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Habib Jamousi : Le «Visa» signé «Humiliation»
Publié dans Leaders le 26 - 06 - 2018

Il va sans dire que le citoyen tunisien a plein droit de revendiquer une certaine dignité; se sentant outré par les représentations diplomatiques, chez lui, s'il vous plaît. En effet, de nos jours, demander un visa pour l'Europe, tout particulièrement, n'est rien d'autre qu'une quête humiliante. Qu'il soit un simple citoyen qui s'y rend pour le tourisme, ou bien un émigré qui y vend sa force de travail contre une bagatelle, ou encore un académicien qui, jouissant d'une grande considération au seins des grandes instances scientifiques et académiques internationales, il se trouve dénigré par des agents consulaires ou bien par d'autres dans des agences intermédiaires, le moins que l'on puisse dire impudents et manquant des moindres éthiques du respect.
Le dossier que le Tunisien est censé présenter aux services consulaires européens installés à Tunis, dénote, déjà, d'une véritable humiliation: noms et prénoms des parents et aïeuls, du conjoint(e), des enfants, la situation professionnelle, un billet de transport (avion, bateau, matricule de voiture…) change de devises, attestation de travail, les trois derniers bulletins du salaire, réservation dans un hôtel là où il se rend, assurance vie lors du séjour… et la liste n'est pas close.
Le jour où il est appelé à présenter son dossier, le Tunisien doit accomplir un parcours du combattant. Il doit, assez souvent, attendre des heures dans une file sur les trottoirs, gardée par des sbires, soleil, pluie, vent… peu importe! À l'intérieur, il doit suivre un itinéraire, tracé à même le parterre, ayant peur qu'il ne sache lire les écriteaux, dans une file indienne, toujours gardée par d'autres sbires, un peu plus scrupuleux. Puis, remise du dossier sous le contrôle vigilant d'une pléiade d'autres agents. Il commence par s'acquitter du montant exorbitant d'un simple sceau sur le passeport, en guise de visa, pour subir ultérieurement le rituel des locaux des services de haute sécurité : photo et empruntes digitales.
Tout ceci paraît être dans les limites de l'humiliation, car ce qui attend le prétendant d'un visa pour la Roumanie, est la dégradation humaine, pure et simple. Outre la préparation du dossier que le demandeur doit envoyer sur le portail électronique du consulat et assez souvent refusé pour manque ou bien de la non convenance d'un quelconque document, le jour du dépôt du dossier, n'est qu'une véritable offense.
Vous vous présentez devant le consulat le jour «J», qu'on vous indique par mail, sachant que le bureau d'accueil n'ouvre qu'un jour sur deux par semaine: Lundi, Mercredi et Vendredi, et il arrive que l'un de ces jours soit férié, ou bien l'unique agent consulaire soit indisponible.
À l'ouverture, vous vous trouvez dans un garage de villa face à un interphone pour donner votre nom et votre date de naissance. À l'intérieur, dans une sorte de Hall, l'agent consulaire reçoit le dossier derrière un guichet gardé par un verre pare-balle. À propos de cet agent ! Un homme de grande taille au visage lugubre et placide, qui rappelle de loin les agents des services de renseignement du KGB ou de STASI des années soixante du siècle dernier, de tempérament sarcastique dans ses réponses brèves, chronométrées et synchronisées. Tâcher de lui adresser la parole, il ne vous entend guère, il vous dénigre même, puis il vous lâche, dans un accent timbré avec le «R», bien roulé: «vous aurez la réponse dans quatorze jours». N'essayez surtout pas de répliquer, si non, il vous répète la phrase magique, machinalement à la façon robotique, «vous aurez la réponse dans quatorze jours». Vous tenter, une fois de plus de le convaincre que vous n'êtes ni clochard, ni terroriste, que vous vous rendez dans son pays en tant qu'invité d'une instance académique, que vous êtes munis d'un ordre de mission délivré par votre ministère, que votre voyage est dans moins d'une semaine, et que vous devez faire trois ou quatre escales à travers l'Europe pour arriver chez-lui ; car il n'y a pas de vol direct Tunis-Bucarest ; c'est toujours la phrase fatidique : «vous aurez la réponse…». Puis, sans même vous regarder, il appelle le suivant candidat.
C'est vrai qu'avec les temps qui courent, l'on comprend parfaitement le grand souci des pays européens, quant au fait d'atténuer les vagues de l'émigration illégale et le terrorisme sous toutes ses formes, il est cependant de nos droits de revendiquer une part de dignité chez soi. Par ailleurs, et en dépit de cet amalgame du «Bon de la brute et du truand», la loi qui règlemente l'acquisition d'un visa pour l'Europe ne devrait-elle pas considérer ceux qui la sollicite avec beaucoup plus d'égard et de respect?
Et l'on se demande: Si un Européen voulait se rendre en Tunisie, serait-il ainsi traité dans les services consulaires tunisiens à l'étranger?
Habib Jamousi


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