Situé à l'orée d'une forêt et ouvert à tous, quels que soient l'âge et le niveau d'instruction, le Centre des Arts Vivants de Radès, fondé en 1982 par Abdallah et Safia Farhat, a été depuis toujours, la fierté de la banlieue sud pour sa vocation artistique et sa contribution à l'éclosion des talents. Pluridisciplinaire et dédié aux arts plastiques, le centre propose des formations en peinture, gravure, sculpture, dessin, céramique, photographie, mosaïque, tissage, assurées par des professionnels, des plasticiens spécialistes des différents secteurs de l'art. Mais ce lieu culturel n'est pas seulement une école. Il est aussi un espace de création où de nombreux artistes se rencontrent en résidence, qu'ils soient Tunisiens ou étrangers. Et d'animation, où des cours de tango et de danse traditionnelle classique sont également assurés Une petite visite guidée des lieux en compagnie de l'artiste plasticienne, Aicha Filali et de son équipe, nous a permis d'avoir une idée sur la nouvelle programmation qui tend à insuffler un nouveau souffle à ce temple de l'art et de la culture, joyau de la banlieue sud de Tunis. Cinéma, musique et expositions Outre ses divers ateliers, l'espace abrite une salle de danse avec parquet, un laboratoire photo, une bibliothèque et le musée Safia Farhat qui présente une très belle collection de l'artiste, digne des grands musées dans le monde. Ouvert depuis décembre de l'année écoulée, le musée est voué aussi à abriter des différentes activités : « Ciné-musée », un rendez-vous mensuel avec le cinéma et des projections thématiques de films dans le cadre des semaines du film espagnol ou allemand par exemple. Disons que la saison débutera au mois de novembre avec la projection des films documentaires de Hichem Ben Ammar : « M'hammed Chenik, parcours d'un homme d'Etat » et « Bourguiba de retour ». Une occasion pour ceux qui ne les ont pas encore vus, de rencontrer le réalisateur Hichem Ben Ammar qui sera présent lors de la projection. « Musique au Musée », est un autre volet dont le coup d'envoi est prévu pour le mois de novembre avec Andaladino/Meriam Aziz, (chant, luth percussion, guitare basse et clarinette). En févier 2018, le centre invitera un groupe qu'il parraine, l'Orchestre Tunisien des Jeunes (OTJ). A découvrir! Quant aux rencontres littéraires, (à partir de fin octobre), supervisées par Azza Filali et Marianne Catzaras (pour le volet poésie), des causeries débats seront organisées chaque mercredi, « à stéréotypes rompus », auxquelles seront invités les concitoyens ; « une manière agréable de passer une petite heure ensemble en tentant d'aller au-delà des automatismes qui nous façonnent et à les regarder autrement... ». Le Centre des Arts Vivants de Radès organise par ailleurs, plusieurs expositions par an (régulières et occasionnelles), des workshops dans différentes spécialités de l'art, (céramique raku, gravure, fabrication de papier artisanal, mosaïque, caricature et des concours d'arts plastiques à l'intention des étudiants des écoles d'art portant à chaque fois, sur un thème particulier. Sans oublier les stages de perfectionnement dans certains métiers des beaux arts, tels que la mosaïque ou la calligraphie. Agréable surprise en parcourant avec la maîtresse des lieux, Aicha Filali, l'atelier des enfants qui produit chaque année, un nombre important de dessins et de peintures dont l'équipe du centre retient quelques uns dans l'objectif de les transcrire en tissages. Le résultat est magnifique et la prochaine exposition sera une moisson de quatre années de travail conjoint entre l'atelier d'éveil plastique et l'atelier de tissage. Une belle réalisation ! Ouverture sur le monde Selon Slim Gomri, artiste reconnu sur la scène internationale et présent à cette rencontre qui a réuni de nombreux représentants des différents médias, le Centre des Arts Vivants de Radès participera du 28 septembre au 02 octobre 2017, au Salon d'Art Contemporain de Barcelone SWAB, avec un Stand exposant des productions contemporaines du centre, et un tapis de Safia Farhat, (la mariée). Une mission prometteuse en perspective qui consolidera davantage les relations entre artistes des deux rives de la Méditerranée. Ouverture du centre sur son environnement mais aussi sur le monde, (Europe, Méditerranée, Afrique), et un programme de collaboration avec les centres culturels opérant en Tunisie (Cervantès, Goethe), pour ne citer que ceux-ci, dans le cadre des résidences d'artistes méditerranéens ; le CAV a abrité autour de 90 artistes plasticiens depuis 1986. Rendons hommage enfin, à la fondatrice du CAV, Safia Farhat, native de Radès, faisant partie de la première génération d'artistes tunisiens qui s'est affirmée dans les années cinquante, au lendemain de l'indépendance de la Tunisie. Elle a fait partie de la mouvance artistique de cette époque qui s'est fixé pour objectif, la mise en place d'un courant qui ferait apparaitre la spécificité culturelle du pays. Première Tunisienne à diriger l'école des Beaux Arts, Safia Farhat a hissé l'enseignement de l'art au rang de l'université et a fondé la Revue Faiza, première revue féminine chargée d'accompagner le vaste mouvement de libération de la femme tunisienne. Un musée portant son nom lui a été dédié en 2016. Aux actuelle et future générations, de suivre son pas !