Manifester dans les rues du temps de la «dictature» relève à la limite du «droit à la résistance à l'oppression». Mais, manifester de nuit, brûler et saccager les biens publics et privés en temps de démocratie institutionnelle et à l'appel des forces politiques représentées au Parlement, c'est tout simplement une forme de «putsch» politique contre l'Etat de droit. En 2014, ces mêmes forces ont été défaites et ont perdu les élections bien que réussissant une représentation honorable et plus que symbolique. Le Front populaire dispose de 11 députés élus. D'autres partis nationalistes de gauche ont arraché aussi leur représentation au Parlement élu à la loyale et dans la transparence absolue. Or, l'éthique démocratique refuse le changement politique par la violence et la seule voie d'habilitation au gouvernement passe par les urnes dans toute démocratie qui se respecte. Malheureusement, certaines forces d'opposition continuent à privilégier la mobilisation de la rue, qui, sous couvert de défendre des droits, finit dans l'anarchie, le débordement et la violence déstabilisatrice. Et c'est ce que ces forces cherchent depuis la nuit des temps puisque leur idéologie c'est d'imposer la « dictature du prolétariat » même par la violence dite « révolutionnaire » ! La surchauffe commence par des slogans porteurs en période de crise économique et de disette. On crie aux « voleurs » à « l'Etat corrompu » au gouvernement des « incapables » et « ennemis des classes populaires et défavorisées »... Puis ça s'amplifie, la désinformation aidant, on profite à fond la caisse, de la liberté d'expression et de la presse démocratique, pour appeler le peuple à investir la rue et faire tomber le gouvernement. L'objectif est une translation de la légitimité parlementaire, issue des urnes, pour la remplacer par une « légitimité » populaire émanation des mouvements de rue. La question qui se pose, aujourd'hui, et avec quelle acuité, sommes-nous encore dans un Etat de droit, que les forces politiques se doivent de respecter à la lettre, y compris les règles du jeu démocratique par les urnes ou sommes-nous passés à un régime de rapports de forces non contrôlées et qui institutionnalise la « rue » comme source de légitimité et de changement politique à la place des urnes et des élections !? Le gouvernement promet d'appliquer la loi... toutes les lois ! Mais, ceci pose la question essentielle de la « responsabilité ». Les appels à la violence et la légitimation de cette violence par certains députés et partis politiques minoritaires, entrent-ils dans l'immunité totale donnée à ces partis au nom du « droit de manifester » garanti par la Constitution ?... Au fait, ce droit peut-il être illimité, jusqu'à autoriser la destruction du pays et la désintégration de l'Etat institutionnel. Le moment de définir les responsabilités est largement arrivé ! A chacun d'en assumer les siennes ! Autrement, faisons notre deuil de « la démocratie » représentative celle qui est fondamentalement opposée au changement politique par la violence et qui ne reconnaît que le résultat des urnes. C'est à notre humble avis, le dernier examen vital pour le gouvernement ! Ou bien il est capable d'appliquer les lois de la République, de faire respecter les institutions et d'assurer la sûreté générale, sinon il doit s'en remettre de nouveau au Parlement et recomposer les soutiens de sa force légitime. Une crise gouvernementale par les temps qui courent serait la crise de trop, certes. Mais, le gouvernement doit avoir les reins solides et montrer sa transcendance, qui est celle de l'Etat de droit et de sa légitimité représentative. Tout signe de faiblesse ou d'hésitation lui serait fatal ! Alors, à lui d'exprimer la fermeté que le peuple attend contre tous les promoteurs de l'anarchie et du banditisme déguisé ! K.G.