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Le triomphe de l'Etat « syndical »
Publié dans Le Temps le 14 - 12 - 2017

Les sondages n'arrêtent pas d'être répétitifs quant à la situation du pays, ses maux sociaux et ses insuffisances économiques, le tout maquillé par une percée politique « démocratique » qui n'arrive pas à donner de l'espoir et rendre les gens heureux... loin de là !
Comme toutes les « révolutions », la nôtre a installé le peuple dans les mirages de l'illusion, qui croyait pouvoir changer ses conditions d'existence en changeant sa manière d'être, mais sans faire d'effort pour domestiquer et faire plier l'amère réalité du sous-développement.
Finalement, l'anarchie libère mais ne construit pas ! Seule la discipline, la mal aimée, est productrice de bien-être matériel et de changement véritable.
Le dernier sondage « Sigma », ressemble à un « ron-ron » programmé depuis sept ans ! Ça me rappelle une petite historie vécue, d'écolier de Sadiki. Nous avions en classe un brillant camarade dans les arts et lettres, poète racé mais très faible en mathématique, physique et en sciences naturelles. Le jour de l'examen de physique, il écrit un poème sur sa feuille pour expliquer à notre professeur ses difficultés à maîtriser le cours et les sciences en général... jusque-là tout va bien.
Mais, une semaine plus tard, à la remise des devoirs, M. Lambroso, notre énigmatique prof à la blouse blanche, appelle l'infortuné poète pour lui dire : « Monsieur... poésie 20 sur 20, physique... zéro » ! C'est un peu notre situation... Politique, 20 sur 20, économie zéro, et quant aux grèves n'en parlons pas, c'est le prix de l'Excellence après le Prix Nobel.
Les sondés estiment que la sécurité s'est améliorée sensiblement malgré les braquages à ciel ouvert, et le terrorisme qui frappe encore au Chaâmbi. Mais, pour l'économie, le moral n'y est pas, on ne sent pas le déclic salvateur car la morosité stagne. La loi des Finances 2018, adoptée dans sa totalité, ne semble pas être la bonne thérapie, parce que trop d'impôts tuent l'impôt et parce que l'on vit une véritable overdose législative et réglementaire.
Personne ne semble comprendre que trop de changements au niveau des lois finissent par les rendre non opérationnelles et non productives. On parle de simplifier les procédures au maximum pour encourager les investisseurs et les promoteurs, or, chaque organisme nouveau créé apporte son lot de contraintes. Et la contrainte amplifiée pousse à l'évasion fiscale et au système « D » du parallèle. D'où cette réaction générale contre la « bureaucratie » et le système syndical qui bloque de partout.
La Tunisie, en 7 ans, est passée de l'extrême à l'extrême ! De l'anarchie libérale de l'islamisme politique de la Troïka, nous sommes passés à un pays sous la tutelle des syndicats, que plus personne n'arrête, y compris les « Boss » de l'UGTT, eux-mêmes, pris au piège du « laisser faire, laisser aller »des bases surchauffées du temps de M. Hassine Abassi, ancien secrétaire général de la centrale de Farhat Hached. Et là, nous ramons à contre-courant du monde qui avance et où le syndicalisme se fait de plus en plus discret.
Citez-moi, une seule grève en Chine, en Corée du Sud ou au Japon, depuis 20 ans ! Or, ces pays, où il n'y a pratiquement plus de syndicats, sont les leaders du commerce mondial et ils cumulent, à eux trois, les réserves les plus importantes des avoirs en devises fortes dans le monde. Mieux encore, les supermarchés européens et américains sont pris d'assaut par les marchandises de l'Asie du Sud-est, parce qu'elles coûtent moins chères avec une qualité qui s'améliore à vue d'œil. L'Histoire de la « camelote » chinoise, est un lointain souvenir et la Chine produit à son tour des produits de luxe qui défient toute concurrence, parce que l'ouvrier chinois ne fait pas la grève à longueur de journée et ne se promène pas tout le temps en cortège syndical de la Bastille, à la place de la République, comme c'est le cas en France... notre exemple en tout genre.
M. Taboubi a fini, certes, par percevoir le danger de la « rébellion » syndicale et a décrété quelques mesures de « suspension » à l'encontre des « meneurs » de la grève des finances. Mais le mal est beaucoup plus profond. Il réside dans cette culture de la revendication permanente et maximale consolidée par une pression volumineuse sur les pouvoirs publics et les autres partenaires affaiblis par les gouvernements successifs, qui finissent par plier et accepter des augmentations de salaires et autres avantages qu'ils ne peuvent pas tenir et assurer, faute de moyens, faute de croissance et de productivité.
Puis, on s'installe dans un cycle de bras de fer où les syndicats crient au « non respect des engagements » du gouvernement et de l'UTICA et où ces derniers se contentent de constater les dégâts d'une masse salariale non maîtrisée qui bouffe les 3⁄4 du budget de l'Etat et au moins 20 à 40% des avoirs des entreprises privées, si ce n'est plus.
Alors, que faut-il faire ! Revenir à un système d'affrontements sociaux encore plus dommageable d'autant plus que l'Etat n'a plus l'ascendant qu'il avait dans la société. Ou ménager la chèvre et le chou comme c'est le cas avec le gouvernement Youssef Chahed et plier devant les exigences ascendantes et la volonté des syndicats, ce qui donne une très mauvaise image d'un pays qui doute et qui n'a pas les moyens d'imposer ses plans de développement, à tous, y compris les syndicats.
Le problème est très complexe et risque à tout moment un glissement vers l'irréparable si la périphérie de l'Etat se substitue à l'Etat lui-même et bloque l'action du gouvernement.
Décidément, les nostalgiques de l'Etat fort et transcendant se font de plus en plus nombreux dans ce pays qui veut se remettre au travail, mais qui n'arrive pas à le faire au rythme nécessaire.
Une fin d'année pas très gaie pour tout le monde ! A moins que la raison l'emporte et que les Tunisiens comprennent que l'économie est une science exacte comme la physique de notre cher et éminent professeur Lambroso, alors que la politique s'apparente de plus en plus en Tunisie postrévolutionnaire à la « poésie » !
Dans ce cas, je ne peux que comprendre et apprécier M. Noureddine Taboubi, secrétaire général de la puissante UGTT, qui ne veut pas du pouvoir « institutionnel ». En effet, l'avoir, c'est en hériter les inconvénients majeurs et la grogne permanente des Tunisiens que plus personne ne peut satisfaire. Par contre, sa position actuelle lui permet de peser lourdement sur la vie économique et politique en ayant le beau rôle de défendre la justice sociale et les libertés syndicales.
Les leaders des partis politiques auraient-ils fait fausse route jusque-là ! Car, seule la voie syndicale semble être porteuse, aujourd'hui... politiquement !
K.G


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