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Tunisie 2019 : le temps maudit de la politique et le règne du tout pour soi
Publié dans Leaders le 07 - 02 - 2019

"Le génie consiste à réaliser dans l'âge mûr une grande pensée de jeunesse" Alfred de Vigny (Journal d'un poète 1829)
Chaque jour qui passe dans notre beau pays, apporte son lot d'interrogations, de déceptions, de désagréments, etc.
Et des certitudes défendues avec force le surlendemain, d'une alliance à une contre-alliance, avec des alliés devenus en un éclair des opposants.
Nous vivons dans la grande période du tourisme politique : voyages multiples et sans vergogne à l'intérieur du monde des partis.
Ces derniers sont accueillants, ouverts à la discussion, pourvoyeurs d'ambitions, et garanties des réussites sous toutes ses formes.
Pourquoi donc se priver d'horizons aussi heureux, victorieux, et pas très couteux ?
Jacques Dutronc du temps du Président français Georges Pompidou chantait déjà sur des paroles de Jacques Lanzman " il y en a qui contestent, qui revendiquent et qui protestent, moi je ne fais qu'un seul geste, je retourne ma veste, toujours du bon côté ".
Nos radios seraient bien inspirées de nous rediffuser cette chanson ancienne, mais dont les expressions et les saveurs sont éternelles !
Notre période révolutionnaire a enfanté le pire et le meilleur.
Dans le meilleur, vient la liberté d'expression que nous nous devons d'utiliser à bon aloi, en mettant en exergue avec humour et doigté, les faiblesses nombreuses et majeures de l'utilisation inappropriée de la liberté de dire et d'écrire dans le discours politique et son corollaire la mise en exergue des comportements inappropriés qui ont en résulté.
La déliquescence des institutions et des élites politiques
Le personnel politique national est nouveau, ambitieux à l'excès, peu formé et faiblement aguerri aux discours et comportements qui conviennent à ce corps essentiel du pays.
Il devient dangereux pour ce dernier quand son manque de savoir et de savoir faire en fait un maillon fragile dans la chaine des valeurs qui poussent à l'émergence, au progrès et à la construction d'une nation digne de ce nom.
Il se trouve, hélas, que ce personnel enfante chaque jour un discours politique de démagogie et d'exclusion, et non le parler vrai de la raison et de la saine ambition qui contribuent à élever le niveau de la population.
Ce niveau est chaque jour menacé, abaissé, massacré, à la grande désolation de tous ceux qui aiment retrouver en la Tunisie, son élégance d'antan, fruit de la culture de son peuple, de son énergie à maintenir son éducation à un niveau toujours plus enviable, et à polir cette image d'un pays ouvert sur lui même, sur le monde arabo-musulman son vivier naturel, et sur la Méditerranée qui le berce. Ces comportements de collégiens se retrouvent chaque jour dans les discours (discours ?) de ces éternels candidats à visages découverts et à la parole haute en décibels de tous ceux qui ne voient dans le salut de la Tunisie que leur seule présence angélique dans les différentes institutions des nouveaux pouvoirs politiques.
Ils contribuent, chemin faisant, un peu plus au discrédit de la classe portant leur nom, qui pour beaucoup de citoyens portés sur l'exagération, "ne fait rien d'autre que se servir plutôt que servir".
La création d'une classe politique multiple et haute en couleurs et en erreurs
"On ne va jamais si loin que lorsque l'on ne sait pas où l'on va " - (Christophe Colomb)
Sait-elle où elle va cette classe politique, alors que les sondages montrent qu'elle est dévalorisée et considérée comme peu crédible ? On pourrait se poser la question, dés lors que les principaux protagonistes tiennent des discours totalement divergents et qui véhiculent essentiellement l'ambition des uns et des autres non pas à soumettre au peuple leur programme mais bien leur candidature à l'exercice du pouvoir dont ils estiment être les seuls à détenir les clefs de la réussite.
Chistophe Collomb a fait cette déclaration basée sur son expérience personnelle, car pouvait il imaginer lui-même, qu'il finirait par découvrir l'un des plus grands, sinon le plus grand espace géographique du monde ?
Mais n'est pas Christophe Collomb qui veut, et il n'est pas demandé à notre classe politique de se hisser à un tel niveau de prouesse, mais bien de nous rendre l'état du pays au moins au niveau où elle l'a trouvé !
A cet égard, quelques conseils peuvent lui être susurrés, et d'abord de disposer dans l'exercice de sa mission d'un minimum de patience, car à défaut elle continuera à afficher ce besoin irrépressible et sa soif excessive de pouvoir, qui la desservent outrageusement.
Il lui est également conseillé, dans l'état actuel des choses, de faire une économie de discours, car il apparait clairement que chaque fois qu'elle s'exprime, elle perd des points dans l'esprit de son public et n'en gagne pas dans celui de ses opposants.
Et pour quelle raison ? Pour la seule, que justement son discours est multiple, difforme et peu rassurant sur sa capacité à faire mieux que ce qui existe.
Ce qui existe, c'est-à-dire le pouvoir en place souffre, et nous fait souffrir : l'inflation poursuit son trend haussier : inflation locale et inflation importée s'additionnent, au grand dam de nous tous.
L'inflation est le mal absolu qui ronge l'économie, car l'augmentation des prix détruit le pouvoir d'achat des citoyens, et affaiblit le pouvoir concurrentiel de notre monnaie.
Or une monnaie qui s'affaiblit, c'est une inflation importée qui se ragaillardit et une consommation qui s'essouffle et se détruit.
Le dinar tunisien "pique du nez" par rapport aux principales monnaies concurrentes, et dans cette spirale infernale, donne naissance à une inflation importée à effet multiple sachant que nous sommes lourdement dépendants des produits venus d'ailleurs.
La baisse du dinar tunisien est une triste réalité, un moteur baissier de cette spirale, qui agit de manière destructrice sur notre économie.
A ce jour, nul n'a trouvé la clef médicamenteuse qui mettrait un terme à cette situation apocalyptique, car elle pourrait nous conduire à une état de non retour, avec un sans emploi sans précédent, une inflation locale et une autre importée qui se conjuguent pour renchérir les biens de consommation et d'équipement d'un univers déjà très abimé.
Que pouvons-nous faire pour échapper au pire qui nous guette, et mettre un terme à cette défaite de la pensée et au règne de l'inculture ?
Sortir de l'impasse et retrouver les chemins de la relance
Notre pays et nos gouvernants se trouvent dans une situation très difficile : doivent-ils relancer la machine économique, mais ont en t-ils les moyens ? Ou bien doivent ils prolonger la période d'austérité au risque de déclencher la colère de ceux qui n'en peuvent plus de vivre dans un besoin extrême ?
La relance économique est le choix le plus simple, mais avons-nous les moyens d'injecter des liquidités dans une économie qui ne produit que mollement, au risque de faire flamber les prix, qui sont déjà au plus haut.
Une économie qui vit dans un endettement massif peut telle emprunter encore, et déverser des liquidités sur un espace à production atone, au risque de mettre en péril son indépendance vis-à-vis de ses bailleurs de fonds qui ne font rien pour rien!
Prolonger une austérité qui est à son maximum, c'est prendre le pari du courage, difficile choix qui peut déclencher des comportements extrêmes de ceux qui n'ont plus rien à perdre.
Il y a lieu d'avancer patiemment et sans zèle, de manière à rester en équilibre au fur et à mesure de la progression.
Avancer patiemment ne suffirait pas pour calmer les ardeurs de ceux qui n'ont plus rien et qui souffrent du froid et pour beaucoup de la faim.
Il faudrait que ces derniers aient la garantie que leur ressentiment est perçu par les dignitaires du régime, sur le plan national et régional, et qu'ils comprennent leur situation de grande fragilité, et sont déterminés à tout faire pour renverser cette maudite crise économique et sociale qui n'a que trop duré.
C'est à ce prix que les consciences pourront s'éveiller partout dans ce beau pays de Tunisie, qui en retour, retrouvera croissance et confiance.


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