Presse écrite : de la discrimination à en revendre en faveur de la télévision Certains barons de l'administration semblent en retard d'une révolution ! Et s'accommoder mal du processus irréversible du vrai et réel changement.C'est comme on dit, cadeau de janvier... ingratitude de février... Hélas oui ! certains maîtres, hissés aux premiers rangs de la hiérarchie, par la seconde république, ont choisi de gérer la chose publique, en chantant bigrement la vieille musique... Ils semblent eux aussi réglés comme du papier à musique contre les démarches médiatiques tendant allègrement la main pour une information correcte de première main. Croyant que tout ce qui se décide et se fait, derrière leurs grandes portes capitonnées, est leur cuisine intestine, voire même leur... jardin secret ! Leurs cuisines et leurs jardins ne s'ouvrent au bon vent de la cordialité et des bons sentiments et au grand bel air, que lorsqu'on cherche à sortir d'une mauvaise galère... Le « gratte-papier » d'hier, en « mal de copie », devient la belle plume élégante, aujourd'hui... « De l'eau de mer à boire à satiété ! » Il est traité avec tous les égards, dus au quatrième pouvoir. Et en tant qu'un grand homme, d'un non moins grand métier, il est alors sollicité, chouchouté et courtisé... Il est royalement accueilli par les compliments et gavé de délicieux nectars, doublés de thé et de café, le torse crânement bombé ! Sitôt l'orage passé et la crise « bien » gérée, rebonjour la crise des portes verrouillées. Plus de « tapis rouge » du récent passé, plus de nectars, ni thé, ni café. Surtout qu'ailleurs, il y a plus d'eau plate de robinet et d'eau de mer fort salée, à boire à satiété ! Comme dit le proverbe arabe si réputé, à tout mécontent et insatisfait... Dès lors, donc, les ponts sont brusquement coupés. L'aimable patron de naguère est toujours occupé. Il a plein de chats et de chatons à fouetter... Il est à rappeler... à rappeler par téléphone, par secrétaire interposé. Rien à faire, le rond de cuir « galonné » ne se rappelle de rien. Il est frappé d'amnésie... Rien à faire lorsqu'on simule l'oubli.... Aux abonnés absents ! Et seuls de mauvais lendemains, porteraient remède à l'amnésie déplorée, alléger son calendrier et précipiter sa disponibilité. Il se met lui aussi à rappeler... rappeler... le bonhomme aux « extraordinaires papiers ». Celui-ci est généralement inscrit aux abonnés absents. C'est le but d'égalisation, à applaudir par ma brave galerie chaleureusement. L'amnésie aura changé de camp ! Le grand patron, collé à son fauteuil tournant, se trouve plus ou moins « guéri » de sa maladie, provisoirement ! C'est du provisoire qui ne durera pas longtemps. L'amnésie étant peut-être une longue et presque incurable maladie, à ajouter éventuellement par Madame CNAM, à la nomenclature des APCI (Affections Prises en charges intégralement)... Au trot... au galop ! Vers les plateaux et les micros ! Cela dit, ma modeste prose ironique, ne vise bien sûr que la presse écrite. Parce que, la presse parlée et, surtout... surtout, télévisée, les choses ont changé. Et les robinets ne sont plus ouverts et fermés à partir du haut palais, par les incontournables conseillés zélés, devançant, sans discontinuer, les désirs et caprices de la « Princesse de Carthage » et sa « majesté, le roi Pinochet ». Aujourd'hui, Dieu merci, les canaux de TV ont fleuri et poussé comme des champignons et sont ouverts, sans licence d'accès, aux quatre vents. Et dès les premiers appels faits par la télévision, les barons de la politique et de l'administration, courent à qui mieux-mieux... au trot... au galop... pour s'exhiber d'un plateau à un plateau, et mettre les quatre doigts et la pouce sur le micro... ils sont alors prêts à tout dire et à ne rien cacher... n'importe quoi... même des absurdités. L'essentiel de dire le lendemain, à la galerie rapprochée, « m'as-tu vu », hier à la télé ! Pour la presse écrite, ce n'est pas le même topo, voilà au concret le scénario ! Silence ! On tourne. Prêt ? Action ! « Billet d'entrée » refusé ! ACTE I : Le journaliste chargé des enquêtes se propose un jour, pas forcément béni, de consacrer des papiers en série, sur la circulation infernale à Tunis, et les goulots d'étranglement inouïs ! Le conseiller de presse de la mairie a été aussitôt contacté. Il allait l'aiguiller sur le directeur es-qualité. Il fallait faxer les questions. Attendre... Attendre... Rien ne pointe à l'horizon, des semaines et des mois durant... malgré les rappels téléphoniques incessants. Finalement, Monsieur le Maire se résout à recevoir lui-même l'interpellant « encombrant », à tel jour... et à tel moment. Le jour « j » et au moment « h », le chevalier de la plume arrive en courant et marque sa présence auprès de la secrétaire du président, avec un petit retard « because » le fameux problème de circulation, dont il était question, compliqué par celui du stationnement. C'était l'occasion ou jamais pour Mr. le Maire, longtemps « dérangé » pour refuser « le billet d'entrée », à l' « élève-journaliste » concerné, envoyé ainsi promener aux souks de la médina tout près ! Le maître de céans, par délégation, attendu si longtemps impatiemment, n'a pas eu la patience d'accorder à son visiteur insistant un « délai de grâce » de quelques instants ! S'étant dit, par secrétaire interposé, pris dans le tourbillon d'une réunion « arrangée » en un rien de temps, on ne sait comment. Pour le journaliste qui s'est cassé la tête et le nez, à la porte capitonnée hermétiquement fermée, l'enquête naguère si enviée, lui est montée au nez. Il y renonce, la gorge serrée. Et remet, la mort dans l'âme, le tablier maudissant l'heure et le jour où il s'est avisé à y « fourrer le nez » ! « Chef Khaled » « chante ailleurs... » ACTE II : Comme il fallait bien fournir de la copie et travailler, le chevalier de la plume changea de cheval de bataille et de thème... Le judiciaire, mine de rien, ça se lit, ça se « consomme » comme de petits pains... Là, il fallait passer par le « chef Khaled », le chef d'orchestre sur la scène de l'information qui préfère « chanter » sur les plateaux de télévision, pour défendre l'indéfendable diable, en crevant l'écran. Là, il faut se lever de bonheur pour l'avoir sur le sans fil ou au bout du fil. Car, il est toujours en réunion ou en « séance de natation » dans les eaux tièdes d'El Jazira, ou d'un autre grand canal de télévision. Bref, l'heureux événement finit par surprendre le malheureux journaliste. « Chef Khaled » est nez à nez à distance avec le bonhomme, en souffrance d'interlocuteur. Et c'est la même musique ! Le chef d'orchestre envoie l'interpellant « musiquer » un fax au ministre de l'Intérieur, lui demandant l'accès à l'information judiciaire, sans souffrir le calvaire... Réponse provoquée par téléphone, longtemps après : « Une fin de non recevoir est notifiée sur la correspondance envoyée, « chef Khaled » promet, en revanche, de faciliter la tâche de l'intéressé, chaque fois qu'il est intéressé par une affaire donnée auprès de la brigade judiciaire concernée, c'était du vent ! Puisque depuis ce jour, le candidat pour la chronique judiciaire n'a pu joindre le fameux correspondant. Même pas son lieutenant... lui aussi aux abonnés absents... toujours dit en réunions-marathon avec « chef Khaled » l'éternel absent, mais toujours présent à la télévision. De la discrimination à revendre, bien évidemment. Il fallait donc, compter sur le système « D » sur la bonté et la charité d'une âme bien née, à droite et à gauche, pour arracher aux compte-gouttes, les informations convoitées.... Bras croisés, derrière la barrière douanière ! ACTE III : N'étant pas prêt à jeter du lest et baisser pavillon, le journaliste combattant l'âme chevillée au corps, prend aussitôt le cap vers un autre corps, cousin germain du corps de la police judiciaire. Il s'agit du corps douanier, plein d'affaires retentissantes douanières. Des « plats » passionnants pour les lecteurs passionnés : trafic de produits de consommation, de drogue, d'armes et arrestation de contrebandiers... Connaissant la musique, un fax a été soigneusement « musiqué » d'emblée, pour entrer vite dans le corps du sujet. Aucune réponse officielle... C'est le silence complet. Il a été ensuite, révélé d'une manière informelle, que la barrière douanière est officiellement dressée contre l'accès à l'information, par le journaliste concerné. Le fax en question aurait été ainsi annoté. Le site de la douane comportera ultérieurement des comptes rendus et des flashs sur les faits et méfaits, opérés par les contrebandiers... Le journaliste doit donc, faire bon coeur contre mauvaise fortune et attendre, les bras croisés et meurtri que les alouettes lui tombent du ciel rôti. C'est le sort incontournable de l'activité proscrite, dans notre presse écrite... Enfin, pour conclure notre dissertation, un petit secret est à révéler Ce parcours de combattant a été effectué par l'auteur de ce papier, votre interlocuteur dévoué. Pour la convenance de la narration, il a préféré conjuguer ses verbes à la troisième personne de l'indicatif présent. Et espéré de tout cœur que notre administration post-révolution, revienne à de meilleurs sentiments. Le plus tôt sera le mieux... évidemment...