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« Ennahdha ne sera jamais un parti dominant»
Publié dans Le Temps le 05 - 06 - 2016

Depuis sa nomination à la tête du ministère de l'Education, Néji Jalloul occupe, quasi pleinement, la scène médiatique du pays surtout que son nom ne cesse de monter dans les sondages d'opinion. Ayant opté pour une stratégie de communication de proximité, le ministre a su attirer la sympathie du grand public et ce malgré les nombreux conflits qui l'ont opposé et l'opposent toujours aux syndicats du ministère en question.
Pour notre interview dominicale, le ministre nous a reçus pour répondre aux questions de l'actualité et surtout celles liées à la nouvelle réforme du système éducatif..
-Le Temps : La parution du livre blanc pour la réforme du système éducatif a fait l'objet de plusieurs critiques surtout du côté syndical. Vous, qui en êtes l'architecte, comment présenteriez-vous ce projet ?
Néji Jalloul : Je tiens tout d'abord à préciser que l'UGTT a été associée à ce projet. Avant de publier le livre blanc, nous avons organisé le Dialogue national pour la réforme de l'éducation. Les parents, les enseignants, les experts (nationaux et internationaux), la société civile, le Parlement, les partis politiques et l'UGTT ont été appelés à participer audit dialogue qui a duré six mois.
Sous la tutelle du ministère de l'Education, de l'UGTT et de quelques associations, ce dialogue nous a permis de former des commissions mixtes avec l'UGTT et l'Institut du monde arabe et on a publié un livre qui résume le dialogue. Par la suite, nous avons constitué des commissions qui ont travaillé sur des objectifs. Le livre blanc est, donc, le fruit de toute une concertation établie conjointement avec l'UGTT.
Jusqu'à maintenant, la centrale syndicale est un associé réel dans la réforme. C'est le syndicat de l'enseignement secondaire qui s'y oppose. Il juge en effet qu'il n'a pas été assez associé à ce projet. La réforme, nous la faisons avec l'UGTT et non pas avec le syndicat. Il existe une interférence avec un conflit syndical relatif aux enseignants de l'éducation physique.
Il existe aussi un petit conflit qui oppose, traditionnellement, professeurs et inspecteurs : une divergence de positionnement éternelle qui existe dans tous les pays de tradition francophone entre professeurs et inspecteurs. Il suffit que le dossier de l'éducation physique soit réglé. Des membres dudit syndicat font partie des commissions que j'ai citées.
-L'intégration des enseignants de l'éducation physique au sein du ministère de la Jeunesse et du Sport semble inquiéter le syndicat. N'a-t-il pas été consulté ?
C'est un problème de gestion. Le retour de ces enseignants au ministère de l'Education était une demande syndicale et logique : ces enseignants, qui travaillent dans les écoles, ne bénéficient même pas de la progression de carrière (ils ne peuvent pas, à titre d'exemple, devenir des directeurs ni ren). Donc, la logique dit qu'il faut les intégrer au sein de notre ministère.
Là aussi, il s'agit d'un problème de perception. Le syndicat n'est pas contre la forme de la décision en question mais il juge qu'il n'est pas associé à la gestion. J'estime que la gestion quotidienne du ministère revient essentiellement à l'Etat et je considère, sincèrement, qu'il existe un seul Etat dans ce pays. C'est un problème de lutte d'influence et de positionnement politique plus qu'une divergence de fond.
Au niveau de la gestion de la réforme, il n'existe aucun conflit de fond. On n'a pas de divergence avec l'UGTT mais avec un seul syndicat. D'ailleurs, il n'y a aucun autre syndicat qui a contesté cette réforme sachant que ce ministère regroupe dix syndicats en tout. Je considère que l'UGTT est un partenaire stratégique et doit être associée à la gestion du ministère. Mais les affaires courantes doivent relever uniquement du ministère.
-Qu'il soit avec un seul syndicat ou avec les dix syndicat, cela demeure un conflit. Est-ce que cela influence votre travail surtout que le syndicat menace actuellement de ne pas dévoiler les notes de fin de l'année ? L'année dernière ? vous avez dû passer les élèves d'une classe à une autre automatiquement. Pourquoi choisir le bras de fer au lieu d'opter pour un terrain d'entente ?
Il n'y a pas de bras de fer. S'il y en avait eu, je ne serais pas là. Le ministère de l'Education a quelque chose de typique, dans tout le monde francophone, les syndicats de l'enseignement sont des syndicats forts. Les enseignants du secondaire sont des leaders d'opinion. Il y a une ambiance latente dans le pays où la société civile a pris du poids par rapport à l'Etat.
Il y a un problème par rapport à la délimitation du territoire. Je pense que, de temps en temps, les conflits avec le syndicat de l'enseignement secondaire sont plus des conflits liés à la transition du pays que des conflits liés au ministère en lui-même. Quelle est la place de l'UGTT dans la vie politique ? Depuis l'Indépendance, la centrale syndicale a toujours été associée à la gestion des affaires du pays.
Après la révolution, est-ce que l'UGTT doit se contenter des dossiers sociaux et laisser les dossiers politiques aux partis ou doit-on continuer dans le même schéma d'avant la révolution ? C'est réellement un problème politique généré par la révolution. J'ai l'impression que ce problème se répercute sur le ministère parce qu'il représente plus que 50% des adhérents de l'UGTT. Et puisque les syndicats sont fortement représentés, les conflits deviennent obligatoires.
Pour le problème des notes, on a toujours géré ce genre de situation. Je pense que d'ici le 30 juin, on aura trouvé une solution à ce problème. C'est un conflit entre le syndicat et le ministère de la Jeunesse et du sport. Il faut que les enseignants de l'éducation physique retournent à ce ministère. Presque tout se répercute sur l'éducation.
L'éducation occupe une place particulière ; nous avons deux million d'élèves, quatre millions de parents etc. Je vous donne un exemple : la grève des mines touche l'économie nationale dans son cœur et pourtant, elle n'est pas aussi traitée ou suivie que les grèves qui sont liées à l'éducation. D'ailleurs, la durée des ministres de l'Education est la plus faible de tous les autres départements.
-On est à quelques semaines des grandes vacances de l'été et nous allons vers les écoles ouvertes pour, entre autres, l'apprentissage du Coran. Un sujet ayant suscité plusieurs réactions violentes. Quel est votre avis sur cette question ?
Je suis partisan de l'école ouverte pendant toute l'année. L'école qui ne fait pas que donner des cours. Aujourd'hui, on peut avoir tous les cours tout en restant chez soi. L'école doit changer.
On a pensé, au tout début, au problème de la gestion de l'espace : avant d'arriver ici, on avait 130 jours d'école. J'ai fait grimper le chiffre à 170 jours et je compte le faire parvenir à 193 jours pour l'année prochaine. L'idée principale est de profiter de tout cet espace. Comment amener les enfants de l'intérieur vers les écoles des grandes villes afin qu'ils profitent de la mer, de l'infrastructure etc.
Avec des enseignants bénévoles, faire aussi profiter ces enfants des activités culturelles et sportives. Les ministères de la Culture et de la Jeunesse ont voulu participer à ce projet. Quand il a vu ce projet en sa globalité, le ministère des Affaires religieuses a, à son tour, souhaité y participer.
Il y a eu amalgame à ce sujet : il ne s'agit pas d'apprentissage du Coran mais de psalmodier le Coran. L'école a toujours organisé des concours du genre. C'était une fausse polémique : cette activité est l'une parmi une centaine et elle sera assurée par des enseignants et non pas des personnes étrangères au ministère.
En fin de compte, ce sont les parents qui choisiront d'envoyer ou pas leurs enfants aux écoles durant l'été. N'oublions pas surtout qu'il y aura un large choix pour les activités. On ne livrera jamais nos enfants ni à des cheikhs ni à des associations ; ils seront entre les mains de leurs enseignants.
-Pendant que vous et vos collègues êtes en plein travail, la présidence de la République a annoncé une nouvelle initiative qui se résume en la formation d'un gouvernement d'union nationale. Comment allez-vous pouvoir continuer à travailler, vous et les autres ministres, en ayant un avenir aussi incertain ?
C'est aussi un problème de mentalité et cela pose, encore une fois, l'éternelle question de savoir si on est en démocratie ou en dictature. Vous savez, la Belgique est restée plus d'un an sans gouvernement.
-Oui mais nous sommes en Tunisie et non pas en Belgique.
Oui. On est en Tunisie de la démocratie, le pays des institutions. Il existe un décalage entre le dit et le fait. En principe, on est en démocratie et on se flatte d'avoir l'une des meilleures au monde.
En principe, nous vivons dans un régime semi-parlementaire. En principe, nous avons le pouvoir et le contre-pouvoir. En principe, nous avons une opposition qui fait partie du système politique. En Italie ou en Espagne où il y a des régimes semi-parlementaires, on change de gouvernement tous les six mois et cela ne change rien.
Premièrement, il y a les méfaits d'un régime politique dont en voit les limites. Je crois qu'il est temps de réformer le régime politique. Il y a par moment des confusions des rôles : sur le plan théorique, il y a un gouvernement, présent depuis un an et demi, qui a accompli beaucoup de réussites (éducation, lutte contre le chômage, dossiers sociaux etc.). Ce gouvernement qui travaille dans des conditions vraiment pénibles, dispose d'un bilan positif, en dépit des échecs qui sont liés au contexte international.
Aujourd'hui, le président de la République a voulu donner une assise politique plus grande surtout que le Tunisien ne voit plus d'un bon œil les partis politiques. Donc, pourquoi ne pas faire associer les deux grands partenaires sociaux dans un gouvernement d'union nationale ?
Sur le plan théorique, c'est une demande logique. Cela peut provoquer quelques perturbations si l'on met beaucoup de temps à former le gouvernement en question. Mais, si cela est fait dans un délai raisonnable, cela n'impactera pas la situation. Nous vivons désormais dans un système de partis où les ministres vont représenter les partis au sein des institutions de l'Etat. Je pense que cela ne va pas beaucoup changer ; les quatre partis de la coalition continueront à faire partie du gouvernement et l'UGTT et l'UTICA.
Si cela nous permettra d'améliorer le climat social, on ne peut que le soutenir. Je pense que cette initiative sera bénéfique au pays à condition que le Tunisien comprenne qu'on est en période de crise économique dans un contexte difficile où le terrorisme continue, malgré tout, de représenter un réel danger. Honnêtement, je pense que le discours du chef de l'Etat a été positif dans le sens où il a relancé la vie politique qui était presque en panne. Il ne faut pas que cela reste au niveau du débat. Tous les pays du monde passent des crises, il faut juste savoir gérer.
-Le départ d'Habib Essid a été évoqué par la presse depuis plusieurs semaines. Votre nom circule, depuis, comme étant le successeur d'Essid. Avez-vous eu des feedbacks sur ce sujet ?
J'ai toujours fait partie d'un parti. J'ai toujours fait de la politique. Je ferai de la politique jusqu'à ma mort. J'adore cette activité. Pour moi, être à l'intérieur ou à l'extérieur du gouvernement ne change pas grand-chose. Pareil pour le poste ; être ministre ou chef du gouvernement, cela ne change rien pour moi. J'ai toujours dit que là où mon parti me place, c'est là où je travaille. Je crois aux partis et je crois que sans partis puissants, il ne peut pas y avoir de démocratie. Le problème de la Tunisie c'est la faiblesse des partis. Je suis quelqu'un qui se plie à la discipline partisane. Le principe de la politique c'est de fonctionner dans un esprit de groupe et d'être discipliné.
-Quelques heures après l'interview de Béji Caïd Essebsi, et la réponse d'Habib Essid le lendemain, aucun ministre n'a reçu ne ce serait que l'ombre d'une sorte de garantie ?
Non. C'est le président de la République qui désigne le chef du gouvernement et c'est le chef du gouvernement qui choisit, par la suite, son équipe. Jusqu'à nouvel ordre, tout le monde doit continuer son travail normalement. Actuellement, j'ai un bac à gérer, je ne peux pas me concentrer ailleurs.
Le premier principe de la démocratie est d'accepter l'alternance. Aujourd'hui, on est au pouvoir, demain on est dans l'opposition. Il ne peut pas y avoir de poste éternel. Dans un gouvernement d'union nationale, tous les scénarios sont envisageables et le chef du gouvernement actuel peut être reconduit. Le principe est de donner une grande assise au gouvernement et le problème ne peut pas être lié aux personnes. Avec ce déclic, on peut réussir.
-Vous parlez de la nécessité d'avoir des partis forts. Or, vous êtes dirigeant d'un parti qui, après avoir accompli un miracle, se retrouve aujourd'hui dans un cercle sans fin de crise. Quelle est la situation au sein de Nidaa Tounes aujourd'hui ?
En Tunisie, on ne peut pas avoir de partis de patinage sur glace parce que nous n'avons de neige. Un parti doit représenter une opinion publique, une certaine identité. Nidaa Tounes n'a pas fait de miracle ; il a rempli un vide réel. 70% des Tunisiens s'identifient à une culture politique centriste destourienne. Ils réclament un Etat à vocation sociale.
Les Tunisiens n'acceptent pas les révolutionnaires ; ils sont ouverts et conservateurs. Nidaa Tounes, tel qu'il a été fondé par Béji Caïd Essebsi, représente 70% des Tunisiens. La culture de la gauche n'a jamais eu le monopole en Tunisie, les révolutionnaires ne dépassent pas les 10%. Ennahdha ne représente que 20% du peuple et ne sera jamais un parti dominant.
Il y a eu un très large rassemblement autour d'une personnalité charismatique qui représente le Bourguibisme et l'espoir de sauver le pays. Nidaa Tounes a rempli sa tâche. Le projet politique était de sauver la Tunisie et l'ancien Nidaa Tounes y est arrivé.
Le nouveau Nidaa doit maintenant mettre en place son propre projet politique. J'ai assisté à la réunion du comité politique de Nidaa avant-hier et, pour la première fois depuis des mois, cela s'est très bien passé. La raison ? On avait un projet politique à étudier qui est la formation d'un gouvernement d'union nationale. Nidaa n'a souffert ni de Hafedh Caïd Essebsi ni de Néji Jalloul ni de personnes d'autre ; il a souffert de l'absence d'un projet politique. Nidaa Tounes peut largement gagner les prochaines élections si l'on met en place un vrai projet politique. Il faut le restructurer autour d'une ambition et d'un rêve politique. Depuis le départ de Béji Caïd Essebsi, Nidaa Tounes manque de direction.
-Depuis le départ de Béji Caïd Essebsi, il n'y a eu que des départs...
Je ne pense pas qu'il existe des problèmes de personnes au sein du Nidaa. On n'a pas besoin de million d'adhérents pour gagner les élections (vous pouvez voir le cas du parti socialiste français). Un parti a besoin de leaders d'opinion ayant des visions, des ambitions et des programmes politiques. Le nombre n'est pas du tout important. Un parti n'est pas puissant parce qu'il rassemble des millions de personnes. Quand j'étais au PDP, on avait des millions d'adhérents et cela ne nous a pas sauvés de l'échec aux élections de 2011. Nidaa Tounes est en panne de leader.
-Ridha Belhadj est parti, Mohsen Marzouk est parti, il y a les incidents de violence de Hammamet, il y a eu les étalages médiatiques des conflits internes et des différents clans au sein du mouvement. Pensez-vous que l'opinion publique pourra passer outre tous ces événements et redonner sa confiance au Nidaa ?
Tous ces Tunisiens bourguibistes et centristes ont besoin d'une représentation politique. Demain, ces mêmes personnes n'iront certainement pas voter pour Ennahdha. Ils peuvent s'abstenir oui, peut-être. Pour les conflits pas très flatteurs, je peux vous assurer que cela arrive à tous les partis. J'étais actif dans le milieu de Gauche française et je peux vous assurer que j'en ai vu de toutes les couleurs en termes de conflits et de clans.
Ce qui s'est passé à Hammamet n'est pas aussi dramatique qu'on le pense. Il faut dépasser tout cela. Nidaa Tounes peut demain sortir de sa crise. Il faut résoudre le problème du leadership, qui est un problème réel, et redonner au parti un véritable projet politique en redonnant aux structures régionales leur éclat. Il faut parler de parti, de projet et non pas de personnes.


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