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Le plan 3P Youssef Chahed : Les pêcheurs, les pêcheries et les ports (Vidéo)
Publié dans Leaders le 07 - 09 - 2015

Un secteur sinistré à sauver d'urgence : la pêche. Délaissé depuis des années (3% seulement du budget du ministère de l'Agriculture, multiplicité des intervenants et une lourde accumulation de problèmes inextricables),le voilà repêché par l'un des benjamins du gouvernement Essid. Lorsqu'il entamera ce 18 septembre ses 40 ans, Youssef Chahed, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Agriculture, chargé de la Pêche, aura eu le mérite d'échafauder une stratégie d'ensemble qui propose de vraies solutions. Et d'engager d'ores et déjà leur mise en œuvre. Eclairages.

Le secteur de la pêche, c'est une flottille de plus de 12 000 embarcations de diverses tailles et de tous types, 50 000 emplois directs et 20 000 indirects, 41 ports de pêche, une production de 120 000 tonnes par an pour une valeur de près de 500 MD et 13% des exportations des produits agricoles. Mais aussi de grandes problématiques. Ingénieur agronome à la base, titulaire d'un doctorat en agroéconomie et professeur visiteur dans nombre d'universités (Tokyo, Sao Paulo…), il n'avait guère songé à prendre en charge pareil secteur. Mais quand on fait de la politique, on doit s'engager à gouverner un jour et mettre ses compétences et son bon sens au service de son pays.
Amer constat
Un audit rapide conduira le jeune secrétaire d'Etat à découvrir une administration très affectée par les diverses successions à sa tête, avec des tâches et des objectifs mal définis et une multitude d'acteurs (administration, régie des ports, groupement professionnel). Mais aussi des richesses halieutiques gravement menacées d'épuisement, une pêche illicite, un raclage des fonds marins, des embarcations clandestines non immatriculées, une violation des règles de saisons et de repos biologique. Les pêcheurs eux-mêmes souffrent de la faible rentabilité et du manque de couverture sociale, le régime de pêche mis en place par la Cnss ne profite qu'à un nombre réduit, ne s'étendant pas aux marins-pêcheurs travaillant de bateau à bateau. Quant aux ports de pêche, ils sont en attente urgente de réhabilitation et mise à niveau. Aucun laboratoire d'analyses accrédité et aucun marché au poisson conforme aux normes.
Une stratégie en 3 P
L'approche décidée se décline en 3 P : les pêcheurs, les pêcheries et les ports. Les pêcheurs, c'est essentiellement la couverture sociale, l'endettement, et l'amélioration de la rentabilité. Le chantier est lancé : des groupes de travail planchent sur les mesures appropriées.
Pour ce qui est de la préservation des richesses halieutiques, cinq axes ont été tracés :
Le renforcement du contrôle humain : des équipes conjointes, centrales et régionales sont déployées, avec le concours des gardes-pêche multipliés en mer, dans les ports, sur les routes, dans les unités de traitement et les marchés.
Le contrôle par satellite vient en renfort grâce à l'activation de la réglementation internationale en vigueur en Tunisie, imposant à chaque embarcation de plus de 15 m de se doter d'un système de repérage par satellite (VMS), l'équivalent du GPS pour les véhicules. Il sera ainsi possible de détecter toute embarcation qui opère en zone illicite pour sa catégorie, hors saison ou pendant la période de repos biologique. Un avertissement est alors lancé pour l'enjoindre de mettre fin à son infraction et un PV assorti d'une amende l'attendra au port. Levier important de dissuasion : la privation de s'approvisionner en gasoil compensé. L'Etat consent en effet une compensation sur les prix à la pompe de 40% pour la côte Nord et de 30% pour la côte Sud. L'impact financier est important et aucun pêcheur ne saurait s'en passer. Il n'a alors qu'à respecter la réglementation. Les VMS sont reliés à une salle d'opération qui veille au grain. Troisième axe, la mise en place en mer de récifs artificiels, sous forme de blocs de béton, dans les zones de repeuplement des poissons. Avantage supplémentaire : bloquer les filets de chalutage qui raclent les fonds dans ces zones.
L'approche socioéconomique sera d'un appoint substantiel. La rentabilité reposera désormais sur l'utilisation d'outils de pêche appropriés, l'accès aux microcrédits et la valorisation des vrais pêcheurs en le protégeant contre les opportunistes qui déploient des embarcations non immatriculées. La pêche traditionnelle sera préservée de la concurrence illicite des gros balanciers chalutiers censés opérer en haute mer uniquement. Le cinquième axe est la rationalisation de la compensation du prix du gasoil qui ne profitera qu'aux vrais pêcheurs en règle.
Le contrôle renforcé commence à porter ses fruits. Des poulpes interdits à la pêche ont été retrouvés dans certains points de vente. Des espèces protégées, comme les tortues de mer, ont été sauvées in extremis et remises en mer. Et même une unité de collecte et de traitement de civelles, ces bébés-anguilles, montée illégalement par un Asiatique à l'export, a été démantelée au nord de la capitale.
«La guerre sera sans merci», affirme Youssef Chahed.
100 MD pour les ports en 2016
La mise à niveau des ports exige pas moins de 200 MD. Un premier projet qui sera doté de 100 MD en 2016 bénéficiera à 4 ports principaux. C'est ainsi que celui de Téboulba obtiendra 50 MD, et celui de Sidi Youssef (Kerkennah), 25 MD. Kélibia et Sidi Mansour se départageront le reliquat, pour les quais, le raccordement à la Sonede et l'Onas et autres urgences. L'ensemble s'intègre dans un nouveau schéma directeur des ports.
Le grand challenge sera de porter les exportations en produits de mer à 300 MD. La traçabilité et la qualité étant essentielles, deux laboratoires publics seront préparés à l'accréditation : l'Instm à Tunis et l'Invt à Sfax.
Des actions urgentes avant la fin de 2015
Youssef Chahed aura encore beaucoup de pain sur la planche. Avant la fin de l'année, il s'attellera à ancrer le secteur de la pêche dans le Plan de développement 2016-2020, la mise à niveau et la révision de la réglementation désuète. Il portera aussi une attention particulière à l'aquaculture, une activité peu compétitive, très endettée et surtaxée et souffrant des difficultés de renouvellement des zones concédées. Il s'emploiera également à l'informatisation de l'administration et la promotion de la recherche scientifique. Saura-t-il y parvenir avec le peu de moyens dont dispose son secrétariat d'Etat en ressources humaines, moyens et budgets ? Il compte sur la mobilisation générale et la méthode de travail. Le concours de la profession et de la société civile sera déterminant. Quant à la conduite des projets, il a institué un comité de pilotage qu'il dirige lui-même et des groupes de travail confiés chacun à l'un de ses proches collaborateurs, tous tenus de lui en rendre compte selon un planning précis. Constamment sur le terrain, il reste à l'écoute du secteur et intervient sans relâche pour apporter les correctifs nécessaires. C'est pour lui un engagement personnel.


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