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Les enjeux politiques de l'élection présidentielle française: Le regard de Hakim El Karoui
Publié dans Leaders le 07 - 03 - 2022

Propos recueillis par Samy Ghorbal - Anesthésiée par deux ans de «quoi qu'il en coûte» et à peine remise d'une crise Covid qui aura profondément fracturé la société, la France baigne dans une atmosphère étrange, presque crépusculaire. La pandémie a agi comme un révélateur cruel des vulnérabilités du pays : fragilité de l'hôpital, perte de souveraineté industrielle, déclassement scientifique. L'école et les services publics, qui faisaient sa fierté, sont en crise. La dette explose, à 116% du PIB, et le bruit des armes gronde en Europe, à la frontière russo-ukrainienne, dans une montée en tension inédite depuis la fin de la guerre froide. Et pourtant, ces sujets d'inquiétude fondamentale affleurent à peine dans la campagne présidentielle. Une campagne «Tefal», où aucune idée n'accroche et où les débats se résument pour l'instant à une chronique des débauchages et des petits meurtres entre anciens amis de l'extrême droite. Malgré une pléthore de candidats, malgré un suspense total pour l'affiche du second tour, les Français s'en désintéressent. La déclaration de candidature d'Emmanuel Macron, qui devait intervenir avant le 4 mars, suffira-t-elle à inverser la tendance ?
Essayiste, fondateur du Club XXIe Siècle, Senior Fellow pour le monde arabe et l'Islam à l'Institut Montaigne, Hakim El Karoui dirige le bureau parisien du groupe international de conseil stratégique Brunswick. Ancien conseiller du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin (2002-2005) et du ministre de l'Economie et des Finances Thierry Breton (2005-2006), ancien de la Banque Rothschild, où il travailla en compagnie d'un certain Emmanuel Macron, c'est un observateur avisé de la vie politique française. En exclusivité pour Leaders, il a accepté de se prêter au jeu des questions et des réponses autour de l'élection présidentielle des 10 et 24 avril prochain, pour laquelle il redoute une abstention très forte, dès le premier tour…
Interview
D'après une étude de l'Ifop publiée mi-février, seuls 52% des Français disent s'intéresser à la campagne présidentielle, un chiffre en recul de 26 points par rapport à 2017 à la même période. Comment expliquer ce désintérêt?
Nous sortons à peine de la crise sanitaire, qui a anesthésié le débat et relégué tous les sujets au second plan. L'effacement des clivages politiques, à l'œuvre depuis plus d'une décennie, ne contribue pas à clarifier les enjeux. Il y a le fait que le président sortant se déclare très tardivement, alors qu'il est le protagoniste central de la pièce politique qui se jouera les 10 et 24 avril prochains. Tout cela empêche les sujets d'apparaître et donne le sentiment d'un début de campagne désaxé, avec pour seul élément fondamental de nouveauté l'irruption d'Eric Zemmour et la puissance politique de l'extrême droite. On voit que l'extrême droite rayonne, y compris chez les Républicains, et que les choses vont très vite. L'extrême droite est passée de 20 à 30% et continue à coloniser une partie de la droite classique. C'est la nouveauté de cette campagne. Et ce poids nouveau aura un impact fort sur le prochain gouvernement, quel qu'il soit. Il faut aussi remarquer que, même si le niveau de désintérêt semble particulièrement élevé pour l'instant, il ne s'agit pas d'un phénomène hors normes. Les campagnes de réélection ont souvent été lénifiantes et chloroformées. C'était le cas en 1988, lorsque François Mitterrand s'était déclaré quelques semaines seulement avant le scrutin. C'était aussi le cas en 2002, au sortir de cinq années de cohabitation, où la campagne avait été particulièrement morne. Souvent, lorsque les présidents sortants sont réélus, ils le sont sans vrai projet. Et quand ils ne le sont pas, comme Nicolas Sarkozy en 2012, c'est parce qu'ils n'ont pas réussi à se réinventer. Dans ces conditions, le risque, c'est d'avoir une abstention très forte dès le premier tour qui favoriserait les extrémistes.
Malgré tout, à en croire les sondages, Emmanuel Macron fait figure de grand favori. Il a presque donné le sentiment de vouloir enjamber le scrutin. Mais le Macron de 2022 ressemble assez peu à celui de 2017. Il apparaît comme le président du bloc central, le président du statu quo, alors qu'il y a cinq ans, il s'était fait élire sur des promesses de disruption
Par définition, il est toujours difficile pour un sortant de se poser en disrupteur, car ce serait implicitement désavouer son propre bilan. Je pense qu'Emmanuel Macron va tenter de mettre deux ou trois sujets sur la table, des sujets que personne ne connaît encore. Il y aura certainement un sujet institutionnel, peut-être aussi un sujet sur l'école, et certainement un sujet sur l'immigration. Je crois en revanche qu'il n'y aura pas de sujet économique. Chacun, à droite comme à gauche, semble d'accord pour multiplier les promesses de dépenses, même si tous savent qu'elles seront impossibles à financer. Deux années de «quoi qu'il en coûte» ont profondément faussé la nature du débat économique. Et des clivages qu'il pouvait susciter.
Valérie Pécresse, la candidate de la droite républicaine, traverse une mauvaise passe, alors qu'en théorie, c'était elle qui aurait dû avoir le plus de chances de disputer la victoire à Emmanuel Macron au second tour. Au-delà des facteurs subjectifs, de son manque de charisme dans les meetings, comment peut-on expliquer ses difficultés ?
Valérie Pécresse et les Républicains ont un problème politique : ils sont tiraillés entre le centre et l'extrême droite, et n'arrivent pas à trouver un équilibre. C'est comme si la droite n'avait pas assez travaillé et avait perdu cinq ans. Elle n'a pas réussi à mettre au point un logiciel pour « gérer ce grand écart » et dépasser ce tiraillement contradictoire entre le centre et l'extrême droite. Il aurait fallu que Valérie Pécresse arrive avec quelque chose de neuf, de puissant, pour réconcilier et embarquer ces différentes tendances. Pour l'instant, elle n'y est pas. La course nostalgique à l'identité perdue ne fonctionne pas car sur ce créneau, d'autres le feront toujours mieux qu'elle, que ce soit Eric Zemmour ou Marine Le Pen. Les thématiques économiques ne prennent pas. Traditionnellement, la droite défend la libéralisation de l'économie. Mais Emmanuel Macron est déjà bien positionné sur ces sujets. Les mesures technocratiques n'impriment pas, elles sont inaudibles. Dans ces conditions, la seule chose que l'on retient, c'est la course à la droite de la droite. La primaire des Républicains, où tout tournait autour des questions d'immigration, d'identité et de sécurité, avait déjà été très pauvre en termes de propositions. On pensait qu'Eric Zemmour allait se tasser dans les sondages, ce qui aurait libéré de l'espace pour d'autres problématiques. Mais au contraire, il semble se maintenir et même progresser, forçant Valérie Pécresse à aller sur ses sujets d'immigration et d'identité. La droite est en panne de projet, en panne de vision, et on a le sentiment que pour l'instant, la dynamique est chez Zemmour.
Il y a aussi Marine Le Pen, la candidate du Rassemblement national. Elle a accompli une mue assez étonnante en renonçant à la sortie de l'Euro, en acceptant la binationalité et en tendant la main aux Français musulmans. Elle fait preuve d'une réelle ouverture sur les sujets sociétaux comme le mariage pour tous ou la procréation médicalement assistée. N'est-elle pas en train de se banaliser ? Peut-on encore la qualifier de candidate d'extrême droite ? Cette métamorphose n'est-elle pas aussi un fait politique de cette campagne?
Dans cette campagne, seuls Jean-Luc Mélenchon et Eric Zemmour portent une vision très articulée, sur les inégalités et les injustices pour l'un, l'ordre, l'autorité, l'identité française, l'organisation de la société, pour l'autre. La vision de Zemmour est essentialiste, réactionnaire et violente. Mais c'est une vision doctrinale. Les autres candidats déclarés évoluent dans un univers beaucoup plus fluide, beaucoup moins agencé. Ils disposent par conséquent d'une capacité de mouvement bien plus forte, car ils n'ont pas à se soucier d'une quelconque boussole idéologique. De ce point de vue, Marine Le Pen peut même faire figure de précurseur. Elle a largué les amarres qui la reliaient à «l'ancien Front National» en allant au terme du processus de dédiabolisation entamé avec Florian Philippot à partir de 2012. Elle s'est recentrée grâce à l'irruption d'Eric Zemmour et campe aujourd'hui sur un positionnement très social, où la détestation des immigrés fait partie d'un ADN qui s'est enrichi d'une certaine manière. Sur bien des aspects, elle n'est plus si éloignée de Jean-Luc Mélenchon qui, lui, n'a pas bougé, même s'il y a un fossé qui les sépare à propos de l'immigration et de la sécurité.
La gauche française est éclatée en différentes chapelles et sous-chapelles. Elle semble très mal en point. Peut-elle encore se réinventer un avenir ?
Il faut comprendre que toutes ses divisions, cultivées et entretenues, ont une dimension tactique. Il y a une logique dans la désunion. La gauche a fait une croix sur la présidentielle. Les formations qui la composent et les personnalités qui l'incarnent sont toutes en train de jouer « le coup d'après », c'est-à-dire les législatives. Les partis se sont affaissés. Mais l'électorat de gauche, lui, n'a pas disparu. Où est-il ? Une fraction significative de cet électorat est restée chez Emmanuel Macron. Une partie du « peuple de gauche » est passée au Rassemblement national. Une autre partie s'est réfugiée dans l'abstention. Plus personne n'arrive à faire la synthèse, à fédérer cet électorat en déshérence. Les écologistes n'y arrivent pas. L'anomie idéologique frappe la gauche de plein fouet.
Est-ce que l'abstention, que certains sondeurs pointent à 35%, peut faire bouger les lignes et provoquer une énorme surprise ?
La faiblesse de la mobilisation peut bousculer tous les pronostics. Que se passera-t-il au moment de l'entrée en campagne d'Emmanuel Macron ? Va-t-il encore s'élever dans les sondages ou au contraire se tasser, phénomène que l'on a souvent observé par le passé, lorsque les présidents sortants descendaient dans l'arène politique ? Sur la dynamique, on ne sait pas ce qu'il peut se passer s'il baisse, et lequel de ses adversaires pourrait être avantagé. On ne sait pas non plus comment se comporteront ses partisans le jour du vote. Emmanuel Macron conserve un socle important auprès des électeurs de gauche : par conviction ou par résignation, beaucoup sont toujours avec lui. Mais où seront-ils le 10 avril ? Seront-ils aussi motivés que les électeurs du bloc identitaire ? À ce stade, c'est une vraie question. En 2017, on avait assisté à une alliance des bourgeoisies et des classes moyennes supérieures, de gauche et de droite, face à la crainte des extrêmes, alors représentés par Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Cette alliance est toujours là – cette opposition aussi. Allons-nous assister à une répétition du scénario d'il y a cinq ans ? Ou à une énorme surprise ? Il faut être prudent. Nous ne savons pas.
La décomposition du système politique et l'effacement des partis traditionnels brouillent nos grilles de lecture. Les questions liées à la race et au genre sont devenues omniprésentes dans les médias et clivent la société. N'avez-vous pas le sentiment que le débat a été pris en otage par la montée aux extrêmes, avec d'un côté les tenants de l'essentialisme identitaire, comme Eric Zemmour, et de l'autre, les tenants de ce que l'on pourrait appeler le «wokisme intersectionnel», tout droit importé des pays anglo-saxons ?
Je ne mettrais pas en parallèle Zemmour et le Woke, car ces deux tendances n'ont pas du tout le même impact électoral. Eric Zemmour représenterait environ 15% des voix. Le wokisme n'est pas incarné politiquement. Il est microscopique dans l'opinion. Ce n'est pas un courant dominant, même auprès des écologistes d'EELV et des Insoumis, qu'on dit les plus perméables à cette idéologie. D'ailleurs, vous remarquerez que les leaders de ces formations, Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon, ne se reconnaissent pas dans cette tendance. Il y a un effet de loupe médiatique, mais en réalité l'influence du wokisme est encore très limitée, y compris auprès des jeunes. Une récente étude de l'Institut Montaigne vient de le montrer. L'extrême droite, en revanche, est une force politique agissante.
Restons encore un instant sur cette «culture woke». Bien que très minoritaire, elle semble remarquablement acclimatée dans les milieux universitaires et associatifs français. Elle se nourrit de causes objectives, qui sont les discriminations et la violence symbolique, pour s'attaquer frontalement à ce qui a longtemps été le fondement de la société politique française, à savoir la croyance dans l'universalisme républicain. Ce qui pose des questions inédites. Faire Nation peut-il rimer avec déconstruction?
Il y a effectivement quelque chose qui ressemble à une «tenaille identitaire», qui corsète le débat, une tendance bruyante, à l'extrême gauche comme à l'extrême droite, à vouloir tout voir à travers le prisme de l'identité. Mais encore une fois, ces phénomènes, surtout à gauche, sont beaucoup moins puissants qu'aux Etats-Unis. Je crois que la dynamique fondamentale qui agite la société française actuelle n'est pas liée à la question identitaire. Elle est liée à l'individualisation à l'extrême des rapports sociaux. L'individu est devenu la mesure de toute chose, rien ne doit venir contrarier ses choix et ses aspirations. On observe ce phénomène depuis une vingtaine d'années, et il atteint maintenant des proportions critiques. Aujourd'hui, au moins les trois quarts des Français estiment que les droits individuels doivent passer avant tout autre chose. Les individus veulent que la loi soit faite pour eux. Dans ces conditions, dans ce cadre-là, l'organisation politique n'a aucun sens. C'est le cœur du sujet de l'anomie politique. La difficulté à faire Nation vient de là, de cette volonté de puissance des individus, beaucoup plus que des entreprises de déconstruction menées par des fractions politiques très minoritaires. C'est un problème sociétal. Cette difficulté risque d'aller croissant, car tous les cadres institutionnels et symboliques, toutes les lois qui s'imposent aux individus, tous les intérêts qui transcendent les intérêts particuliers, jusqu'au droit de la famille, sont en train d'être contestés. Les partis politiques sont suivistes. Ils suivent l'opinion.
Quels sont, selon vous, les principaux défis qui attendent le prochain président français, au plan intérieur et au plan international ?
Les sujets de politique internationale apparaissent en général assez peu dans le débat, et la campagne de 2022 ne fait pas exception. Cependant, la capacité à représenter la France sur la scène internationale compte dans l'appréciation que les électeurs se font de la «présidentialité» d'un candidat. Notamment lors du vote du second tour. Considéré comme hyper-clivant et peu expérimenté, Eric Zemmour est handicapé de ce point de vue, les trois quarts des Français jugeant qu'il n'a pas la stature. Les crises couvent un peu partout, en Europe de l'Est, avec l'Ukraine, en Mer de Chine, avec Taïwan, en Afrique, avec le Sahel et le retrait du Mali. Les sujets internationaux sont prégnants. Sur le plan intérieur, le nouveau chef de l'Etat sera confronté à un sérieux défi : sortir du «quoi qu'il en coûte», et gérer l'atterrissage de l'économie sous la menace de l'inflation et de la hausse des taux d'intérêt. Cette préoccupation va s'imposer dès le second semestre.


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