Quelques gouttes auraient suffit pour provoquer un déluge dans les rues et ruelles du Cap Bon. Les quantités tombées hier oscillaient entre 15 et 80 mm. . Les artères se sont transformées en ruisseaux transportant les sachets en plastique et d'autres détritus. Un spectacle désolant. Et pour cause, les égouts ont été complètement bouchés par les déchets et les ordures ménagères. Ce qui pousse les eaux diluviennes à déborder. De l'eau jusqu'aux genoux à la cité Morat à Nabeul , Ali a dû abandonner son scooter. « Notre quartier est sous les eaux. C'est la galère ! « Comment faire ? », se lamente –il, impuissant. Salah, lui, regrette le manque d'entretien des égouts et des caniveaux. « Ici, il n'y a pas de caniveaux. Alors on attend la mairie ... » Sur la route de Beni Khiar, la circulation a été bloquée mardi pendant presque une demi-heure. Au centre-ville, sur certains boulevards principaux, des petites nappes d'eau ont été constituées. Et lorsque les véhicules y passent, ils arrosent les piétons qui attendent pour pouvoir traverser. Plusieurs quartiers, habitations et routes ont été inondés. La surprise était générale, les prévisions des services de la météorologie du pays n'ayant pas fait état de telles intempéries. Il s'agit en fait d'une rencontre d'une masse d'air du nord et des perturbations provenant du Sud ce qui a généré ces pluies torrentielles. Pour d'autres citoyens, c'est un grand soulagement de revoir les nuages et la pluie. reste que cette fois-ci, les précipitations ont inondé certaines artères de la ville perturbant la circulation devenue très difficile pour les voitures légères. La circulation a été coupée hier matin au niveau de Mhadhba –Turki et Bouargoub –Hammamet. Les pluies torrentielles ont levé le voile sur de graves manquements dans l'entretien des réseaux d'assainissement. A Soliman Takelsa et Cherifet, les gens ont été pris de court. Ils couraient dans tous les sens à la recherche du moindre abri pour s'y réfugier et se protéger. Certains utilisateurs des deux ou de quatre roues surpris et sans aucune protection, ils pataugeaient dans les eaux en poussant difficilement leurs machines et en tentant de regagner, sains et saufs, leurs domiciles. De Grombalia à Bordj Cédria, le blocage ! A Grombalia, les examens de passage de permis de conduire ont été annulés en raison des pluies torrentielles. A Diar Ben Salem, les fortes averses ont révélé les carences en matière d'entretien des canalisations d'évacuation des eaux pluviales. A Bordj Cédria, outre les eaux stagnantes, les automobilistes devaient aussi faire face à l'épineux problème des nids de poule et des trous béants, suite à la dégradation de la voirie notamment du côté du pôle technologique. Les pluies torrentielles qui se sont abattues ont révélé l'extrême vulnérabilité des routes et des réseaux d'assainissement. Les élèves ne peuvent pas passer. La non remise en l'état de la chaussée, après l'intervention de certaines entreprises, accentue l'état de dégradation du réseau routier et pénalise davantage les automobilistes en période de grandes averses. Un chauffeur de taxi dira: «quelques gouttes de pluie seulement ont inondé la route, c'est impensable ». Pour un autre citoyen: «cela fait longtemps que la pluie n'est pas tombée et dès qu'elle tombe, les eaux s'accumulent au niveau de l'artère principale , ce qui crée une gêne à la circulation. » Les portables ont été, à cette occasion, mis à rude épreuve pour rassurer familles et amis ou pour prendre des nouvelles de ceux qui se trouvaient dans la rue, pris au piège de ces pluies heureusement non torrentielles. A peine la pluie a-t-elle inondé les rues, que les internautes inquiets ont inondé les réseaux sociaux d'images impressionnantes dans certains endroits de la ville où la montée des eaux a fait craindre le pire. Ces pluies abondantes ont renforcé les «espoirs des fellahs» en des récoltes exceptionnelles.