Ensemble pour la lutte contre la pêche illicite, non déclarée, non réglementée par l'adoption de l'Accord sur les mesures de l'état du port. Dans le cadre de leur mémorandum d'entente signé le 28 octobre 2015 qui prône une coopération entre les deux organisations pour la lutte contre la pêche illicite non déclarée, non règlementée, la Conférence ministérielle sur la coopération halieutique entre les Etats africains riverains de l'océan Atlantique et la Commission générale des pêches pour la Méditerranée (Cgpm), créée sous l'égide de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), ont organisé conjointement, les 6 et 8 décembre à Tanger au Maroc, un atelier sur le thème «Soutenir la mise en œuvre régionale de l'accord de la FAO sur les mesures du ressort de l'état du port : une étape décisive vers une journée internationale de lutte contre la pêche illicite». Ratifier l'accord en question signifie également pouvoir bénéficier d'un programme d'assistance globale pour la mise en œuvre des instruments de lutte contre la pêche illicite. Cette rencontre, la 1ère à rassembler plus de 45 délégués représentant les pays membres, a réuni, en outre, des représentants de l'Union européenne, du Japon, des organisations régionales et sous-régionales des pêches, de la société civile, des acteurs et experts du secteur de la pêche des pays de la Méditerranée et de l'Afrique occidentale. Instruments et assistance L'atelier a été une occasion particulière pour examiner la mise en œuvre de l'accord précité au vu des exigences des pays en développement ; passer en revue les contraintes et les modalités de mise en œuvre de l'accord sur les mesures du ressort de l'Etat du port ; sensibiliser les Etats membres aux mesures internationales de lutte contre la pêche illicite. Le phénomène ne concerne pas un Etat particulier, mais tout le pourtour méditerranéen. Il ne s'agit pas de pêcher des quantités importantes de poissons pour les vendre sur le marché local et les exporter, mais il faut penser aussi à la régénération des poissons pour les générations actuelles et futures et éviter surtout la désertification de la mer. «Ratifier l'accord permettra également de bénéficier d'un programme d'assistance globale pour la mise en œuvre des instruments de lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée. A cet égard, il convient de souligner que l'article 21 de l'Accord sur les mesures du ressort de l'état du port reconnaît les besoins des Etats en développement», a déclaré Michael George Hage, représentant de la FAO au Maroc lors de son allocution. L'objectif recherché à travers cet accord est de préserver les ressources halieutiques afin d'éviter la désertification de la mer. C'est que plusieurs pêcheurs n'hésitent pas à pratiquer des méthodes de pêche peu rationnelles, ce qui porte atteinte à notre richesse en poissons. La pêche au chalut à des niveaux de mer bas est, à titre d'exemple, déconseillée car elle contribue à la désertification de la mer. Le pêcheur emporte dans ses filets les herbes aquatiques ainsi que les petits poissons qui ne sont pas encore prêts à la consommation. La Tunisie a, certes, décrété la pause biologique en compensant les pêcheurs de l'arrêt de travail, mais l'effort de contrôle doit se poursuivre avec efficacité pour éviter la pêche illicite pendant cette période. Les pêcheurs doivent également être surveillés pour s'assurer qu'ils utilisent des méthodes de pêche réglementées ne portant pas atteinte à notre richesse halieutique. L'utilisation des satellites a beaucoup aidé les autorités compétentes à surveiller la mer et à rappeler à l'ordre tout contrevenant qui prend le risque de pêcher illicitement. Du travail reste encore à faire en Tunisie et dans plusieurs autres pays de la région pour limiter les dégâts dus à la pêche illicite dans laquelle est impliqué un certain nombre de pêcheurs travaillant d'une façon anarchique sans tenir compte de la réglementation en vigueur. Pour eux, l'essentiel est de pêcher une grande quantité de poissons, toutes tailles confondues, en utilisant des méthodes de pêche parfois prohibées car portant atteinte à nos ressources halieutiques. Repères... Des projets dans le domaine de l'aquaculture en Tunisie ont connu une réussite et ont pu diminuer la pression sur la pêche maritime, notamment dans certaines zones considérées comme surexploitées. Un projet d'envergure a été mis en place dans les côtes de Gabès en vue d'assainir l'eau de mer et de rationaliser la pêche afin de préserver les ressources aquatiques dans le cadre d'un développement durable. Certains pêcheurs utilisent les filets de pêche à un niveau bas de la mer, ce qui peut être à l'origine de la désertification de la mer dans la mesure où le filet emporte tout sur son passage y compris les herbes aquatiques et les petits poissons. Certaines zones de pêche demeurent encore vierges comme celles qui sont situées dans le Nord qui sont pourtant riches en poissons bleus. Avec des embarcations solides et bien équipées, il est possible d'exploiter ces zones et de renforcer l'offre en poissons. La pollution de la mer constitue le risque le plus important pour les poissons et autres mammifères aquatiques. Cette pollution peut être due aux déchets industriels liquides et solides, aux déchets ménagers et bien sûr, aux fuites des transporteurs pétroliers.