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Les Gouverneurs : Un nouveau livre d'Abbès Mohsen, en plaidoyer d'une profonde restauration
Publié dans Leaders le 28 - 10 - 2016

Qui mieux qu'un Gouverneur, issu de l'ENA et fils d'un des tout premiers gouverneurs au lendemain de l'indépendance, pour traiter en profondeur du statut et rôle et de ce corps. Mieux encore, poser la problématique de sa vocation future au vu de la nouvelle Constitution de 2014. Abbès Mohsen dans son ouvrage « Les Gouverneurs », publié chez Cérès Editions, nous livre une analyse magistrale. Le message central, est que « la Tunisie est un pays de tradition administrative ancienne ». Elle a su faire de son mode de gestion du territoire l'expression de sa politique et un levier fondamental de l'Etat.
L'abrogation du système des Caïdats et son remplacement par le corps des gouverneurs en 1956, mais surtout la conception qu'en avait fait Bourguiba, apportera, par touches successives, une transformation totale de l'administration gubernatoriale. Les gouverneurs pionniers et fusionnels Etat-Parti, sont-ils morts dès 1970 avec la première grande maladie de Bourguiba ? La révolution et surtout le « sordide système de quotas par lesquels les partis de la Troïka se sont partagés les postes » ont-ils aggravé « les dérives autrement plus néfastes vécues en 2012 -2013 » ? Et, comment repenser l'ensemble du système ?
En deux grandes parties, Abbès Mohsen apporte des réponses édifiantes. Il commence, sous l'intitulé de Survivance ou création, il nous replonge à l'aube des temps pour remonter le poids de l'histoire et suivre l'évolution de la fonction sous l'administration romaine, l'Etat musulman, l'administration turque et le protectorat français. Il s'attaque dans la deuxième parie au problème de l'existence du Gouverneur à travers une nature et des attributions équivoques et la mise en œuvre des compétences.
« L'homme le plus puissant mais le plus fragile »
La conclusion s'érige en une interpellation. « De la lecture de la Constitution de 2014, écrit Abbès Mohsen, et de l'examen des divers projets de loi de la décentralisation, il semble que l'on se dirige, par la suppression de la tutelle et la proclamation d'une décentralisation débridée, vers la disparition et l'amenuisement du représentant de l'Etat. On peut le considérer comme une avancée démocratique déterminante et s'en réjouir légitimement. Il serait pourtant sage de se rappeler que le gouverneur est révocable en cas d'insuffisance, d'erreur ou même de montée des tensions. Il est l'homme le plus puissant mais le plus fragile. Révocable ad nutum, il peut servir de victime expiatoire même quand aucune faute ne lui est imputable. Toutes ces hypothèses sont exclues pour un élu. Ses insuffisances ou ses politiques erratiques devront être supportées cinq ans sans espoir de répit, de rémission ou de réformation.»
Moins de gouvernorats et s'éloigner des soucis partisans
S'agissant des districts, Abbès Mohsen estime que cette régionalisation peut, dans une première étape rester « virtuelle » en tant que zones bénéficiant de crédits bonifiés et leurs structures hébergées provisoirement, telles des startups dans un incubateur, au siège du ministère en charge de la Planification régionale. Quant aux personnels, ils doivent être protégés par un statut qui gouverne leur carrière. « Le nombre des gouvernorats doit subir une sérieuse réduction et tendre vers celui de 1956 », poursuit l'auteur. Et de recommander fortement : « Il faut favoriser le passage de cette institution à l'âge adulte, l'éloigner des soucis partisans et doter ses personnels d'un vrai statut. Cela n'a jamais été plus souhaitable. C'est plus que jamais possible. »
On regrettera les coulisses, mais appréciera l'analyse de fond
Fin lettré, Abbès Mohsen sait exprimer sa pensée dans un style raffiné. L'éducation reçue, l'enseignement en Droit et à l'ENA et la longue carrière diplomate auront forgé une profondeur de l'analyse que la beauté du texte met encore plus en valeur. Le lecteur regrettera sans doute ne pas découvrir dans cet ouvrage les coulisses du métier de Gouverneur, surtout du temps de Bourguiba, et l'évocation de scènes cocasses restées fort célèbres. Mais cet aspect, tout compte fait, anecdotique, est compensé par la perspicacité du regard porté par l'auteur. On apprend beaucoup à lire ce livre qui, surtout, nous édifie quant à l'enracinement profond de l'administration en Tunisie.
Ancien Gouverneur du Cap Bon (1976), puis de la Capitale (1978), Abbès Mohsen a été également ambassadeur au Yémen (1992), au Brésil (1997) et aux Pays Bas (2010). Il est l'auteur d'un livre intitulé « Servir, mémoires désabusés d'un commis de l'Etat. Tunisie 1971-2011 », publié aux éditions Sand & Tchou, à Paris, en 2012

Les Gouverneurs
de Abbès Mohsen
Cérès Editions, Octobre 2016, 328 pages, 19 DT.
Disponible également sur www.ceresbookshop.com


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