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Automédication: Une pratique courante à risque et un marché en progression
Publié dans Le Temps le 12 - 03 - 2017

Le médicament n'est pas un bien de «consommation courante» qui bénéficie d'une réglementation très stricte. Certains médicaments vont nécessiter une prescription avant d'être mis à la disposition du patient, d'autres à l'inverse, sont disponibles sans ordonnance. D'après la définition de l'OMS, «l'automédication responsable consiste pour les patients à soigner certaines maladies grâce à des médicaments autorisés, accessibles sans ordonnance, sûrs et efficaces dans les conditions d'utilisation indiquées. »De nombreux ménages à revenus moyens éprouvent de grosses difficultés et, souvent, s'endettent pour se soigner. Que dire des familles pauvres et nécessiteuses ! De toute évidence, cette frange importante de la population, totalement démunie et vulnérable, n'a pas accès aux services de santé, En somme, les dépenses des ménages consacrées à la santé sont grandes. Aussi de nombreux malades ont-ils recours à l'automédication, un phénomène qui prend, en Tunisie, une ampleur démesurée.
Question d'habitude
Le marché de l'automédication est en progression. Près de 61% des tunisiens achètent les médicaments directement auprès des pharmacies sans recourir au médecin, selon une enquête sur terrain réalisé en octobre 2014 par l'Institut national de la consommation (INC). Comme on le voit l'automédication commence souvent par une histoire banale, question de soigner les petits problèmes de santé de la vie courante comme des maux de tête, d'estomac ou de la gorge. Mais cette pratique prend avec le temps l'aspect d'habitude même pour des maladies chroniques et graves. C'est ce dernier point qui rend l'automédication dangereuse, très complexe, difficile à cerner. Mais sait-on que l'automédication risque d'augmenter la fréquence des crises, d'induire des effets secondaires indésirables, de rendre la maladie chronique ou encore de retarder le diagnostic d'une autre pathologie. Près de 80% des enquêtés s'appuient, selon lui, sur les conseils du pharmacien lors de l'achat des médicaments, sachant que le rôle du pharmacien consiste à fournir le médicament et à procurer des directives sur ses caractéristiques et la méthode de son utilisation. L'enquête a révélé, en outre, qu'un consommateur sur quatre (25% de l'échantillon) téléphone au médecin pour acquérir les médicaments sur la base de ses directives sans effectuer une visite médicale. Côté dépenses, il ressort que 39% de l'échantillon dépensent moins de 20 dinars par mois pour l'acquisition des médicaments, alors que 31,7% des enquêtés y mettent en moyenne mensuelle entre 21 et 50 dinars, ce taux baisse à 14% pour ceux qui dépensent entre 51 et 100 dinars par mois.
L'internet et l'automédication
Dr Salem Salem, pédiatre, souligne que la toile propose un océan d'informations médicales, hélas peu organisées et dont la validité et la véracité doivent être discutées. « Dans ce flot quotidien d'informations précise t-il, le citoyen peut-il faire le tri et glaner les bons conseils médicaux tout en étant conscient de leurs limites ? Ou bien doit-il se faire aider par son médecin afin de séparer le bon grain de l'ivraie ? Si beaucoup d'informations sur la santé sont fournies aux patients par le Web, ceux-ci ne se méfient pas assez de celles dissimulant un intérêt commercial ou même idéologique. Le malade peut ainsi se trouver pris au piège par une multitude d'acteurs dont le seul et unique souci est le gain d'argent. Par ailleurs, l'accès à l'information à lui seul, ne suffit pas à asseoir un diagnostic précis, préalable obligatoire à la prescription thérapeutique. Par conséquent, le passage par un praticien demeure indispensable et c'est à lui qu'il appartiendra de faire le tri, d'enlever à son malade les idées fausses qu'il a pu se faire et de resituer dans leur contexte les informations justes mais trop souvent orientées. Le médecin dispose des pré-requis nécessaires à la compréhension et à l'interprétation exacte des données recueillies par le malade.
Les médecins commencent à s'habituer à la nouvelle situation où un patient leur apporte des informations récentes et ponctuelles sur sa maladie encore ignorées de lui. Ce type de dialogue deviendra de plus en plus fréquent dans la relation médecin-malade, et il serait utile que les médecins y soient psychologiquement et culturellement préparés. Mais rien ne pourra remplacer le colloque singulier qui fonde la relation médecin-malade. Car la médecine demeure un art qui en plus de sa dimension technique possède une dimension relationnelle primordiale. La médecine doit toujours être servie par des médecins qui « guérissent parfois, soulagent souvent mais consolent toujours. Et ça aucun outil fût-il Internet ne pourra le garantir » ! Ainsi l''automédication peut être un danger sur la santé du patient, surtout si elle n'est pas bien contrôlée, notamment quand elle est accessible d'une manière désordonnée et débridée au niveau des centres de distribution. Lorsqu'elle n'est pas rigoureusement contrôlée, peut s'avérer périlleuse chez certains patients. Mais l'encadrement et la sensibilisation des pharmaciens restent les meilleurs moyens pour faire respecter cette close qui stipule que «la distribution des médicaments ne peut être faite sans une ordonnance prescrite par le médecin», dans le but de préserver la santé des patients.


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