexe, est le combat de tous les jours de chaque médecin et surtout ceux de première ligne. Le diagnostic, nous dit le Dr R.G., demeure difficile... Mais il ne faut jamais sous-estimer la souffrance. Derrière chaque douleur se cache une cause, un mal. Il existe des patients qui acceptent leurs douleurs jugées comme un mal punitif. Comme le dit si bien Baudelaire : «Souffrir permet de compenser et d'expier ses péchés». Le caractère punitif de la douleur existe dans toutes les religions et croyances... Ainsi, affirme le docteur R.G., on a du mal à traiter ces patients. Puis il ajoute : «Nous sommes confrontés à deux types de douleur, les douleurs non-cancéreuses et celles cancéreuses». Dans le premier cas, le patient reste conscient de sa souffrance et veut absolument s'en débarrasser. Elle peut être organique ou morale, soit psychosomatique. Dans la douleur organique, le médecin se doit de trouver les causes et les traiter. On peut enlever le mal par la chirurgie ou si c'est médical par les moyens thérapeutiques qui sont à contribution tels que les antalgiques (à différents paliers) et les anti-inflamatoires, explique notre médecin.
Toutefois, ces douleurs physiques peuvent avoir une résonance psychologique auquel cas il est nécessaire d'avoir recours à la psychiatrie ou la psychologie. «Un traitement par des antidépresseurs ou des auxiolitiques est préconisé, nous dit Dr R.G... Les douleurs psychosomatiques restent, quant à elles, difficiles à diagnostiquer. Un médecin serait enclin à faire plusieurs examens et à utiliser toutes les thérapeutiques chimiques en vain». Cette somatisation des plaintes, nous affirme notre médecin, entre dans le cadre purement psychologique et la prise en charge nécessite un avis spécialisé. La prise en charge des douleurs cancéreuses reste beaucoup plus complexe. Vu la mixité de ces symptômes... d'une part, explique le Dr RG, les douleurs organiques localisées appelées nociceptives, d'autre part, les douleurs neuropathiques appelées déafférentation.
Prises en charge multiples
L'aspect psychologique de ces souffrances a un impact prépondérant sur la vie sociale, professionnelle ou autre du patient si ces douleurs ne sont pas prises en charge à temps. Tout dépend du stade d'évolution de l'état cancéreux. D'un stade de début, nous affirme le Dr R.G., où le pronostic est meilleur et, par conséquent ,la guérison est possible. Au stade terminal où le pronostic reste mauvais. Dans ce cas, la prise en charge du patient sera palliative. Un soin est considéré palliatif si la durée de survie est estimée dans une fourchette située entre 35 et 120 jours. Les soins seront ainsi considérés comme des soins terminaux. Dans ce cas, le staff médical doit être à l'écoute des différents symptômes présentés par le malade. Le traitement doit être préventif et adapté à l'espérance de vie. Les prises en charge sont multiples. Elles prennent en considération l'agitation du malade, la confusion, l'angoisse, la dépression et les symptômes dus à la maladie et au traitement (digestifs, respiratoires, urinaires et métaboliques). Il y a aussi les soins corporels, nous dit le docteur R.G., comme la prévention des escarres et la kinésithérapie.
Tout ceci doit être suivi par toute une équipe médicale et paramédicale, en étroite collaboration, et ce, dans un milieu hospitalier ou à domicile. Et dire que certains malades semblent accepter cette souffrance, telle une expiation des péchés. «Soyez béni, mon Dieu qui donnez la souffrance», a dit Baudelaire à ce sujet.
«Les soins palliatifs correctement réalisés grâce à la discussion de l'équipe médicale avec les proches», nous affirme le docteur R.G., permettent d'éviter l'acharnement ou en cas extrême l'euthanasie. «Celle-ci étant controversée partout dans le monde et illégale dans notre pays», un constat important, affirme notre médecin, «malheureusement dans notre pays, la prise en charge des malades cancéreux reste insuffisante par manque de moyens mis à disposition par l'Etat». Aussi, la plupart du temps ces malades restent tributaires de leur entourage, lui-même abattu. Donc, la gestion de la maladie demeure médiocre.
Or, il faut pouvoir aider la famille à comprendre la mort, à l'accepter. Et l'encourager à prodiguer des soins jusqu'au bout, ceci étant un grand témoignage d'amour. Dans notre société, nous affirme le docteur R.G., mourir chez soi est souvent considéré comme un grand besoin de soutien à la famille. Ainsi, conclut notre médecin, je n'oublierai jamais ce que m'a dit un jour mon maître : «Il faut toujours croire un enfant ou un adulte qui a mal».


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