L'Association Club photo de Tunis, crée en 2012, organise jusqu'au 29 janvier une exposition collective à la galerie Yahia, à Tunis, sous le thème « Au-delà des couleurs. » Pas moins de treize photographes y prennent part avec chacun une ou plusieurs œuvres photographiques. La particularité de cette exposition est l'unique usage de la photo en noir et blanc et numérique chez tous les participants, mise à part une seule photo argentique, celle de Hamidedine Bouali « La diagonale du fou » prise à Aix-en-Provence, en France. Les photographes participants ont des styles et des parcours différents, mais un seul but les réunit celui d'innover et de rechercher dans l'originalité. En parcourant l'exposition, c'est à un véritable exercice de prise de photo que le visiteur est invité à effectuer indirectement. Les photos proposées ne sont pas anodines. Elles ont été bien réfléchies. D'un autre côté, plusieurs genres photographiques se rencontrent dans cette exposition. Cela va de la Street photographie, à la photo documentaire et à celle d'architecture. Mais le jeu de mots saute aux yeux dans le choix du titre de l'exposition. Car « Au-delà des couleurs » pourrait sous-entendre que l'exposition renferme des photos en couleur. Or, et comme précédemment dit, toutes les photos sont en noir et blanc. Et il ne faut point omettre, dans ce cas que le noir et le blanc sont des couleurs. Mais l'aspect commercial dans la diffusion et la vente de la photo a fait que le noir et blanc et avec lui l'argentique, s'en sont presque allés. Mais pour les photographes d'art, le meilleur exercice demeure celui de la photo en noir et blanc même quand cette dernière est réalisée avec la technique du numérique. Les photographes confirmés ou en puissance dont nous découvrons les oeuvres ont parcouru la Tunisie et se sont déplacés à l'étranger pour y chercher l'ordinaire et l'insolite. Le fruit de leurs travaux est aujourd'hui mis à vue. Amine Landoulsi nous propose de s'arrêter sur un chantier aux berges du Lac de Tunis. Aymen Fantar voit à sa manière les petits pêcheurs. Houssem Dafdouf se promène entre le Kef, Kairouan, sur les marches de la Zitouna, à Tunis, Amsterdam, une station de métro à Moscou, Curitiba, au Brésil et Venise. Imed Sidoumou a rencontré un vieil antiquaire. Le voyage continuel Quant à Khaled Abdellah, il fait des rêves solitaires. Khalil Atallah se promène, quant à lui, entre Bizerte, Kairouan et Hong Kong. Khaoula Héni immortalise l'appel du futur. De son côté, Mehdi Ben Gharbia va de Kairouan, à Rotterdam, avec entre autres thèmes celui de la transcendance. Mohamed Amine Abassi s'arrête sur des côtés et des aspects mystiques. Quant à Mohamed Ben Mahjoub, il rend hommage à la cueillette des olives sous le titre de « Zaytouniettes. » Cela se passe à Tebourba. Chez Nizar Dhib, c'est le Sahara qui importe et plus précisément à Ong Jmal. Enfin, Soumaya Boulati salue la Médina de Tunis. Une exposition qui mérite amplement le déplacement.