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Climat: ou en est-on à Glasgow?
Publié dans Leaders le 10 - 11 - 2021

Par Mohamed Larbi Bouguerra - Tout d'abord, comme chez nous à Sfax, à Glasgow, en Ecosse, là où se tient la COP 26 sur le climat, les ordures ne sont pas collectées depuis dix jours. Les éboueurs de la ville sont en grève, soutenus par la population qui juge que leurs salaires sont trop faibles. Les délégués de la COP 26 qui viennent des quatre coins de la terre manifestent leur solidarité en faveur de ces travailleurs essentiels de la propreté et de l'environnement. La politique néolibérale de certains politiciens écossais, adeptes de l'ex- Premier Ministre britannique Margaret Thatcher- ennemie déclarée des travailleurs et de leurs syndicats- a terni le lustre de la COP 26 et négligé les services publics, au détriment du bien commun et des travailleurs.
Le vendredi 5 novembre, dans le cadre des « Fridays for Future » (Vendredis pour le Futur) la jeunesse a montré les dents à ceux qui font du bla-bla-bla à la COP 26 comme les gouvernements et les multinationales aux cris de « Défends le futur. Rejoins les résistances indigènes.» La jeunesse note que Glasgow est « une foire aux entreprises. » Un jeune lyonnais de 19 ans, déclare à Médiapart : « Nous sommes là pour mettre la pression, opposer un contre-discours à celui des gouvernants…Au sein du site de négociation, on ne voit que des hommes blancs en costard cravate, c'est effarant. Les pays riches du Nord veulent garder leurs privilèges aux dépens des pays du Sud qui ont eu énormément de difficultés pour venir jusqu'à Glasgow. »
Au cœur des négociations
Le dernier tour est le plus difficile dans toute course affirme le Guardian de Londres et c'est là que se trouve actuellement le Sommet sur le climat de la COP 26 à Glasgow, à l'heure où il entre dans sa phase ultime.
La somptueuse cérémonie d'ouverture avec les dirigeants de la Terre n'est plus qu'un fade souvenir. Les ministres délégués doivent maintenant s'atteler à de difficiles négociations en vue d'un indispensable compromis. Ainsi, on apprend mercredi 10 novembre 2021 qu'un accord- auquel s'oppose la France- a été conclu concernant les moteurs thermiques (essence et diesel) pour les voitures et les camions : on arrête leur production en 2035.
Il échoie aux négociateurs de finaliser les règles de l'accord de Paris de 2015 afin que nul ne puisse tricher pour atteindre le zéro carbone tant souhaité. Les textes, complexes et techniques, donnent une fausse idée de leur importance : les différends portant sur un seul mot peuvent provoquer des esclandres et des portes qui claquent de la part de certains négociateurs. C'est dire si les négociations sont difficiles !
La "transparence" est le maître mot, c'est-à-dire la vérification régulière, sous l'égide des Nations unies, de la manière dont les Etats tiennent leurs promesses. Beaucoup considèrent qu'il s'agit de la substantifique moelle de l'accord de Paris. Les Etats-Unis sont enthousiastes, la Chine l'est beaucoup moins. A noter que les Etats Unis (335 millions d'habitants) sont les premiers producteurs de gaz carbonique par tête d'habitant dans le monde même si l'Empire du Milieu est le premier émetteur mondial, juste devant les Etats Unis, avec un peu moins d'un milliard et demi d'habitants. Rappelons qu'en 2014, la Chine et les Etats Unis ont fini par se mettre d'accord sur leur responsabilité commune en matière de GES et ont décidé de réduire leurs émissions. Auparavant, la Chine refusait cette clause affirmant que les pays du Sud doivent se développer coûte que coûte.
Quelques points d'achoppement
"Article 6 : les règles d'un marché international de crédits carbone** permettent aux pays de compenser leur propre pollution en payant pour des réductions ailleurs dans le monde. S'agit-il d'un moyen essentiel pour réduire efficacement les émissions de carbone ou bien est-on face à un tour de passe-passe pour retarder les réductions ? Cela dépend de la personne à laquelle on s'adresse. Les pays africains affirment qu'une partie des ventes de crédits carbone devrait être utilisée pour financer l'adaptation aux nouvelles conditions climatiques extrêmes dans les pays vulnérables. Pour les Etats-Unis, il s'agit là d'une taxe inacceptable.
"Pertes et dommages" - peut-être la question la plus épineuse de toutes. Les pertes et dommages reconnus par l'Accord de Paris de 2015 se réfèrent aux dégâts irréversibles provoqués par le dérèglement climatique qui ne peuvent être évités ni par des actions de réduction des émissions de GES ni par l'adaptation (Le Monde, 10 novembre 2021, p. 8). Il s'agit des cyclones, des inondations donc d'évènements brutaux mais aussi des effets lents du réchauffement climatique comme la montée du niveau des mers, la dégradation des terres ou leur salinisation. Ces dégâts touchent tout le monde mais ils affectent bien plus les pays pauvres en manque de moyens provoquant des morts, des pertes économiques, des retombées sur la santé, des migrations de population, des régions devenues inhabitables. Or, ces pays sont les moins responsables de ce qui arrive au climat du globe. La Gambie est déjà à zéro émission.
En fait, il s'agit de l'argent versé par les nations riches - qui sont les principaux émetteurs de GES à l'origine du réchauffement climatique depuis la Révolution Industrielle- aux nations pauvres qui souffrent le plus des aléas climatiques actuels. L'Ecosse a été la première à offrir un million de livres sterling (1,17 million d'euros soit 3, 83 millions de DT) mais de nombreux pays sont réticents et notamment les Etats Unis et l'Union Européenne. Face à ces refus, face à cette injustice, les pays du Sud appellent à plus de « solidarité » de la part des pays du Nord.
Mia Motley, Premier Ministre de la Barbade, a affirmé avec conviction et vigueur (en vidéo) lundi, journée consacrée à l'adaptation et aux pertes et dommages à la COP 26: « Les pertes et dommages, c'est un déni de la réalité de la crise climatique, un déni que 20 ou 30% de l'humanité vivent déjà en « zone rouge », un déni qu'il y a une ligne de front du changement climatique. » Preuve d'une défiance grandissante des pays les plus vulnérables vis-à-vis des plus riches et des plus gros émetteurs.
Il y a en outre la "décision de couverture" adoptée par toutes les nations. Visera-t-elle fermement à limiter la température à 1,5 °C (par rapport à l'Ere Industrielle), ce que les scientifiques et le GIEC considèrent aujourd'hui comme vital, ou s'en tiendra-t-elle au "moins de 2 °C" plus vague de Paris ? L'Arabie saoudite- gros producteur d'hydrocarbures comme chacun sait- multiplie lobbying et pressions en faveur de cette dernière option qui appelle toutes les interprétations et toutes les arguties. Les pays accepteront-ils d'actualiser leurs engagements en matière d'émissions tous les ans, plutôt que tous les cinq ans ? La promesse faite il y a dix ans de consacrer 100 milliards de dollars au financement du développement propre dans les pays à faible revenu sera-t-elle enfin tenue, et ce montant augmentera-t-il à l'avenir ?
Ce sont ces questions difficiles qui comptent si l'on veut vraiment mettre fin à la crise climatique. La physique de l'atmosphère a ses lois et l'on ne peut finasser avec elles. Le monde doit donc gagner cette course de manière propre et rapide. La COP 26, la réunion de la dernière chance ?
« Gagner lentement la course au climat est tout simplement une autre façon de perdre » affirme le Guardian (Londres).
Ah ! Si on avait écouté les scientifiques ! Dès 1906, le chimiste suédois Svante Arrhénius (Prix Nobel 1903) a montré qu'il existe une corrélation entre la hausse de la concentration de gaz carbonique dans l'air et la hausse des températures moyennes de l'atmosphère.
Mohamed Larbi Bouguerra
** Lire « Israël au cœur du casse du siècle sur la taxe carbone » (Le Monde 10 décembre 2020). Thierry Oberlé, correspondant à Jérusalem écrit : « La sanglante saga de l'escroquerie à la TVA [sur la taxe carbone] a ses personnages emblématiques, comme le riche investisseur Arnaud Mimran,[un ami de Netanyahou] soupçonné d'avoir ordonné l'assassinat de son associé Samy Souied, le «roi des hippodromes», tué sous ses yeux. »
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