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Zouhaier Eljiss, le favori de Jawhara FM
Publié dans Leaders le 22 - 08 - 2016

Homme de radio depuis 13 ans, Zouhaier Eljiss a côtoyé trois des plus grandes stations nationales depuis le début de sa carrière, qu'il a entamée jeune, à 27 ans. S'il se situe aujourd'hui dans le haut de la hiérarchie de Jawhara FM, le journaliste originaire de Djerba fut également la voix derrière le micro de «Mouthir lel jadal», émission à succès qu'il a présentée pendant deux ans chez Express FM. Nous l'avons rencontré pour mieux connaître son parcours et recueillir son point de vue sur les médias qu'il a connus de l'intérie
Les débuts chez Mosaïque FM
Le parcours de Zouhaier Eljiss semble avoir été tracé au crayon. Il s'inscrit à l'Ipsi après l'obtention de son bac au lycée technique de Djerba et soumet immédiatement après s'être vu décerner son diplôme de maîtrise, en 2003, une candidature spontanée à Mosaïque FM, alors en plein lancement. « J'ai également écrit des piges pour Assarih et fait un passage éclair chez Radio Tataouine en tant que correspondant à Tunis », précise-t-il. Lors de son entretien avec Mosaïque, il fait des essais de présentation
de brèves devant Hédi Snoussi puis Noureddine Boutar, aussitôt séduits par l'assurance et la maîtrise vocale du jeune prétendant, alors âgé de seulement 27 ans. «On m'a confié le flash info le jour même», se souvient Zouhaier. Durant ses 7 ans d'expérience au sein de la chaîne, il coanimera des matinales et présentera des magazines culturels, avant de se voir confier l'animation du « Forum », émission qui propose un espace ouvert de dialogue aux auditeurs et de les confronter aux invités politiques qui font l'actualité. Mais au bout de quelques années, le journaliste affirme avoir commencé à subir un bâillonnement de la part de l'équipe dirigeante de la chaîne, «sommée par le pouvoir de l'époque d'abandonner le traitement de certaines thématiques gênantes». Zouhaier cite en exemple le reproche qui lui a été fait pour avoir visité sans autorisation certains hôpitaux de la ville, dans l'optique d'en dévoiler l'état précaire au public. «La loi n'évoque pourtant pas l'obligation pour les médias de détenir un permis de visite pour accéder à des établissements du service public», fait-il observer. Ne trouvant pas de soutien auprès de ses collègues, censés pourtant l'épauler et défendre sa prétention à la liberté d'expression, l'animateur songe à changer d'horizon.
Passage par Express FM
Heureux hasard : sa décision de changer de cap intervient à la fois au moment de la révolution et seulement quelques semaines avant l'inauguration d'Express FM. La directrice de la nouvelle station, Najoua Rahoui, fait appel à lui pour lui proposer d'animer une émission qui deviendra phare, «Mouthir Lel Jadal», lieu de débat portant sur des questions socioéconomiques, qu'il était alors devenu possible de traiter librement. Zouhaier Eljiss, parce qu'il a pris le parti d'éviter le piège de l'abstraction et des questions théoriques au profit d'une orientation éditoriale axée sur les préoccupations quotidiennes et concrètes des auditeurs, en a fait l'une des émissions les plus écoutées du pays. Mais au bout de deux ans, le journaliste commence à douter de l'attrait des perspectives d'évolution de la chaîne qui, selon lui, piétinent. «Outre les moyens matériels qui lui font défaut, l'équipe d'Express FM ne m'a pas semblé vouloir grimper les échelons, ni prévoir de développer ses programmes. Elle se complaisait dans un attentisme permanent, et peu ragoûtant pour un journaliste actif», explique-t-il.
Départ à Sousse
Dans le même temps, Jawhara FM, qui avait un poste vacant à pourvoir, lui fait une proposition. «Trois fois mieux rémunéré qu'à Express FM, mon poste chez Jawhara nous a également permis à ma famille et à moi de nous installer à Sousse, où la vie est bien plus agréable qu'à Tunis !», explique-t-il. Al-hadath, l'émission qui lui a été assignée et qu'il anime encore aujourd'hui, plaît beaucoup au public. Consistant en un retour sur l'actualité du jour entrecoupé de pauses musicales, Al-hadath convoque également des acteurs de la scène politique pour engager avec eux des débats en format court, «ce qui séduit davantage le public, surtout en été». Ali Belhaj Youssef, directeur général de la chaîne avec qui nous nous sommes également entretenus, affirme être tous les jours plus séduit que la veille par la vivacité d'esprit et le flegme de Zouhaier. Celui-ci a d'ailleurs pris les rênes de la rédaction web de la chaîne, dont il chapeaute la ligne éditoriale, et a été promu rédacteur en chef du service infos.
Escapades syriennes
Si jusque-là, le parcours de Zouhaier peut paraître répétitif et conventionnel, il n'en est en réalité rien du tout. Car l'homme s'est rendu à deux reprises (2013 et 2015) dans l'une des zones de conflit les plus horrifiques de l'histoire des guerres contemporaines : la Syrie. Après s'être vu délivrer une autorisation d'entrée sur le territoire syrien de la part du régime, il se rend à Damas avec une dizaine de confrères et filme tout ce qui se produit autour de lui. Il a ainsi eu l'opportunité de rencontrer quelques-uns des Tunisiens présents sur place, dont il a recueilli le témoignage. Parmi eux, des combattants affiliés à l'Etat islamique, dont la capture par l'armée syrienne lui a permis de leur rendre visite dans leur lieu de détention. Le choix de se rendre dans le territoire contrôlé par le régime alaouite, premier responsable des exactions commises sur les populations civiles, n'est pas sans engendrer des conséquences fâcheuses : Eljiss affirme avoir reçu des mails de menace de mort d'un individu s'étant réclamé du front al-Nusra. «Pourtant, ma décision de me rendre sur le territoire contrôlé par al-Assad n'est en rien un parti pris politique, elle relève davantage d'un choix pragmatique, car c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour pouvoir y aller», justifie-t-il. Si nous ne pouvons pas nous avancer davantage dans la description de ce que sera le documentaire (il n'a pas encore été diffusé au grand public), les images que nous a montrées Zouhaier laissent pressentir une production inédite émaillée de rencontres passionnantes avec des rescapés du conflit, des mères de famille qui ont vu périr leurs enfants, des chefs religieux, des notables politiques et surtout des scènes de la vie ordinaire. «Car contrairement à ce l'on pense à l'extérieur des frontières, la vie continue à Damas. J'ai assisté à des fêtes de mariage, vu des cafés qui ne désemplissent pas, des marchés bien approvisionnés, etc. Les Syriens ne savent pas s'ils seront vivants demain, la visibilité inquiétante de l'avenir les incite à s'enfermer dans un présent qu'il leur faut rendre beau…».n


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