C'est toujours avec la m^eme émotion, que les amoureux du livre se préparent à renouer, comme chaque année à la m^eme période, avec la f^ete qui accompagne à chaque fois, la remise des prix de la plus prestigieuse manifestaton culturelle consacrée au roman tunisien, qu'il soit de langue française ou arabe, sous nos latitudes, sachant que les "Comar d'Or" en question sont devenus une véritable institution à l'instar du "Goncourt" en France, "boostant" l'écriture romanesque sous nos cieux, longtemps boudée et non appréciée à sa juste valeur, jusqu'à ce que les Assurances "Comar" ne se décident à se pencher sur la question, en instituant ces prix, lesquels depuis ont fait des émules. Mais, comme il est facile de le constater, toujours imités, jamais égalés, les prix littéraires "Comar d'Or" auront su faire face à l'usure lorsque d'autres ont jeté les gants très vite, par découragement et par manque de passion conjugués. Il faut dire que les choses ne sont pas si évidentes, sur le terrain, lorsque l'on sait que le Tunisien, d'une façon générale, cultive avec la lecture un immense malentendu. Lui tournant le dos de manière cavalière, sans comprendre que ce faisant, il perd l'occasion d'ouvrir autant de fen^etres sur le monde, que de pages lues. Un manque à gagner que Rachid Ben Jemia, amoureux fou du cinéma, des livres, et de la culture d'une façon générale, ses chargera de combler très vite, en lançant ces Prix dans le paysage, lorsque beucoup n'y croyaient pas vraiement. Quelque vingt-unes années plus tard, la réalité lui donnera raison puisque la manifestation en question, non seulement aura tenu la route, et en beauté encore, mais elle aura permis de mettre en exergue, la créativité romanesque intra-muros, en faisant de surcro^it bouger le domaine des éditions ainsi que celui des libraires, qui attendent inlassablement à chaque fois les "Comar d'^Or", parce qu'ils permettent de redonner enfin ses lettres de noblesse au roman, lequel aura le droit de parader à la devanture de leurs vitrines, en faisant évidemment des jaloux. Qu'à cela ne tienne: tant qu'il y aura des auteurs qui écriront des romans, le paysage du livre sera gai et florissant en Tunisie, damnant le pion à tous les extrémismes alentour. Car un roman convoque dans son sillage bien des r^eves, inavoués et secrets, qui donneront au lecteur potentiel, l'impression de pouvoir vivre mille vies, tant qu'il aura un livre à portée de la main. Pour cette présente édition en l'occurence, la moisson aura été autrement florissante, avec à la clé, quelque 41 romans en langue arabe, et 24 romans en langue française, en lice pour cette 21ème édition. De quoi donner bien du tournis aux Jurys qui auront eu la lourde t^ache, de glaner dans le tas, les perles rares... Ce soir, au Palais des congrès où se trindra la cérémonie de remise des Prix "Comar d'^Or", les coeurs battront à l'unisson en attendant le verdict final, qui récompensera les heureux élus de cette année, dans les trois catégories: le Comar d'^Or, le prix spécial du jury, le prix de la découverte. Ceci, bien évidemment pour les romans, aussi bien d'expression arabe ou française, sans oublier un "nouveau-né" dans l'escarcelle: le prix des lecteurs de l'Institut Français de Tunisie, qui récompensera un roman en langue française, sous la forme d'une contribution à sa traduction en arabe. Qui dit mieux? Avec un prélude musical qui sera assuré, en première partie de soirée par Sofiene Zaidi qui chantera du "Malouf", tandis que Dorsaf Hamdani, de sa voix d'or et de velours interprètera du "Tarab", juste après la remise des prix aux lauréats, les "Comar d'Or", dans leur vingt_et unième édition seront fidèles à leur tradition et ne démériteront pas. "De la musique avant toute chose..." disait le poète. Celle qui dors en creux à l'intérieur des mots de nos auteurs ne sera pas en reste...