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Boujemaa Remili: Traitement d'urgence du chômage
Publié dans Leaders le 30 - 01 - 2016

Les données actuelles du chômage en Tunisie sont imprégnées par un contexte dont il s'agit de saisir les caractéristiques pour bien orienter la décision et l'action. Il s'agit d'un chômage de masse, avec plus de 15% de la population active, affectant plus les régions de l'Ouest et du Sud, qui se situent toutes au-dessus de cette moyenne, avec une bonne proportion de chômeurs de longue durée et, un type de qualification trop souvent inadapté pour ce qui est notamment des chômeurs diplômés du supérieur.
Du côté de l'offre d'emploi, la croissance est trop faible pour permettre l'embauche, l'investissement privé local et étranger est en veilleuse et le Budget de l'Etat a été plutôt orienté vers l'augmentation des salaires, en réponse à une trop forte baisse du pouvoir d'achat. A ce propos, permettons-nous de tordre le cou à une idée trop souvent ‘balancée' sans trop de souci de nuance, celle qui consisterait à dire qu'il y aurait trop de fonctionnaires en Tunisie. Le ratio nombre de fonctionnaires pur 100 habitants pour les 27 pays de l'Union Européenne placerait la Tunisie, avec 5,7 fonctionnaires pour 100 habitants, au 17ème rang, entre l'Italie et l'Espagne, les pays qui ont le plus fort ratio sont du type Danemark, Finlande et Suède, avec respectivement 14,6, 12,9 et 12,4, c'est-à-dire ceux du plus grand progrès social, alors que les pays aux ratios les plus faibles sont du genre Grèce, Bulgarie et Roumanie, avec respectivement 3,3, 1,1 et 0,8. Néanmoins, un autre indicateur, celui du nombre de fonctionnaires pour 1 million d'Euros de valeur ajoutée produite (PIB), met la Tunisie, avec 15,7 fonctionnaires pour 1 million d'euros de PIB, devant les pays au plus fort score comme la Lettonie (14,9), la Pologne (11,4) et Malte (9,1), alors que l'Italie et l'Espagne n'en sont qu'à 2,5. Toutefois, en plus du fait qu'un décompte au moyen d'Euros en PPA aurait été plus pertinent, la signification de ce deuxième indicateur reviendrait à dire que la Tunisie s'offrirait un bon niveau de confort social, au moyen notamment des services publics d'éducation et de santé, comparé à des situations catastrophiques comme celle de l'Italie par exemple, mais un niveau de confort social qui demeure encore en décalage par rapport à ses performances économiques.
Cette parenthèse étant fermée et pour revenir à la question du traitement du chômage, il s'agit de signaler que depuis le début de la transition en 2011, on a trop procédé par des ‘Elyettes', ou dispositifs, qui sont des instruments d'embauche par l'Etat pour des postes d'emploi trop précaires mais qui, en plus de la création de l'illusion de résorption du chômage, sont à l'origine de demande de transformation de ces dispositifs transitoires en un droit à des postes d'emploi permanents de la fonction publique. Cela engendre la mise en place de ‘concours' très spéciaux, qui ne sont en fait que des grilles de placement social, sur la base d'enquêtes familiales et de pauvreté. D'où tous les jeux d'équilibre sociopolitiques nécessairement subjectifs et à l'origine de frustrations, d'échanges d'accusations de toutes sortes et de colère sociale.
Cette manière de procéder était celle qui paraissait pouvoir permettre d'agir avec le plus d'immédiateté, parce que non seulement c'était l'Etat qui décidait, sur un concours budgétaire rendu de plus en plus compliqué, mais surtout parce que le désert économique des régions les plus affectées par le chômage ne permettait qu'un recours trop insignifiant à l'embauche par les entreprises du secteur privé. En plus, l'offre d'emploi ne pouvait pas non plus provenir des régions habituellement plus dynamiques en raison de la mauvaise conjoncture.
Mais le bilan de cinq années de jeu de cache-cache avec le chômage a abouti aux mouvements sociaux récemment vécus. Dans ce qui suit, il est proposé un plan d'emploi durable et socio-économiquement viable, qui sort de la voie relativement saturable de la fonctionnarisation. Actuellement il y a 12.000 entreprises du secteur privé structuré et organisé, de plus de 10 employés, qui emploient 820.000 salariés.
Il s'agit d'organiser le placement immédiat de 82.000 jeunes chômeurs diplômés du supérieur auprès de cette partie solide et viable du tissu économique tunisien. Cela réduirait toute de suite de 40% le nombre de chômeurs de cette catégorie et offrirait du revenu à une population de 400.000 habitants correspondant aux membres des familles des recrutés. Les jeunes seraient embauchés u moyen d'un CDI, avec une prise par l'Etat de 100% des coûts de cette embauche la première année, 80% la 2ème année et 60% la 3ème année. En plus l'Etat prendrait en charge les frais de formation-initiation alternée pour assurer l'acquisition du niveau de qualification nécessaire par le recruté. Le coût de cette opération est de 600 millions de dinars la 1ère année, 500 MD la 2ème année et 350 MD la 3ème année.
Une entreprise du secteur privé structuré est d'une taille moyenne de 70 employés et il s'agit pour chaque entreprise d'intégrer en moyenne 7 nouvellement embauchés. L'intérêt de l'entreprise est de disposer d'une aide publique substantielle pour se préparer, en termes de ressources humaines, à la croissance forte qui devrait commencer à se concrétiser dès 2018, en bénéficiant entre autre des services du dispositif de formation-initiation qui sera activé en accompagnement à l'ensemble de l'opération. L'intérêt du jeune chômeur est d'intégrer un processus d'emploi durable, avec à la clé une qualification qui le dote de meilleurs armes de placement sur le marché de l'emploi pour toute sa carrière future. L'intérêt de la collectivité nationale est de gagner en cohésion et en stabilité. Le financement de l'opération peut être au moyen d'un Emprunt National ‘Dignité et Solidarité', indépendamment du fait que cette mesure soit susceptible de bénéficier du plus grand appui des partenaires du développement, à des conditions très avantageuses, étant donné son impact très positif à pus d'un titre.


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