Avec le mois de janvier, le septième art est en fête avec de nombreux films tunisiens et étrangers en haut de l'affiche. En perspective, un régal cinématographique et de prochaines retrouvailles avec Raja Amari et Taieb Louhichi... Après les JCC 2016 et la sortie des nouveaux films de Ridha Béhi et Férid Boughedir, l'activité des cinémas et des centres culturels retrouve les couleurs du septième art. En effet, tout de suite après la sortie du Tanit d'or des JCC sur les écrans commerciaux, c'est au tour de trois nouveaux films tunisiens de faire prochainement leur apparition. Il s'agit de "Thala mon amour" de Mehdi Hmili, "The Last of us" de Alaeddine Slim et Demain dès l'aube" de Lotfi Achour. Ces trois films seront sur les écrans pendant le premier trimestre de 2017, à commencer par "Thala mon amour", présenté à la presse hier jeudi. Par ailleurs, trois nouveaux films seront projetés en janvier à l'Institut français alors que Raja Amari et Taieb Louhichi font également l'actualité. Trois films tunisiens "Thala mon amour" raconte l'histoire de Mohamed et Houria sur fond de révolution tunisienne. Mohamed est un ancien prisonnier politique et Houria une militante ouvriériste. Alors que la révolution bat son plein, le couple traverse les épreuves, le doute et la révolte. Dans "The Last of us", Alaeddine Slim raconte les pérégrinations d'un Africain qui cherche à traverser clandestinement la Méditerranée. Très introspectif, ce film est à la fois un regard sur l'aventure d'un homme qui veut abolir les frontières et une oeuvre qui essaie de rendre le vécu profond de ce migrant, ses propres démons et fascinations. Dans un autre registre, "Demain dès l'aube" de Lotfi Achour est une oeuvre qui elle aussi revient sur la révolution tunisienne mais de manière intimiste, à travers les récits de deux femmes et un adolescent. Il s'agit du premier court-métrage de Lotfi Achour, surtout connu pour son oeuvre théâtrale. Nouveautés françaises sur nos écrans Sur un autre plan, l'Institut français entame la nouvelle année avec ce qu'il convient bien de qualifier d'embellie cinématographique. En effet, la programmation de l'Institut propose plusieurs nouveautés à commencer par "Juste la fin du monde" de Xavier Dolan, un réalisateur canadien qui avait obtenu avec ce film le Grand prix de Cannes 2016. Ce film est fort d'un casting de premier plan avec Nathalie Baye, Marion Cotillard et Vincent Cassel. Deux projections sont prévues les 6 et 9 janvier. Un autre film très attendu sera projeté le 13 janvier à l'Institut français. Il s'agit du documentaire "Je suis le peuple" de Anna Roussillon. Cette oeuvre paradoxale, tournée en Egypte en pleine révolution, met en scène le dialogue entre la réalisatrice et Faraj, un jeune paysan du village de Jazira où rien ne semble bouger alors que seule la télévision témoigne d'un pays en transe. Les fans de la chanteuse française Dalida pourront retrouver leur star le 23 janvier pour la projection du film de Lisa Azuelos à l'occasion du trentième anniversaire de la mort de la star française aux origines à la fois italiennes et égyptiennes. Sobrement intitulé "Dalida", le film revient sur la vie mouvementée de cette chanteuse qui connut une fin tragique. De Raja Amari à Taieb Louhichi Par ailleurs, la rentrée cinématographique est aussi celle de Raja Amari et Taieb Louhichi. La première revient de Toronto où elle a présenté en première mondiale son nouveau film "Corps étranger". Ce film, son troisième long-métrage après "Satin Rouge" et "Addaouaha", devrait prochainement sortir sur les écrans. Raja Amari y raconte dans un huis-clos triangulaire les relations heurtées entre trois personnages que tout sépare mais que la vie choisit de réunir. "Corps étranger" raconte l'histoire de Samia, une femme en exil, clandestine en Europe, que le spectateur suit dans ses rencontres et tribulations. Quant à Taieb Louhichi, il est de retour derrière la caméra et s'apprête à monter une nouvelle oeuvre. L'auteur de l'inoubliable "L'ombre de la Terre" met la dernière main au montage de "La rumeur de l'eau". Le casting est prestigieux avec Hichem Rostom, Jamel Madani et Ombretta Macchi. L'oeuvre est iconoclaste mettant en scène un artiste de retour au pays après la révolution. Il retrouve les lieux qu'il hantait, le village qu'il connaissait et une histoire d'amour qui ne l'avait jamais quitté. Tourné à Sidi Bou Said, ce film est une ode à l'opéra et à une cantatrice, à l'oeuvre de Purcell "Enée et Didon" et au palais Ennejma Ezzahra. Actuellement en phase de montage, ce nouveau Louhichi devrait sortir sur les écrans en octobre prochain.