Les bijoutiers et les artisans orfèvres ont réclamé, hier, par l'intermédiaire du président de la chambre nationale des bijoutiers, Hatem Ben Youssef, la suppression du poinçon de l'Etat ou poinçon de conformité sur les bijoux en or, et l'or usiné en général, au vu des nombreux problèmes qu'il a créés au détriment des gens de la profession, appelant à se contenter du poinçon de maitre et de l'attestation du titre en matière de contrôle de la conformité aux normes. « Nous ne sommes pas contre le contrôle, a-t-il dit, mais il faut qu'il soit fait sur des bases saines. » Cette revendication a été avancée lors d'une réunion organisée par la chambre au souk El Attarine à Tunis, en présence des bijoutiers et des artisans orfèvres des divers gouvernorats du pays, et ce après une campagne de contrôle menée, il y a trois semaines, par les services compétents du ministère des Finances et s'étant soldée par la saisie de quantités de bijoux en or dont la conformité avait été jugée suspecte en se référant au poinçon de l'Etat, conformément à l'article 34 de la loi des finances de l'année 2005 qui condamne tout contrevenant à deux ans de prison et à une amende de 20 mille dinars en cas de falsification du poinçon de l'Etat. Un des participants, Mohamed Abdelkéfi, président du groupement des bijoutiers au sein de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie, CONECT, et directeur d'un atelier d'orfèvrerie et de commerce de bijoux, à Sfax, a indiqué qu'il avait été contrôlé lors de la campagne et que son établissement a été fermé à cause de problèmes de poinçon d'Etat sur deux chaines en or pesant à peine 8 g. A cet égard, Hatem Ben Youssef a noté qu'il est techniquement difficile de vérifier la conformité en se basant sur le poinçon de l'Etat, car ceci demande une expertise qui n'existe pas en Tunisie, de sorte qu'il est difficile pour l'agent de contrôle d'affirmer que telle ou telle pièce est conforme ou pas en se référant au poinçon de l'Etat qui subit des altérations à la suite des manipulations répétées de la pièce. Il a donc préconisé qu'on se contente du poinçon de maitre et de l'attestation du titre qui est l'apposition du chiffre 750 sur la pièce de 18 carat, outre les factures. Il a émis l'espoir que des modifications dans ce sens seront apportées dans le cadre du nouveau projet de loi organisant le secteur, de manière à libéraliser la fabrication et le commerce des bijoux sur le plan intérieur , ce qui ne manquera pas d'avoir des incidences bénéfiques sur la relance des ventes à l'intérieur et des exportations vers l'étranger. Il a indiqué qu'il y a 25 dossiers concernant des affaires dans lesquelles sont impliqués des bijoutiers connus et ayant un important poids dans le marché. Des participants ont indiqué que les agents de contrôle ne reconnaissent même pas les factures qui passent par l'amine du souk des bijoux. Le président de la chambre a indiqué que les bijoutiers et les artisans orfèvres avaient organisé un rassemblement de protestation devant la Banque centrale de Tunisie et ils sont décidés à observer une grève de protestation si aucune suite n'est donnée à leurs demandes.