Comme le dit si bien Jane Birkin dans « Ex-Fan des sixties », la chanson qui lui a été écrite et composée par Serge Gainsbourg en 1978, l'auteur de ces lignes est toujours fan des sixties, aujourd'hui. Mais il est également triste et trop triste après le départ à jamais le 7 janvier de l'an de grâce 2018 de la chanteuse française France Gall car elle vient d'emboiter le pas à son compatriote et non moins icône de l'époque « Yé Yé », l'idole des jeunes Johnny Hallyday, mort le 5 décembre 2017. Et pourquoi parler de France Gall ici et maintenant ? L'artiste française n'intéresserait-elle pas les générations actuelles sous nos cieux ? Il est évident que la double culture arabe et française qui a bercé l'enfance et l'adolescence de nombreux tunisiens en d'autres temps-ils sont aujourd'hui sexagénaires et septuagénaires- avait permis cette ouverture sur le monde occidental via sa production musicale à la mode à l'époque : de la musique Pop et Rock aux States, à la révolution musicale anglo-saxone représentée par les Beatles et les Rolling Stones, aux chansons de variété française et italienne. Chez les disquaires, à la radio et un peu moins à la télévision, car ceux qui possédaient un téléviseur n'étaient point nombreux, vu son prix élevé, on entendait les succès de France Gall, une nouvelle venue dans la chanson française. Ses premiers titres étaient devenus cultes pour des dizaines d'années. C'était le temps de « Salut les copains », l'émission préférée des ados de l'époque du milieu des années soixante du siècle dernier sur la station périphérique française « Europe 1 », animée par Daniel Filipacchi. Ce dernier a créé une revue mensuelle du même nom, en prolongement à l'émission radiophonique. Cette revue était consacrée aux vedettes de l'époque « Yé Yé », comme précédemment indiqué et donnait des infos accompagnées de photos d'au- moins une vingtaine de chanteurs, de chanteuses et de groupes. France Gall en faisait partie. Elle s'était bien installée dans le cœur de ses fans en Tunisie également. C'était au temps des « Surprises parties » et des « Booms. » Et sur la Chaîne internationale de Radio Tunis, ou Radio Tunis, tout simplement, celle rebaptisée « RTCI » depuis quelques années, ses chansons comme : « Laisse tomber les filles, « Poupée de cire, poupée de son », Grand Prix Eurovision de la chanson en 1965, composées par Serge Gainsbourg et « Sacré Charlemagne », la complainte de l'école créé par Charlemagne, étaient diffusées au quotidien. Le grand comeback.. Puis France Gall s'était éclipsée pour quelques années pour revenir en 1975 avec « La déclaration », une chanson « extra » composée par Michel Berger, celui qui allait devenir son mari. Et depuis, une nouvelle page s'était offerte à France avec des titres-cultes, comme : « Si maman si », « Comment lui dire ? », « Il jouait du piano debout. » Des comédies musicales, comme : « Starmania » où elle avait joué et chanté, avaient eu beaucoup de succès. Après la disparition de Michel Berger, la chanteuse ne produisait plus comme avant.