Les images actuelles du centre ville de Tunis propre et libéré des étals anarchiques font vraiment plaisir à voir tant les artères de la capitales étaient jusque là asphyxiées, croulant sous un tas innombrable de marchandises en tous genres le jour et sous un amas d'ordures le soir venu. Constituant la bonne nouvelle de l'Aïd pour les riverains, mais aussi pour le reste des citoyens, cette campagne a été menée par une équipe conjointe d'agents sécuritaires, sous la supervision du gouverneur de Tunis, présent sur les lieux tout au long de l'opération. Tunis, cœur vibrant de la Tunisie, respire de nouveau ! Alors qu'il y a peu, les marchands ambulants squattaient avec audace, forts d'un sentiment d'impunité, chaque trottoir de chaque artère du centre ville et notamment la rue Charles De Gaulle, le Passage, Bab El Khadhra, Sidi Boumendil et tant d'autres, avec un pic de présence durant la deuxième quinzaine du ramadan, aujourd'hui, plus rien de subsiste de cette gabegie ambiante sauf le souvenir amer des riverains, qui n'en pouvaient plus de cette situation chaotique. Il aura fallu donc l'intervention de la police municipale, appuyée par le District de police de Tunis et logistiquement assistée par la Municipalité de Tunis pour mettre fin à ce désastre. Aujourd'hui, les rues sont propres et vides de leurs occupants « anarchiques ». Mais ce n'est pas tout ! Une campagne similaire a été menée de la Goulette à la Marsa, avec comme objectif de désengorger les trottoirs et d'ôter tout obstacle qui pourrait perturber la fluidité de la circulation routière. En parallèle, une troisième campagne similaire a été lancée au gouvernorat de Ben Arous visant tout commerce, salon de thé, restaurant ou café ne respectant pas les dispositions d'usage en matière d'utilisation du trottoir et d'occupation de l'espace public. Pourvu que ça dure ! Devant la multiplication de ces campagnes et l'efficacité de ces opérations, les vagues de félicitation et d'encouragement ne se sont pas faites attendre. Une crainte toutefois de voir leur effet s'estomper graduellement comme ça a été le cas par exemple à l'Ariana. Il y a deux ans, au lendemain de l'Aïd, une vaste campagne de réappropriation de l'espace public avait été menée, purgeant l'Ariana de tous les étalages anarchiques et rendant à la ville sa beauté et sa magnificence d'antan. Qu'en est-il aujourd'hui ? La ville et plus précisément les alentours du marché municipal croulent sous les détritus et suffoque à cause de la présence de marchands ambulants, malgré la constante présence de la police municipale. Après avoir été délogés et recasés dans l'enceinte d'un nouvel espace commercial avoisinant la station du métro, les marchands ambulants sont revenus un par un et ont de nouveau squatté les parages, au vu et au su de tous. Un avis leur a récemment été adressé pour quitter au plus vite les lieux, oui mais... La continuité et la pérennité des actions restent ainsi les vrais défis de toute action communale car à quoi sert-il d'interdire aujourd'hui ce qui sera permis demain ?