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Revenir aux valeurs du grand Hached... compagnon de Bourguiba !
Publié dans Le Temps le 24 - 06 - 2015

Il est bien loin ce temps où le Dr. Moncef Marzouki haranguait les foules tunisiennes à travers ce box maléfique « d'El Jazira » pour crier à pleins poumons : « La Tunisie de Ben Ali est sous occupation interne »... ! Cinq ans, après, il s'avère que la Tunisie a subi bien d'autres « occupations internes », aussi bien du temps de la défunte Troïka que par les temps qui courent !
Ce pays qui a pu survivre à toutes les infamies depuis Zama et la dernière guerre punique et qui aspire à vivre au rythme de la terre et à s'approcher du monde « leader » et il en a tous les moyens, est à nouveau suspendu au bon vouloir du monde « religieux », d'une part et au monde de la revendication sociale illimitée, d'autre part.
Nos politistes, nos partis, nos syndicats et nos mosquées gangrenées par l'idéologie obscurantiste, n'ont jamais fait les lectures historiques des temps modernes qui ont propulsé, l'Europe à partir de la fin du 16ème siècle, l'Amérique au 19ème siècle, et l'Asie depuis la seconde moitié du siècle dernier sur les hautes marches du podium planétaire.
L'Occident, en général, a commencé à « exister » en tant que pôle moteur de la modernisation à partir d'un fameux « Edit de Nantes » par lequel un certain Henri de Navarra a décrété la séparation de l'Eglise et de l'Etat pour donner naissance à l'Etat « chrétien laïc ».
La démocratie pluraliste n'aurait jamais pu se développer en Occident sans le retrait de l'Eglise omnipotente de la sphère de décision politique. Certes, le christianisme est encore vivace dans le cœur des populations et des élites d'Occident mais sous forme de « culture » et non de système politique de gouvernement.
Or, que voyons nous dans l'espace arabo-musulman, si ce n'est le cheminement opposé et la mise sous tutelle des Etats et des sociétés modernisantes sous l'hégémonie des « Imams », aussi arrogants les uns que les autres, à vouloir faire de l'Islam non pas un espace de liberté d'amour et de solidarité, mais, de contrainte de violences criminelles et de terrorismes !
Autre mise sous tutelle des Etats aspirant à la démocratie libérale et sociale, et qui est plus proche de nous en ce moment, c'est celle des « syndicats » véritables machines de destruction massive du moral de la nation et du peuple, éreintés par les grèves en cascades quotidiennes et sans arrêt au nom du « droit de grève » et des libertés syndicales ! Pourtant, ces mêmes syndicats étaient en première ligne du front « révolutionnaire » pour s'opposer à la dictature civile puis à la dictature religieuse projeté du temps de la Troïka.
Alors, que s'est-il passé pour que le syndicat historique du leader et martyr national, Farhat Hached, porteur des aspirations de larges fractions de la population tunisienne au progrès, à la démocratie civile et à une Tunisie des lumières à nouveau, devienne la plus grande « punition » de ce même pays et ce même peuple !
Je pense que l'origine du phénomène se trouve dans l'affaissement des partis de la modernisation et surtout les coups mortels portés au « bourguibisme » et à son parti moteur le Néo-Destour !
Ceci a été fait de manière méthodique et préméditée par les nouvelles idéologies obscurantistes en faisant l'amalgame entre le Néo-Destour et le RCD et dans la même foulée entre Ben Ali et Bourguiba ! Or, aussi bien le Néo-Destour que le « bourguibisme » c'est bien eux qui ont été les premiers à être « déboulonnés » à l'image des fameuses statues de Bourguiba, par les hautes œuvres des serviteurs de la dictature proclamée au lendemain du 7 novembre 1987.
Du coup, le seul refuge des démocrates des destouriens fervents bourguibistes, honnêtes et patriotes, des modernistes et bien entendu des socialistes et des courants de la gauche plurielle, se sont rabattus et « réfugiés » en quelque sorte, au sein de l'UGTT la centrale syndicale de Farhat Hached compagnon de Bourguiba et homme providentiel de la jonction des classes laborieuses, avec le reste du corpus de la nation, y compris les commerçants et les agriculteurs de la petite bourgeoisie nationale. D'ailleurs, cette osmose ne date pas d'aujourd'hui. Les leaders historiques comme feu Ahmed Tlili chef important de la résistance armée contre la colonisation, puis feu Habib Achour, grand résistant, lui aussi, et proche de Bourguiba puisqu'il l'a soutenu fermement contre feu Salah Ben Youssef, au congrès de Sfax, ont été tous les deux, membres du bureau politique et politiciens très influents dans le système politique de l'Etat national moderne de 1956.
De là, il n'est pas très injuste ou faux de dire que l'UGTT a dévié ces jours-ci, de son cours naturel de « rassembleur » de toutes les fractions sociales pour se limiter à la défense des droits des travailleurs et encore les plus marqués par le zèle revendicatif et de mobilisation.
Au fait, l'UGTT aurait peut être dû se muer en parti « travailliste » qui conserverait l'ascendant de la doctrine Hached puis Tlili et Achour, plutôt que de se limiter à un syndicat qui veut le beurre et l'argent du beurre, les avantages nets de l'action syndicale sans les inconvénients de l'action politique !
La politique au niveau de la gestion des affaires publiques est sanctionnée par la responsabilité ! L'échec d'un plan, ou d'une politique déterminée est sanctionné par les votes « sanctions » des électeurs.
Mais, à l'UGTT on joue « gagnant gagnant » sur tous les plans ! On met le pays sous tutelle, surtout le service public, des syndicats de base et on négocie la « sortie » avec le gouvernement assailli et affaibli par l'accumulation des grèves et des exigences intenables ! Mais, attention, la déconfiture de l'Etat peut ramener les forces rétrogrades au pouvoir en puissance !
Oui, tout a un prix et « c'est au moment qu'on croit être le plus fort... qu'on est le plus faible, comme le prescrit le grand philosophe allemand Frederich Rauh !
Alors, quoi de plus légitime que de demander à l'UGTT et sa direction actuelle de rectifier le tir et revenir aux valeurs immuables du grand Hached, telles qu'énoncées dans son message-testament à la nation toute entière : « Peuple, je vous aime » (Ouhebouka ya Chaâb).
J'ai relu ce texte plus de cent fois et chaque fois j'en découvre la haute vision inimitable, d'un très grand créateur-acteur politique, l'étoffe d'un doctrinaire de l'unité de la nation et du peuple et jamais d'exclusion de qui que ce soit au nom de la lutte ouvrière et des masses laborieuses. Ce texte prophétise et avant-gardiste des temps modernes devrait être enseigné dans les écoles, les lycées et les universités. Bien mieux, il doit être le « préambule constitutionnel » de l'action syndicale du monde d'aujourd'hui.
Hached était en avance sur ses propres héritiers intellectuels d'aujourd'hui, car il épousait déjà les mutations essentielles du monde que nous vivons.
Oui, ce monde où la Chine, la Russie, et bientôt Cuba ont délaissé la « dictature du prolétariat » et les concepts de la lutte des classes, pour pointer à l'avant-garde, la nouvelle « avant-garde » du monde qui compte celui qui fait les « premiers de la classe » par le travail, la maîtrise et la performance productive et non les grèves « sauvages ».
Oui, Bourguiba-Hached, un ticket gagnant, parce que précurseur des nouvelles mutations du monde d'aujourd'hui, un monde marqué par une concurrence sans pitié, où seuls les méritants et les plus performants survivront.
PSA, Peugeot, le grand constructeur automobile français et mondial, vient de décider d'installer une grande usine pour toute l'Afrique et le Moyen-Orient à Tanger au Maroc, alors qu'elle devait se faire en Tunisie !
Peut-on savoir les raisons de choix, qui prive des milliers de cadres et d'ouvriers tunisiens d'emplois décents et de régions entières de projets porteurs !
Les « Yaâcoubi » zélés du monde des grèves « sauvages » ont une part au moins de la réponse et de grande responsabilité... Mais, « chut » il ne faut pas le dire : Oui, Hached, vous , qui avez marqué nos générations d'enfants de Sidiki et de partout, par votre sacrifice suprême ce jour glorieux du 5 décembre 1952, je vous aime profondément comme vous avez aimé notre peuple sans réserve ni exclusion de qui que ce soit des composantes de la Nation.
Alors, de grâce, encore une prière inspirez les élites syndicales qui se réclament de vous pour les inciter à remettre le pays sur l'orbite de la paix sociale et de la fraternité solidaire, et faire prévaloir l'intérêt suprême de la Nation sur tout autre intérêt, car la Tunisie, pour l'aimer, il faut la mériter et vous l'avez grandement méritée !
K.G


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