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Qu'est-ce qu'on n'aura pas mangé ?
VIANDES ET ALIMENTS AVARIES
Publié dans La Presse de Tunisie le 09 - 05 - 2015

La fraude, l'arnaque, la triche et toutes sortes de duperies ont toujours existé, mais quand cela touche à l'alimentation et à la santé des gens, on est en plein dans le crime. C'est pourquoi il faudrait désormais être plus sévère à l'égard de ces vendeurs de la mort qui nous proposent toutes sortes d'aliments, produits de consommation et surtout viandes avariées !
Manger sain et propre de nos jours, ça a l'apparence d'une véritable gageure tellement on n'est plus sûr de rien. Les descentes effectuées par les services de santé dans certains lieux de conservation d'aliments et de viandes, avec les découvertes ahurissantes rapportées par les médias, montrent qu'une catégorie de commerçants — et ils sont de plus en plus nombreux — nous empoisonne la vie au sens matériel du terme avec ce qu'on nous propose comme produits alimentaires avariés et qu'on devrait normalement retirer de la vente et détruire.
Ce phénomène a de tout temps existé, certes, mais c'est son ampleur qui rend tout ce que nous consommons suspect.
Au cours de ces quatre dernières années, on en a tout vu et on aura tout mangé ! Des tonnes de viandes bovine, ovine et de volaille ont fait l'objet d'analyses qui ont montré qu'elles sont hautement dangereuses pour la santé. A l'Ariana, à Sousse, au Kef et on ne sait où encore, des produits destinés à la consommation sont stockés pour être ensuite écoulés sur les marchés, alors qu'ils sont avariés ! Récemment, des quantités de concentré de tomate ont été saisies par les services compétents. La date limite de leur consommation était déjà dépassée. On nous fait manger de la viande d'âne présentée comme étant bovine !
«Cela fait tache d'huile partout dans le pays avec une fraude qui semble devenir une règle», affirme Mongi, grand amateur de viande rouge, surtout ovine, lui, originaire de Kalaât Snène, région connue pour son élevage à grande échelle du mouton gharbi. Lui, comme d'ailleurs Khalifa, retraité de l'enseignement, affirment qu'ils ont des doutes à chaque fois où ils vont chez le boucher et constatent que la viande bovine proposée est d'un rouge grenat (sombre). Mais disent-ils avec bonhomie que mieux vaut manger une viande d'âne saine qu'une autre malsaine ! Moindre mal sans doute ! Dans un village du nord-ouest dont les habitants sont grands consommateurs de viande ovine surtout, le gros des bêtes égorgées se fait dans l'arrière-boutique sans le moindre contrôle sanitaire ! Les consommateurs le savent et ne trouvent aucune objection. Samir, amateur de grillades souvent arrosées, estime que «là, on est sûr que c'est de la fraîche et non avariée comme celle qu'on nous montre à la télé !».
Abattage sans contrôle !
Ceci me renvoie à des dizaines d'années en arrière, où quand un éleveur constate que l'une de ses bêtes était malade et sur le point de trépasser, il accourait chez un boucher de ses connaissances pour venir l'achever sur place pour ensuite l'étriper, la dépecer avant de la proposer découpée à ses clients. Malade ou pas ! Ce n'était pas là la question, pourvu que tout se passe sans accroc. Mais de telles pratiques étaient rares, contrairement à ce qui se passe de nos jours, où le danger est presque partout avec la recrudescence des infractions qu'on ne peut qualifier que de criminelles au vu de leur répercussion sur la santé des citoyens.
La fraude et la triche, qui étaient circonscrites par le passé, le sont à grande échelle depuis quatre ans avec ce nouvel état d'esprit des gens qui n'hésitent pas à user des moyens les plus répréhensibles pour amasser de l'argent. Que de cas d'intoxications furent signalés ça et là, dans des lycées, des hôpitaux et autres lieux de restauration publique, que de maladies cutanées sont apparues sur des élèves, des ouvriers, dans certaines régions du pays, à cause d'une nourriture avariée ! Et le phénomène de continuer de plus belle et à chaque fois avec des méthodes de plus en plus voyantes, étant cette sorte d'immunité dont on est presque certain, vu l'absence quasi-totale de l'Etat et d'une vraie société civile capable d'alerter sur les abus et de prendre les devants pour dissuader cette nouvelle vague de fraudeurs sans foi ni loi et dont les devanciers n'étaient vraiment que des enfants de chœur, tel ce propriétaire d'une grande enseigne de conserves alimentaires qui faisait au moins dans la dentelle : c'était il y a plus d'une dizaine d'années de cela et on voyait en plein hiver de la fumée sortir des cheminées de l'usine. Tout le monde savait qu'il n'y avait rien à transformer à cette période de l'année. Mais quelle fut grande la surprise quand les ouvriers avaient révélé qu'on était en train de mettre en boîte de 800g (poids d'aujourd'hui) et de stériliser une quantité de tomate transformée, conservée dans des boîtes de cinq kilos dont la date limite de consommation a été dépassée ! Cette même enseigne avait importé du concentré de tomate d'un pays méditerranéen dans des fûts en plastique — tenez-vous bien — pour ensuite effectuer la mise en boîte et vendre le produit sous son propre label ! Cela prouve que la fraude, l'arnaque et toutes sortes de méfaits sont vieilles comme le monde. Avec cette différence près, que jadis on les pratiquait avec des gants et à visage voilé. Aujourd'hui, on passe outre ces précautions.
Que peut-on faire ?
Tout dépendra de la volonté commune et non seulement celle de l'Etat qui se retrouve débordé de toutes parts. Même si ce dernier devra faire preuve d'intransigeance à l'encontre de ceux qui jouent avec la santé des Tunisiens. Ces derniers doivent s'organiser et mettre en place des garde-fous pour se protéger et faire valoir leurs droits devant les vendeurs de la mort comme l'a si bien qualifié Ameur, devenu, selon ses dires, végétarien même si c'est sur le tard, estimait-il.
Pour lui, comme pour tant d'autres avec qui nous avons l'habitude de deviser presque chaque jour de tout et de rien, «tout devient suspect dans ce pays». Passe, disent-ils, pour un vêtement mal confectionné, des chaussures qui s'abîment dès leur premier contact avec l'eau, d'un fruit gâté qu'on retrouve en rentrant à la maison enfoui parmi d'autres qui ne le sont pas, passe pour la flambée des prix et le mauvais accueil partout où vous allez, mais quand le mal touche directement à notre santé avec toutes les menaces qu'il fait planer, il y a lieu de dire, assez joué, pour faire front à des agissements qu'on ne peut qualifier autrement que de criminels. Pour ce faire, on devra se faire plus sévère à l'encontre des contrevenants. Il ne suffit plus de dresser des procès verbaux, de les verbaliser ou de leur fermer leurs commerces un mois ou deux. Il faudrait désormais recourir aux gros moyens avec des condamnations qui feraient réfléchir ceux qui seraient tentés de suivre leur exemple. Des procès et des peines exemplaires sont aujourd'hui exigés afin de stopper un tant soit peu ces méfaits causés par cette catégorie qui n'hésite pas à vendre la mort sans état d'âme. Beaucoup de ceux que nous avons contactés estiment qu'il est grand temps qu'une vraie association des consommateurs voie le jour pour faire barrage à cette criminalité alimentaire galopante. Mais encore faut-il que les Tunisiens en soient conscients et franchissent le pas.


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