Cinq artistes se retrouvent en un rendez-vous estival dans une galerie qui a le vent en poupe! Une nouvelle confirmation pour Ali Zenaidi, les regards croisés de Amel Kebaili, Mariem Garaali et Mona Ferjani et aussi l'univers minéral de Moncef Mechich. Une exposition à découvrir pour ses multiples reflets artistiques... Depuis sa création il y a plus d'une année, la galerie Soho a largement contribué à la vie des arts et des lettres dans la région de Nabeul et Hammamet. Animée par Latifa Maatoug, cette galerie a accueilli de nombreuses expositions ainsi que des rencontres littéraires et musicales. La galerie poursuit son itinéraire avec une grande exposition estivale dont le vernissage aura lieu ce vendredi 14 juillet, avec la participation de cinq artistes dont les oeuvres dialogueront et offriront de subtils reflets créatifs. L'univers jubilatoire de Mona Ferjani Sobrement intitulée "Cinq touches", cette collection d'été réunit des artistes fort différents dans leurs inspirations mais dont la synergie est en soi un élément positif. Ainsi, il ne s'agit ni de courant ni d'école mais de coups de coeur pour des oeuvres dynamiques, en pleine recherche, au temps de la maturation ou bien prises d'une exubérance fondatrice. C'est en ce sens que l'on peut aborder le travail créatif de Mona Ferjani, une révélation de l'année en cours et aussi une artiste à la confluence de plusieurs expressions. Mona Ferjani a deux fers au feu: l'énergie et la couleur. Ce sont ces deux forces qui structurent son oeuvre plastique qui est véritablement en transes. C'est que la plastique est prise ici au sens strict, avec toutes les tensions et la sérénité qu'elle implique et aussi dans la libération d'énergie qu'elle génère. Quant à la chromatique, elle est explosive, éclabousse les personnages qui se fondent dans la toile, se fragmente dans un irrésistible et insaisissable kaléidoscope. Mona Ferjani est assurément dans la modernité plastique. En ce sens, elle évolue à la limite de plusieurs univers artistiques et installe son dispositif dans un univers qui pourrait être qualifié de kandinskien. Mariem Garaali est quant à elle entre poésie et peinture. Bleu mystique et profond, paysages intérieurs et observations visuelles donnent toute sa profondeur à sa poésie picturale. Parfois, comme dans son oeuvre "Tendresse" qui figure en couverture de son nouveau recueil de poésie "Comme nos pluies seront parfumées", l'artiste opère des fusions entre des blocs de couleur qui eux-mêmes figurent des personnages, surprenants volumes structurés par la couleur. D'une grande patience, Mariem Garaali est en pleine maturation, au bout d'années de pratique artistique. Elle conjugue les extases de son univers à la jubilation de celui de Mona Ferjani. Anatomies, Hoggar et échappées Troisième dame du groupe d'exposants, Amel Kebaili a une longue pratique artistique qu'elle déploie dans un atelier ouvert et toujours novateur. Réputée pour son approche "anatomique", elle crée des personnages aux formes fuyantes, surprenantes, parfois excentriques. Les fonds de tableau chez cette artiste sont également issus d'un travail d'ajout de matières successives qui se traduisent ensuite par la puissance chromatique qui se dégage de ses oeuvres. Moncef Mechich et Ali Zenaidi complètent ce groupe d'exposants pluriels. Si on ne présente plus Zenaidi qui fait figure de mentor de cette initiative, l'univers de Mechich est des plus surprenants car cet artiste travaille actuellement sur des inspirations rupestres, imaginées à partir des figures préhistoriques du Hoggar algérien. Un univers aussi singulier que surprenant caractérise ce monde qui fourmille d'archétypes, de formes évanescentes et de couleurs estompées. Enfin, le maître Zenaidi, toujours entre deux expositions, apportera sa contribution à cette exposition de groupe avant d'installer prochainement ses oeuvres dans un village médiéval de France. L'espace Soho de Nabeul accueillera, dans une ambiance festive, nos cinq artistes ce vendredi 14 juillet à 18h puis l'exposition se poursuivra tout au long de l'été.