Qui peut mettre la machine « gréviste » sous contrôle, alors qu'elle déborde et déraille de toutes parts. De dérapage en dérapage, avec une focalisation sur l'Education nationale, ce qui équivaut à une prise d'otages répétitive, à longueur de mois et d'années scolaires depuis la Révolution, des enfants et parents excédés par l'arrogance de la rébellion syndicale, qui frise l'irresponsabilité de certains « syndicalistes » montés sur leurs grands chevaux, et que plus personne n'ose mettre à leur place. Le droit de grève garanti par la Constitution signifie-t-il un chèque en blanc pour toutes ces dérives qui mettent à genoux l'école de la République et favorisent finalement les classes aisées et moins-aisées à « émigrer » vers le système privé, avec des sacrifices énormes des familles déjà éreintées par la détérioration du pouvoir d'achat et la descente en enfer des classes moyennes ! Finalement, ceux qui se réclament « défenseurs » du secteur public et qui en font une ligne « rouge », à ne pas franchir, par la privatisation, ne font que pousser à l'asphyxie, de ce même secteur public, et vers cette tendance au « moins d'Etat » parce que, justement, l'Etat démocratique laisse faire et les répressions appartiennent au passé et à un autre âge. Pourtant, beaucoup de Tunisiens et pas des moindres commencent à se poser des questions sur la « sacralité » du droit de grève dans un pays où la culture du travail a été ruinée par des débrayages sociaux qui se comptent par des milliers, depuis 2010. La « grève » est un droit constitutionnel mais de là à devenir une punition collective et une arme et un outil de destruction massive de l'économie nationale et du moral des Tunisiens... c'est un autre faire de manche ! Pire encore le monde commence à désespérer de la Tunisie et de ses élites partisanes et syndicales... ! Je me demande si le jury du Nobel lui-même, ne regrette pas d'avoir encouragé cette tendance à l'irresponsabilité générale au nom des libertés et des droits de l'Homme et à l'indiscipline qui rouge le corps social tout entier. D'ailleurs, certains signes de « fièvres » sur le Net ne trompent pas. On réclame de plus en plus un retour rapide à la transcendance de l'Etat, un Etat fort et un gouvernement décidé à appliquer la loi avec fermeté et sans état d'âme. Des sondages « virtuels » mais très significatifs donnent 92% des Tunisiens favorables à un retour de Ben Ali comme symbole d'un Etat transcendant et qui n'a pas peur de sévir pour remettre le pays en marche et le sauver de la déchéance totale. D'autres sondages plus proches de la réalité et plus crédibles comme celui publié par notre confrère arabe de la place « El Maghreb », montrent à quel point le moral de la Nation est actuellement à « zéro », avec de plus en plus de scepticisme sur la qualité aussi bien des dirigeants que de l'opposition, et de l'ensemble de la classe politique. Sommes-nous en train de vivre un « septembre » noir, avec cette sécheresse qui rajoute à nos angoisses et nos frustrations de voir notre pays, si beau, sombrer dans la déconfiture du fait de bandes « miliciennes » qui ont pris l'ascendant sur l'Etat de droit et l'Etat puissance publique, en général ! La « rentrée » n'est pas au rose... pourvu qu'elle ne tourne pas au « Rouge » ! Je rappelle à qui de droit, que l'Etat sans « puissance publique » c'est l'ombre d'un Etat... un Etat milicien ! K.G