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Hamadi Redissi: Nidaa, un RCD bis
Publié dans Leaders le 12 - 01 - 2016

Le RCD (Rassemblement Constitutionnel Démocratique), c'était le PSD (le Parti Socialiste Destourien), moins la classe. Nidaa est un RCD également épuré des historiques, la vulgarité, en plus. L'annonce de la nouvelle direction du soi-disant congrès de Nidaa confirme qu'un coup d'Etat est savamment mené par des malfaisants en costards cravates. Improvisés stratèges à vie, ils ignorent la première règle dans l'art militaire, posée il y a vingt-six siècles par Sun Tzu : ne jamais encercler l'ennemi des quatre côtés. Se prenant pour de fins politiciens, ils confondent la politique, un art majeur, avec la conspiration permanente. Les personnes convenables maintenues dans la direction et ceux à qui on fait miroiter d'être désignées seront éliminées à terme. A chacun son tour.
Qui sont-ils ? Ils ne sont pas des destouriens. A peine des « RCDistes ». Ce sont des petits brouillons, des petits fripons, des aventuriers qui mettent le pays en danger. Ils vont raviver le statut d' « opposant à l'Etat », cet être infâme, cible de la police des mœurs, poursuivi par le fisc et trainé en justice pour des vétilles. La presse de caniveau souille sa réputation, la police des frontières l'humilie à chaque passage et d'étranges anonymes le provoquent partout dans la rue, au travail, dans les bars ; et chaque fois qu'il porte plainte, ce sera lui le coupable. Charité bien ordonnée commençant par soi-même, les réfractaires de Nidaa seront les plus exposés. Je n'exagère pas. Vous le verrez ! Bien de signes donnent à penser qu'on s'y est mis déjà, les arrestations de gamins pour un joint, l'attouchement anal, la chasse aux homosexuels. Pour le moment on s'en prend au segment le plus vulnérable de la société. A chacun son tour.
Au départ, ils étaient discrets, effacés même. Ils cherchaient petitement à être réhabilités après avoir été à raison discrédités par une révolution qui s'est faite d'abord contre eux. La nouvelle élite réunie autour d'un revenant, Béji Caïd Essebsi, leur a généreusement concédé une place dans une nouvelle formation créée ad hoc, pensant que la Tunisie avait besoin de tous ses enfants, y compris ceux qui se sont laissé abusés par l'Etat-RCD, même ceux qui ont fricoté avec le clan Ben Ali. L'âme en peine pour ne pas désespérer la Tunisie. Et les voilà qu'ils sont aux commandes. Ils avaient commencé par des sorties médiatiques le plus souvent dirigées contre les incorruptibles. Ils ne tiennent pas seulement en horreur la gauche, les syndicalistes et les indépendants mais quiconque au parcours irréprochable. Même quand il est destourien. Ils aiment les inconditionnels, les adhérents alimentaires et ils accueillaient les malfaiteurs avec joie. Ils ont des relations dangereuses avec des individus ignobles, des maîtres-chanteurs et le milieu de la pègre, utiles pour les basses besognes. Ils se sont mis à réécrire l'histoire du parti qui se serait constitué comme une causerie autour d'un thé à la menthe et non dans la lutte. On les aura vus se disputer le jour et la nuit, le salon et la liste des convives. Et chacun dit qu'il était du nombre :« Qu'en dites-vous Sire » (« ichkawlik sidi») ! Et si on créait Nidaa ! Risible de tragique. Puis ils ont mené des campagnes ciblées au vitriol, contre Untel et Untel, l'un trop à gauche, l'autre bavard. Celui-ci démesurément ambitieux, celui-là sans relief et la plupart des bons à rien. « Je n'ai pas trouvé d'hommes » aime à répéter le fondateur du parti. On les aura vus fidèles au poste, nommés à tour de bras. S'égrenant au quotidien, des communiqués tombant comme des Oukazes, remplacent tel coordinateur régional par tel autre, sans autre forme d'explication que la signature de son illustre auteur, responsable des structures.
Ils prennent les intellectuels pour de grands naïfs éloignés de la « réalité » et ils ont un mépris souverain pour les débats d'idées. Ils n'ont pas vraiment tort. En effet, quand on voit l'estime dans laquelle la « plateforme » idéologique du parti et ses rédacteurs(à l'origine confectionnée par une pléiade d'intellectuels en 2012 et retricotée lors de ce congrès de triste renommée), ils ont raison : l'ignorance est la mère des vertus. Ils ont pris au mot Fadhel Jaziri quand divinement inspiré mais diverti il a dit dans une émission télévisuelle célèbre, à propos de son rôle dans Nidaa : « joueur de tambourin » (« tabbal »). Hé ben ! Il a été la caisse de résonance qui a porté les sonorités de Nidaa, aujourd'hui inaudibles. Et Si Béji Caïd Esbssi a « la patente » de Nidaa comme le dit impertinemment Naji Jalloul, Fadhel en est le concepteur, le designer et le vendeur au large public d'un produit aujourd'hui périmé. Ils n'ont plus que le mot « consensus » (« tawafuq ») à la bouche mais cela ne vaut que pour les islamistes. La manœuvre est habile : elle neutralise la seule force capable de ruiner leur entreprise. Entre nidaistes, le gagnant (du moment) rafle la mise. C'est le nœud du problème : on peut faire tout sans la culture, mais on ne peut rien faire contre la pensée. Le résultat : ceux qui ont applaudi à tout rompre Ghannouchi n'ont jamais lu. Sûrement pas ses livres, mais peut-être pas un livre. Et ceux qui en ont lus avaient tout intérêt à les oublier. Tout de même ! Il faut avoir une méconnaissance sidérale de l'histoire nationale pour oser jouer Thaalbi contre Bourguiba, et demain Salah Ben Youssef, pour damer le pion à Mazouki ! Ces gens-là sont dangereux. Même pour eux-mêmes.
On ne dira pas qu'on n'a pas été prévenu. On nous l'a répété à satiété : le parti est gangréné par les « rcdistes » et les affairistes ; il ne tiendra aucune de ses promesses, et il va s'allier aux islamistes. C'est une association de malfaiteurs. Maintenant on sait. Aux dépens de millions de femmes et d'hommes qui ont voté pour eux. Ceux qui ont pétitionné avaient raison : je pense à la pétition avortée des collègues Ben Amor et Milliti et celle aboutie de Mounir Charfi (dite des 44 intellectuels). Ceux qui sont sortis de Nidaa, le groupe de Marzouk et le défilé des démissionnaires, ont en fin de compte raison. Même si on peut leur reprocher d'avoir été complice de ce que tout le monde dénonce aujourd'hui. D'avoir été du côté des conjurateurs quand ultra-minoritaires nous avons signé une pétition dénonçant la tentation néo-RCD, néo-patrimoniale et néo-patriarcale du parti, publiée par le Maghreb et lorsque nous nous sommes trouvés une poignée de mécontents l'été 2013 au Palais des congrès. Et rien n'indique que les rebelles d'aujourd'hui ne seront pas les restaurateurs d'un RCD ter ! Des liaisons suspectes le laissent penser.
Nidaa a vécu. Mais ce n'est pas nous qui l'avons tué. Pas plus que les athées n'ont tué Dieu. Bien au contraire, nous l'avons maintenu en vie artificielle. Non ! Il s'est auto-sabordé parce que l'ivresse du pouvoir aveugle. Et parce qu'il a délibérément décidé de devenir un parti clanique. Non sans différence : le PSD était l'élite même– toutes élites confondues–, le RCD a capté les élites technocratiques. Nidaa recrute ses leaders à un niveau nettement plus bas. Il suffit de penser un moment à n'importe quel bureau politique du PSD et même du RCD. On n'aura pas ferraillé pour retourner, à la veille du cinquième anniversaire de la révolution à un RCD bis moins la retenue ! De grâce, vous qui avez été si conséquent, soyez équitable ! Donnez-nous une direction politique de fer, comme par le passé, non une camarilla, un RCD signé, pas un pastiche. On vous promet de redoutables opposants.


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