Dans la morosité et l'indifférence la plus totale nous « fêtons » la fin du premier cycle de 7 ans de la « Révolution » culturelle et sociale, qui a chassé un « dictateur » du pouvoir et remplacé une oligarchie « familiale » par une « démocratie » saluée de par le monde parce que réalisée dans un espace géographique et humain soumis à l'absolutisme depuis plus de 14 siècles ! Tout cela à quel prix et à l'arrivée pour quelle destination ? Le constat est plus qu'amer ! La démocratie institutionnelle qui devait nous permettre une pratique de la liberté individuelle, associative et partisane raisonnable et conforme aux standards internationaux et aux lois universelles, nous a gratifié d'une véritable arène politique où l'insulte et l'agressivité sont permis au sein même de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), représentative de tous les excès et de tous les extrémismes délirants, porteurs de la nouvelle culture nationale « constitutionnalisée » par le nouveau « destour » de la République, adopté en fanfare le 26 janvier 2014. Du coup, l'exemple venant d'en haut, toute la société tunisienne a changé de cap et nous sommes passés de la culture ancestrale du peuple pacifique et civilisé au cœur de la Méditerranée, à une société « clochardisée » comme le souligne à juste titre, un rapport international sur la Tunisie, où la « violence » est véhiculée dans tous les comportements, sans exception, de la vie quotidienne. Violences verbales, violences physiques, dégradations énormes de l'urbanité de nos cités et de nos villes, criminalité en hausse vertigineuse, et tout cela, assimilé et légitimé par « l'évolution » nécessaire de ce pays vers la démocratie pluraliste et la liberté d'expression. Un virage à 180 degrés est opéré au niveau des médias, où tout est déballé comme au marché aux puces, nos rancœurs, la haine de l'autre, du riche, de ceux qui ont eu le malheur de réussir et d'être performants, et surtout l'étalage de toutes les accusations de « corruption », à tel enseigne et pour paraphraser feu Sacha Guitry, qu'on arrive à croire que « tous les Tunisiens sont « corrompus », sauf ma mère par respect » ! C'est cela notre nouvelle culture, issue de toutes les inquisitions des instances nationales créées par dizaines pour mettre en accusation notre peuple travailleur et paisible ainsi que de très belles générations d'élites et de cadres qui ont bâti ce pays pendant deux siècles depuis Ahmed Bey, pierre par pierre, et après l'indépendance avec des sacrifices énormes pour mettre le pays en pôle position de leader en Afrique et dans le monde arabe malgré ses faibles ressources naturelles. Ça fait 7 ans qu'on fait des procès aux bâtisseurs de ce pays, puis le tour est venu pour rattraper les acteurs du système « révolutionnaire » lui-même de l'après 14 janvier 2011 et ça continue ! Quant au travail, à la discipline et au pragmatisme raisonnable, ce sont des « concepts » de « l'ancien régime décadent». Résultat, un bilan des plus affligeants. Tout régresse et tous les paramètres sont au rouge. L'économie est décapitée, tout comme le moral de la Nation livrée, à nouveau, aux hordes des nouveaux vandales et autres Béni Hilal, qui se prennent pour les nouveaux maîtres du pays pace qu'ils sont autorisés par le nouveau « Destour » (Constitution) à occuper impunément la « Rue » ! La surenchère « populiste » est à son comble et on n'arrête pas de mobiliser les masses des jeunes désœuvrés, contre les « voleurs » et les « corrompus » qui ont ruiné le pays et l'Etat! Mais, au fait, qui sont les vrais « voleurs » !?... Se faire payer pour ne rien faire, et obliger les gouvernements successifs à recruter en masse dans la fonction publique sursaturée... est-ce un acte vertueux de bonne gouvernance ?! Pousser le « chantage » à son paroxysme en menaçant de « brûler » le pays pour concrétiser la « volonté » du peuple à la « dignité » sans tenir compte des moyens véritables du pays, où la masse salariale bouffe plus des 2/3 du budget de l'Etat, est-ce la meilleure voie, pour créer de l'emploi, développer les régions et encourager les investissements !? Ce qui est encore plus dramatique, c'est que chaque fois que le pays arrive à sortir la tête de l'eau, certains partis et groupes irresponsables, s'arrangent pour mettre le pays à feu et à sang, dans l'impunité la plus totale au nom des « droits » et des « libertés » protégés par la Constitution ! Alors, une question se pose et de la façon la plus légitime : cette Constitution a-t-elle été conçue pour démolir l'Etat, l'économie, la culture millénaire de ce pays et pour réaliser une démocratie « hors la loi »... ! Alors, dans ce cas, il est grand temps de demander sa révision par référendum, car le peuple en a ras-le-bol de ces « partis » et ces nouveaux prophètes qui ne respectent pas les institutions de la République et qui ne reconnaissent pas les résultats des urnes et des élections. La Tunisie fait face aujourd'hui, à des choix plus que vitaux. Ou bien les composantes politiques se soumettent aux lois, ou bien, cette « démocratie » fragile et fragilisée par ces comportements violents et irresponsables sera balayée par l'autre aspiration du peuple à la paix, à la sûreté, et à la vie. Les sondages ne trompent pas. Plus que la « démocratie » hors la loi, la sûreté et la prospérité économique sont des exigences essentielles du peuple tunisien aujourd'hui, car, aucun développement ne peut se faire dans l'anarchie cyclique que nous vivons. M. Macron, président de France, vient d'effectuer un voyage « d'affaires » très prometteur pour son pays en Chine avec des contrats de centaines de milliards de dollars et des commandes de centaines d'Airbus. Il est allé chercher l'argent là où il se trouve, dans le pays le plus discipliné du monde, où la grève n'existe pas et où les manifestations « politiques » se comptent sur le bout des doigts. La Chine est le pays le plus prospère du monde, avec une croissance de 8% l'an. Mais, elle est trop pauvre pour se permettre une « Démocratie à la tunisienne », où on se permet le luxe de travailler 8 minutes par jour et où on fait la grève, toutes les deux semaines !!! Bonne fête de la « Révolution » à tous ceux et celles qui y croient encore ! K.G