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Mourad Guellaty: La noblesse de la politique et la fragilité de l'homme politique
Publié dans Leaders le 13 - 05 - 2019

En politique, l'homme qui parle est l'ennemi naturel de celui qui écoute. Robert Sabatier (Le livre de la déraison souriante - 1991)
La noblesse de la politique
Né à Paris en 1923, Robert Sabatier débute dans un atelier de typographie puis devient libraire et éditeur. En 1947, il lance une revue de poésie, la Cassette et à partir des années 1950, il ne cessera plus d'écrire, publiant à la fois des poèmes, des essais et des romans, dont la fameuse saga des Allumettes suédoises.
Il est élu membre de l'académie Goncourt en 1971.
Il est l'auteur de nombreux poèmes qui font le bonheur de ceux qui aiment ce chant révéré de l'écriture et des romans à succès à l'instar "d'Alain et le nègre", "Les trompettes Guerrières", et " Olivier" autant d'ouvrages qui ne sont pas passés inaperçus et au contraire ont même obtenu l'adhésion des lecteurs.
Son amour des hommes politiques ne semble pas évident, lui qui les considère comme les ennemis naturels de ceux qui les écoutent, à savoir la grande cohorte des citoyens aux oreilles grandes ouvertes, en attente des promesses offertes qui souvent ne durent qu'un temps, celui de l'illusion.
Et pourtant que la Politique est noble et belle, dans sa vocation principale, celle de conduire la vie de la Cité, sous ses diverses formes : harmonie et vivre ensemble, sécurité des citoyens, et veiller à leur donner des conditions d'existence et de subsistance honorables.
C'est remplir toutes les fonctions de nature à permettre à ces citoyens de conduire un parcours de vie sans embuche et de s'accomplir sur les deux plans personnel et professionnel.
La grandeur de la Politique est aussi de dessiner le contour architectural, social, économique, culturel, d'une Cité qui intègre les individus, les rassemble, et leur assure les conditions d'une vie digne et apaisée.
Et de veiller continument à la pérennité de ces conditions, qui sont l'assise fondatrice des ambitions des hommes et des femmes pour s'accomplir, progresser, offrir et donner aux autres, qui ne sont pas encore arrivés à leur niveau, les clefs magiques de la réussite.
La Politique, ainsi très succinctement présentée, est un art magistral aux retombées immenses, quand elles sont le résultat d'une mise en œuvre appropriée, et d'une volonté de servir et de faire réussir l'homme dans la Cité.
Elle est, il faut bien l'admettre, la conséquence d'une architecture conçue par les hommes au profit de tous leurs concitoyens et d'eux-mêmes.
A cet égard la Politique est un art du vivre ensemble, et de s'assumer dans la collectivité, c'est-à-dire exercer ses attributs de citoyens, par le respect des règles qui lui sont administrées et l'usage des avantages qui lui sont consentis.
La noblesse de la Politique réside dans cette capacité à s'ouvrir aux autres, à tous les autres, et à leur tendre les règles d'une vie apaisée dans la Cité.
A cet égard, elle est bien, après Dieu, bien après, celle qui nous guide, nous citoyens, à avancer dans nos vies respectives, sans encombre et dans l'harmonie du vivre ensemble.
Elle nous guide, mais elle n'est cependant pas responsable de nos agissements, surtout de ceux des hommes chargés de mettre en œuvre ses règles.
La fragilité des hommes politiques
L'homme politique exerce avec talent l'art du discours, et celui de l'écoute de ses confrères dont il est un critique sévère.
Aucune politique ne peut être mise en œuvre sans le concours d'hommes volontaires et armés des connaissances les plus larges pour diriger des ensembles humains et géographiques.
Ces ensembles sont complexes, dissemblables et difficiles à orienter et à diriger.
Complexes parce qu'ils sont un agrégat d'individus, voire d'individualités, multiple et disparates.
Chaque personne est différente, avec ses avantages et ses multiples inconvénients, elle est une complexité en elle-même.
Quand il s'agit pour elle de se mouvoir dans le monde de la politique, il faut qu'elle en assume les avantages et les difficultés, qui sont principalement d'affronter une concurrence sans limites, et parfois sans scrupules.
Le monde politique est un univers terrible dans lequel aucune place n'est réservée aux bons sentiments, sachant que pour les uns et pour les autres, seuls les résultats comptent.
Nous le voyons dans notre beau pays de Tunisie, où les amis d'hier passent très vite au statut de concurrents, voire d'adversaires et même d'ennemis en un court laps de temps.
La concurrence dans cet univers d'ambition sans frontières est forcenée, car il s'agit de se battre et de s'éliminer les uns les autres, pour atteindre le graal, toujours un graal plus haut.
Elle est surtout permanente, car lorsque l'homme met les pieds dans ce monde de la politique, s'y maintenir lui demande d'être constamment en mouvement tel le patineur qui tombe dés lors qu'il arrête de tourner.
L'homme politique est fragile du fait que s'il lui arrive de sortir du cercle instable des favoris du pouvoir, il se trouve quasiment contraint de se faire adopter par d'autres cercles d'une influence notable, ce qui n'est pas évident tout de suite.
Il est comme une toupie, qui dés lors qu'elle arrête de tourner, ne se maintient plus en équilibre et tombe.
Alors, commence pour lui la période de disgrâce qui peut conduire à une baisse d'autorité, pas toujours agréable à vivre surtout si le concerné a vécu auparavant la gloire et le pouvoir d'influence qui font le charme des positions privilégiées.
Ces dernières sont quasiment les seules à offrir à leurs bénéficiaires le prestige et la gloire, deux avantages souvent préférés à ceux matériels des rémunérations élevées.
La fragilité des hommes politiques est dans cet état d'esprit fait d'amour de soi et de hauteur de vue, car à ce niveau on ne transige pas avec le prestige, qu'on désire et qu'on obtient.
Elle réside dans sa croyance qu'il est de la race des seigneurs et que pour cette raison il a vocation à passer d'une étape à l'autre, d'une position à l'autre, toujours plus élevée, dans l'échelle de la reconnaissance.
Le bat blesse quand ses avantages supposés ne font pas l'unanimité des princes du cercle de gouvernance. Alors l'homme politique se voit contraint de se défendre, et de tout mettre en œuvre par différends moyens, pour convaincre de la force de son talent, tous ceux qui peuvent accueillir et conforter sa démarche, ces derniers devenant ainsi ses parrains, et lui quelque part, leur obligé.
L'homme politique a beaucoup de vertus, essentiellement celle d'avoir épousé une carrière offrant une situation d'instabilité et des "compères" qui ne lui veulent pas toujours du bien.
De plus, sa base celle qui l'a propulsé, là où il est arrivé, ne manque pas de lui rappeler directement ou indirectement, qui la fait maître, et qu'il se doit d'être à son service, de celui de ses idées et de son positionnement politique et social.
Car le monde de la politique est sans pitié, il faut à tous ses membres réussir à tout prix, sinon ils disparaissent vite de la mémoire collective, et avec elle le prestige de la fonction perdue et les honneurs qui vont avec.
Ce que nous voyons de nos jours dans notre pays en est la parfaite illustration, les positions et repositionnements se multiplient, les grands amis d'hier devenant des rivaux le lendemain, et les discours évoluant aux même rythme et orientation, à n'y rien comprendre, sauf à être très proches des uns et des autres, et extrêmement intéressés et concernés par leur gymkhana politique.
Hélas, ce qui se passe dans notre pays en est la parfaite illustration du désordre permanent de la sphère politique, que ce soit des partis au pouvoir, ou de ceux de l'opposition.
Le citoyen en est révulsé, car il sait bien que la situation générale du pays n'est que la conséquence de ce désordre, créateur de hausse de prix, de tassement des offres d'emplois, de l'insécurité désormais régnante aux quatre coins, et de l'horizon qui s'obscurcit, éloignant tout espoir de rebond.
Le personnel politique, lui n'a malheureusement pas encore trouvé une formule magique, et un discours sérieux et prometteur, qui distille un peu d'espoir, pour nos âmes tristes et nos cœurs en peine.


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