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Rym Mourali – La Tunisie et la Stagflation : de la fiction à la réalité. Une production Youssef Chahed
Publié dans Tunisie Numérique le 19 - 04 - 2017

Par Rym Mourali, co-fondatrice du Parti de l'indépendance tunisienne (PIT)
La focalisation sur le FMI ou le gouverneur de la banque centrale sont pour les dirigeants politiques de parfaits boucs émissaires. Les deux tenus à un certain devoir de réserve il leur est donc impossible de répliquer.
Si nous appliquons la métaphore familiale à nos relations avec le FMI nous nous rendrons sans doute compte que nos dirigeants sont tel des mauvais père de famille buveur et joueur qui insulte le banquier parce qu'il refuse un énième découvert. Youssef Chahed n'a rien fait pendant 8 mois, alors que son GUN était là pour faire des réformes essentielles, il avait 8 mois pour se préparer à la hausse des taux d'intérêts des banques centrales occidentales ; la fin du free money, la hausse du coût des emprunts sur les marchés, à la nécessité de contenir le déficit commercial, ainsi que mettre en place le fameux registre des « pauvres » ou encore résoudre la question de la densité bancaire, sauf que Chahed dillettant sans doute, inexpérimenté peut être, incompétent surement, n'a pas eu l'audace ou le courage de prendre le taureau par les cornes;d'où la situation actuelle :
– La politique monétaire va être à court d'option en effet, une augmentation du taux d'intérêt asphyxiera l'investissement et va oblitérer l'activité économique c'est une balle dans la relance , une sentence de mort pour le taux de croissance. Une baisse du même taux relancera l'inflation et doublera au passage l'impact de l'inflation importée qui nous conduira inéluctablement vers une crise sociale malgré toutes les garanties supposées obtenues par la centrale syndicale.
– Pour le Budget, c'est assez simple, la Tunisie finance son déficit avec les appuis budgétaires de l'UE, de la B.M et du FMI mais ça ne suffit pas, que voulez vous on est assez gourmand, on sort sur les marchés financiers pour émettre des obligations à un taux de +/- 5% sauf que voilà entre 2008 ( La crise des subprimes) et 2017, les Banques Centrales Occidentales ont lancé des opérations d'assouplissement avec des Programmes de rachat d'actifs (LSAP= Large-Scale Asset Purchases ) pour injecter la liquidité dans leurs économies et éviter la déflation donc les marchés sur lesquels on est sortit depuis 2011 sont caractérisés par la présence d'une liquidité axbondante et par l'assèchement sur les marchés secondaires des titres de bonnes qualités. Les spéculateurs se reportent vers des titres de moins bonne qualité, ceux de la Tunisie par exemple. Puisqu'ils ont à disposition de l'argent gratuit et que nous offrons un taux de 5%. Actuellement, les taux directeurs des banques centrales remontent lentement mais sûrement vers leurs niveaux d'avant crise donc autour de 5% pour la Fed dans ce cas mais, elles vont relâcher les titres de bonnes qualités sur les marchés secondaires et reprendre leurs liquidité. Mécaniquement les emprunts tunisiens devront offrir de meilleurs rendement pour pouvoir trouver preneur ce qui alourdira le poids de la dette et obligera l'Etat tunisien à faire un sevrage. Il est clair que dans ce contexte, il faut oublier l'option relance par dépenses publiques de plus le discours faussement rassurant sur la soutenabilité de la dette est une preuve d'incompétence adoubée d'une courte de vue.
Face à ces éléments, la réponse du chef du gouvernement est le moins que l'on puisse dire assez simplette, elle tient en un seul mot : MIRACLE ; que la relance que l'on vient de saboter va tenir et que les invités du 20/20 vont faire preuve d'un grande charité et venir tout de même .
C'est dans ce contexte que le scénario de la Stagflation devient réaliste, Tant que le dinar n'aura pas terminé sa glissade la croissance restera faible car il est peu judicieux d'investir dans un pays dont la monnaie glisse continuellement, il est préférable de la laisser atteindre un palier pour investir et amortir une partie de l'investissement initial. C'est la consommation intérieure qui maintiendra une croissance faible. Le glissement continu alimenté par les revendications sociales pour répondre à l'érosion du pouvoir d'achat qui sera alimenté par la corrélation inverse qui existe entre le taux de change et la composante "importée" de l'inflation c'est ce double mécanisme économique et social qui constituera la dynamique de la spirale inflationniste.
Il faut aussi prendre en considération que la Banque Centrale n'arrive plus à éliminer la quantité de cash excédentaire des années Mostapha Kamel Nabli et spécialement de l'injection de 2011 et que la circulation de la monnaie est supérieure au PIB nominal. Paradoxalement, les mesures du FMI devraient alimenter la spirale inflationniste car l'augmentation des prix à la pompe va entrer une hausse généralisée des prix. De même que, les tensions internationales sont en train de faire remonter lentement les valeurs refuges dont le pétrole, les matières alimentaires ( Blé en premier lieu) et matières premières.
Le processus qui nous conduit sur ce chemin est la conséquence de plusieurs erreurs commises initialement en 2011 principalement l'achat d'une paix sociale factice l'objectif des trois mois; "il faut passer le ramadan","il faut passer la rentrée ainsi de suite". La politique à courte vue des différents gouvernants est le symbole d'une incompétence certes mais aussi d'une absence totale de vision et particulièrement chez leur doyen chez d'autres l'effondrement est une finalité en soi ! Il est très facile de pointer du doigt le FMI et la BCT, Mais qui est allé se vautrer dans le lucre et le stupre avec le diable à Deauville en 2011? Le premier ministre de l'heure était Beji Caied Sebbsi et depuis chaque premier ministre essaye de séduire le capital jaben ou le business angel sans résultats car il est plus facile de faire la danse du ventre que des réformes.
Sauf que, voilà messieurs le temps passe et la Tunisie s'enfonce. Si la potion en 2011 pour remettre le pays debout était amère, le traitement de choc pour sortir de la stagflation va être catastrophique socialement et économiquement. La structure même de l'Etat pourrait ne pas y survivre car le pays est parcouru de réseau de contrebande, il suffira que les commerçants acceptent les paiements en dollars ou en euro pour que la politique monétaire comme outil de politique économique s'effondre. En effet, les réseaux de change clandestins grouillent dans le coeur même de la capitale. Les agents économiques rationnels préfèrent convertir leurs avoirs en une devise forte que de les laisser dans un dinar faible et déclinant, ce qui laissera un état à la libanaise. Une coquille vide sans grand pouvoir. Si vivre durant les dernières années a été compliqué, nous devrons essayer de survivre aux prochaines décennies. Il est à déplorer que les gouvernants successifs ont fait preuve de cette légèreté coupable teintée d'incompétence crasse. Il est toutefois clair que le plus coupable est ce grand dadais candide de 40 ans.
C'est ici que j'aimerai saluer ce paradoxe tunisien où les tenants du pouvoir essaye de couper la branche sur laquelle ils sont assis, sans doute qu'être victime d'un destin à la Morsi ou la Allende est un fantasme commun à nos hommes politiques.

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