L'Institut du Monde Arabe (IMA) et la Maison Européenne de la Photographie (MEP) présentent la deuxième édition de la Biennale des photographes du monde arabe contemporain qui a ouvert ses portes depuis le 13 septembre et jusqu'au mois de novembre prochain. Fortes du succès public et professionnel connu par la première édition en 2015, les deux institutions poursuivent l'exploration de la création photographique contemporaine dans cette région du monde, dessinant ainsi un parcours pluriel à travers les différents regards des photographes contemporains sur le monde arabe. L'actuelle édition, (sous le commissariat général de Gabriel Bauret), est dédiée à Leila Alaoui, tragiquement disparue alors que ses portraits de Marocains étaient exposés à la MEP, dans le cadre de la première Biennale. Le projet de cette deuxième édition est d'approfondir l'exploration de certains territoires du monde arabe et de la création photographique qui s'y développe ; le choix s'est porté cette année sur la Tunisie, un pays du Maghreb dont les pratiques artistiques contemporaines sont peu souvent mises en avant, relativement par exemple à celles du Maroc. Parmi une cinquantaine de photographes participant dans les différents espaces de la Biennale, six Tunisiens : (Mouna Karray, Hela Ammar, Jelel Gastelli, Doureid Souissi, Souad Mani, Zied Ben Romdhane) exposent à l'institut du monde Arabe, (IMA). La scénographie de cette exposition collective les rassemble de manière à tracer les axes dans lesquels leurs travaux s'inscrivent à mettre en lumière, la diversité de leurs préoccupations, qu'elles soient plastiques, conceptuelles ou documentaires. Si la plupart des artistes opèrent en Tunisie, quelques-uns ont choisi de vivre ailleurs tout en développant une œuvre qui continue d'exprimer la force du lien qu'ils entretiennent avec la réalité de leur pays. « Entre le documentaire et le conceptuel, l'exposition révèle un voyage lyrique, poétique, à travers les frontières et les patries, telle une marche solitaire à travers l'univers... » Par ailleurs, à la différence de la première édition, l'IMA a opté pour une collaboration avec un commissaire originaire du monde arabe, afin de profiter de son expertise et de son expérience sur le terrain. C'est la raison pour laquelle, Olfa Féki qui réside à Tunis où elle mène des activités sur la photographie et les arts visuels, a été sollicitée pour apporter ses conseils et connaissances quant à l'exposition de l'IMA. De même, le principe qui avait été adopté lors de la première édition de la Biennale, à savoir croiser les regards des photographes arabes avec ceux des «étrangers», a été reconduit. Et il apparaît ainsi que les artistes originaires du monde arabe rejoignent par leur démarche plastique et intellectuelle, ceux du monde occidental, tout en traitant de certaines problématiques propres à leur territoire. Ce mélange de sensibilités et d'inspirations enrichit la confrontation des œuvres. Et si chacun des artistes exposés a son propre parcours, tous ont été repérés pour l'intensité de leur engagement, pour la proximité qu'ils entretiennent avec les sujets qu'ils ont décidé de traiter et dont ils témoignent à travers leurs images.