Bien sûr qu'ils seront accueillis comme il se doit, avec tous les honneurs dus à leur rang, puisqu'ils n'auront pas démérité ! Faste et tralala, avec tambours et trompettes. Ce serait, n'est-ce pas, la moindre des choses. Ils auront, comme de bien entendu, fait leur mea-culpa, et ils seront, comme de bien entendu, tous pardonnés. Cela va sans dire... Passons l'éponge à l'abrasif, et en lieu et place de tourner la page, pour faire place plus nette, arrachons-la, c'est plus sûr. Et puis hop ! Trois petits tours et puis s'en vont. Dans le meilleur des mondes, toujours. Lorsqu'ils reviendront des zones de tension, il ne faudra surtout pas faire barrage : le pacifique y perdrait le nord. Qui a dit qu'ils représentaient un danger ? Lorsqu'ils seront revenus parmi nous, ouvrons les bras et davantage, pour recevoir ces glorieux guerriers. Doux comme des agneaux dans le plus vert des pâturages, laissons-les gambader à satiété. Ils piqueront des pâquerettes dans le pré et lancerons la chansonnette : c'est qu'ils sont poètes nos valeureux « guerriers », qu'il faudra tâcher de bien chouchouter. Ils ont des regrets, à foison, à la pelle : il faudra du monde pour les ramasser ! Ne soyons pas cruels. Tendons-leur la main, et l'autre joue dans la foulée. Des fois qu'ils auraient envie de recommencer. Allons : ne soyons pas trop durs, et que celui qui n'a jamais pêché, s'achète une ligne et aille prendre des cours en s'armant de patience, avant d'enferrer un poisson. Ah, il n'y en n'a plus ? La méditerranée s'épuise ? Ce n'est pas si grave : on ira au marché. Lorsqu'ils seront revenus parmi nous, ils n'auront pas de mouron à se faire. L'œil et le bon... Samia HARRAR