80 ans ont déjà passé, 80 ans de musique, de noubas, de malouf et de patrimoine musical tunisien : on fête, en ce mois de mai, les 80 années de la création de l'association de la Rachidia. Les festivités ont bien commencé depuis jeudi dernier. Au palais Kheïreddine, à la Médina, on expose des photos de l'école la Rachidia, sa troupe et ses grands maîtres de musique. Une exposition qui retrace l'histoire de sa création et de son évolution au fil des années. Les festivités se poursuivront jusqu'au 31 mai. Le malouf sera à l'honneur avec des concerts de troupes tunisiennes et d'autres des pays voisins, à Tunis, mais aussi dans d'autres régions. Des rencontres et des tables rondes figurent également dans le programme, pour faire connaître au mieux l'histoire de la Rachidia «80, noubas, passion et art ». Vendredi dernier, au Théâtre municipal de Tunis, le coup d'envoi officiel de la célébration des 80 ans de la Rachidia a été donné avec un spectacle d'ouverture, conduit par le maestro Nabil Zammit et le chanteur et directeur de la chorale, Sofiène Zeydi. La scène du théâtre s'apprête à accueillir plus d'une trentaine de musiciens pour faire chavirer les cœurs avec de la musique pure et raffinée. Mais avant de passer à la musique, Mohammed Hédi Mouhli a adressé un mot de bienvenue aux présents : « Nous célébrons ensemble dans la joie l'anniversaire de cette troupe qui a contribué à la sauvegarde et au rayonnement du patrimoine musical tunisien depuis 1934. Cette musique, à l'origine élitiste, est devenue, au fil du temps, populaire », annonçait-il, avant de céder la parole à l'animateur Sami Fartouna pour la présentation du programme de la soirée. En effet, la soirée se composait de trois parties. La première a été réservée aux morceaux instrumentaux du malouf tunisien, des «toubou» et des « noubas » sous la direction du chef d'orchestre Nabil Zammit. Un beau mélange musical entre les instruments; le qanôun avec les percussions, les violons et les violoncelles et de belles voix qui les accompagnent. Chaque note musicale sonne à sa juste valeur. Des rythmes et des couleurs enchantent le public. Puis, on cède la place, dans la deuxième partie de la soirée, aux artistes invités. Plus légère en rythme, cette partie a été marquée par des airs typiquement tunisiens. La cantatrice, Aya Daghnouj, en compagnie de la troupe musicale, a offert Dar el falak, une composition de Salah Mehdi, suivie de Fouk Echajra du grand Khmaïes Tarnan. La soirée continue avec la montée sur scène du chanteur syrien Souhaib El Halabi (qui a été également l'invité du Festival arabe de la radio et de la télévision,tenu récemment) pour interpréter Yalli dhalimni de Ali Riahi. L'animateur de la soirée n'a pas raté l'occasion pour donner, tout au long du spectacle, un aperçu sur l'histoire de l'association de la Rachidia, sa création et les grands compositeurs qui ont marqué son histoire. Chedly Hajji, à son tour , a rendu hommage au compositeur Abdelkarim S'habou dans Nadani al bod ghramik. Il a cédé la place, ensuite, à la jeune Sarra Nouioui qui a chanté du Taher Gharsa avec Mahfal Mabhak. La toute dernière partie de la soirée a été consacrée à la chorale de Sofiène Zeydi pour une prestation de la nouba Al isbaain. La soirée s'est achevée en beauté avec le medley Khatem hbibti, Achiri laouel et Mouchtakoun offerts par la voix du talentueux Sofiène Zeydi.