Korba, le pays des tomates par excellence, cette baie rouge offre une originalité et une particularité agricole à plus d'un titre. Cette cité est connue pour ses fraises mais aussi par ses tomates qui poussent terre à terre .Cette culture revêt une importance capitale étant donné qu'elle représente 35% des cultures saisonnières estivales, dans la région du Cap Bon, et contribue à hauteur de 25% de la production nationale de tomates. La culture des tomates gagne du terrain aux dépens des autres cultures. Elle envahit en cette période nos cuisines. Ces maraichers rouges alléchants par leur goût sont très prisés par les consommateurs. La campagne de tomates a été bien entamée dans les différentes régions du pays. 19 000 ha sont cultivés dont 8 5 00 ha au Cap Bon. Hommes, femmes et enfants s'adonnent actuellement à la cueillette. Les agriculteurs doivent trimer à longueur de la journée pour la réussite de leur campagne. Il est vrai que les conditions climatiques ont été propices pour réaliser une bonne récolte estimée à plus de 295 000 tonnes. Comme des chevelures bien épandues qui refusent l'injure des ciseaux. Le calibre et la couleur rouge permettent d'ores et déjà d'affirmer que ces légumes arrivent à maturité. Tout le monde est mobilisé pour les besoins de la cause et chacun se débrouille à sa façon. L'importance de cette activité agricole se traduit, également, par le nombre d'unités de transformation dans la région, qui atteint 14, réparties entre Korba, Menzel Témime, Kélibia et El-Haouaria.Il suffit de voir le nombre de tracteurs et camions remplis de tomates en train d'attendre leur tour pour vendre leurs produits à ces industriels. « Nous devons faire la queue devant les portes de l'usine pour livrer la production » nous dit un fellah, l'air très fatigué en raison de la chaleur suffocante.» L'absence d'une pré-programmation claire entre les agriculteurs producteurs de tomates destinées à la transformation et les industriels bloque le développement de cette culture . Un fellah du coin estime que ce contrat de culture entre le producteur et l'industriel.est nécessaire Les deux parties ne seront pas lésées car le producteur doit garantir l'approvisionnement de l'industriel en tomates et l'industriel doit s'engager à assurer un prix plancher pour le producteur et à s'acquitter du paiement dans un délai ne dépassant pas les trois mois. Ce qui nous réconforte et nous évite certaines tracasseries. Ces contrats de production qui ont touché 50% des fellahs. Ce qui est insuffisant à l'heure actuelle et là il faudrait les généraliser et les rendre obligatoires afin de produire plus et exporter .Le GICA doit mettre en œuvre les contrats de production afin d'assurer le gain pour les deux parties. » Il est vrai que plusieurs raisons entravent le développement de la culture des tomates notamment le coût de la main d'œuvre jugée trop élevée, le retard dans la maturité du fruit, l'éloignement des marchés, le coût du transport. La question de l'eau reste toujours une préoccupation majeure pour ceux qui ont recours à l'irrigation. Le coût de l'eau et sa rareté constituent, pour le moment, un souci supplémentaire qui n'a pas trouvé la réponse appropriée. Les longues files d'attente Il est vrai que ces problèmes ne se posent pas avec la même acuité pour tous les producteurs ou pour toutes les régions.Un jeune fellah ne mâche pas ses mots : « Nous appelons à revoir les structures de la collecte au paiement selon la qualité et surtout au contrôle des appareils de pesage dans les unités de transformation .Nous sommes dans l'obligation d'attendre deux ou trois jours pour parvenir enfin à la conserverie. Nous n'avons pas le choix et nous sommes contraints de prendre notre mal en patience durant cette période caniculaire » Un grand agriculteur exprime sa colère : « La récolte de ce produit sensible se dégrade vite sous l'effet de la chaleur et nous appréhendons des pertes lors de ces attentes interminables. La tomate pourrit rapidement et une odeur insoutenable se dégage des camions d'où suinte un liquide visqueux! Nous louons des camions pour le transport vers l'usine de traitement . Chaque année c'est le même scénario qui se renouvelle » Le président de la Fédération régionale des tomates à Nabeul Mohamed Ben Hassen a évoqué les problématiques des centres de collecte des tomates, notamment le non octroi par ces derniers aux producteurs de tomates de factures de réception du produit ainsi que la nonchalance lors du règlement des montants qu'ils leur doivent, mettant l'accent sur l'importance d'identifier des mécanismes obligeant les différentes parties à respecter et appliquer le cahier des charges élaboré à cet effet. Côté transformation, le démarrage s'est effectué dans de très bonnes conditions. Les usines carburent à merveille . Les industriels espérent avec la mise à niveau de leurs unités transformer 25 000 tonnes de tomates surtout que la campagne est très courte et qu'elle prendra fin début août.